Coopération Mali-France : Aminata Dramane sort de son silence

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Dans une vidéo postée  sur sa page Facebook,  la panafricaniste malienne, ancienne ministre Aminata Dramane Traoré, nous fait part de son analyse sur le bras de fer actuel entre la France et les autorités  de la transition du Mali. Aussi, de la volonté du  président  français, Emmanuel  Macron qui « veut avoir la jeunesse et les sociétés civiles avec lui dans une guerre contre l’Afrique, sans les chefs, jugés trop corrompus…».

Mme l’ancienne ministre de Culture, Aminata Dramane Traoré, s’est dite surprise par la tension et toutes les violences verbales de la France suite à l’expression « abandon en plein vol » utilisée par le Premier ministre de la transition malienne, Dr Choguel Kokalla Maïga, lors de la 76e assemblée générale des Nations Unies à New York. Elle estime d’ailleurs que cette réaction est, sans doute due à la folie de grandeur des dirigeants français ; d’où sa qualification du président français, Emmanuel Macron de ‘’Zemourien’’. Cela, selon elle, suite à sa volonté de préserver l’hégémonie occidentale sur le monde. Une politique de droite qui vise perpétuellement la quête de pouvoir et de grandeur à l’échelle mondiale. C’est pour cette raison qu’elle affirme qu’il est de la plus grande importance au stade où nous sommes dans le chaos  ici à l’échelle du continent et au plan mondial, que nous soyons lucides, stratèges et solidaires. « Non seulement il juge ce pouvoir illégitime, mais il ajoute une couche aujourd’hui en disant que ce pourvoir n’a même pas d’existence sans la France », a-t-elle déclaré. « Je suis profondément meurtrie par le fait que ce bras de fer  qui nous ai imposé soit doublé à l’intérieur de notre pays par un autre bras de fer entre partisans et opposants quant à la durée de la transition et la date des élections, qui ne sont que des jeux de pouvoir et qui n’ont rien à voir avec la libération de notre pays. Il en est ainsi parce que Emmanuel Macron excelle dans l’art de diviser pour régner », a-t-elle fait savoir.

Avant de dire qu’elle est dépassée par cette phrase de Florence Parly qui reproche au pouvoir  malien de s’essuyer  les pieds sur le sang des soldats français ; c’est extrêmement violent. Et au plan émotionnel, on mesure  le poids de ce type de propos sur les Français ordinaires…

Seconde division pour elle, le sommet franco-africain dit « Sommet  Afrique-France » est l’lustration parfaite de cette volonté de diviser pour régner. Sous prétexte d’innover et d’en finir avec la France-Afrique, selon elle, Emmanuel Macron a décidé d’associer les intellectuels, les sportifs, les diasporas, les forces vives à une rencontre entre lui, le démocrate (non moins fauteur de guerre sahel), avec la jeunesse africaine qu’il courtise depuis sa nomination, puisque lui-même est jeune. « Donc, il veut avoir cette jeunesse et les sociétés civiles avec lui dans cette guerre contre l’Afrique. Mais sans les chefs d’Etat jugés trop corrompus, parce que parfois même complices de leurs ennemis. Mais plus grave que ça, nous en sommes là aujourd’hui au Mali du fait de cette volonté de mettre dos à dos les communautés touarègues et l’Etat central. L’extrême droit est parmi nous ; elle joue sur la question raciale…», a-t-elle exprimé.

Cette transition pour elle doit prendre le temps qu’il faut pour soigner le Mali de l’intérieur, prévenir, guérir ou tout au moins atténuer considérablement les risques de radicalisation de notre société. « Nous devons prendre le temps de préparer notre élection, … », a-t-elle soutenue.

Fily SISSOKO

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