Le Coup franc de Alassane Souleymane

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Si les supporters se mettent en bloc derrière les Aigles dimanche dans le respect de l’éthique sportive, la voie se dégagera pour une victoire sur les Eperviers du Togo. En attendant, comparaison ne peut être raison, l’on ne peut comparer les contextes du match du 27 mars 2005 et de celui de dimanche entre les deux équipes.

 

SERENITE. Voilà ce qui devrait être le maître mot pour toute la famille du football malien en abordant la rencontre de ce dimanche. Mali-Togo de la deuxième journée éliminatoire de la CAN 2008. Quelque soit ce qui adviendra, cette rencontre n’est qu’une simple rencontre de football, entre deux pays africains, frères et une rencontre de la Jeunesse africaine.

 

Il y a une pression certaine qui s’est déjà formée dans les rangs des supporters, pression qui se comprend après tout que l’on a vécu lors des éliminatoires combinés CAN-Mondial 2006. Le Mali et le Togo étaient dans la même poule et sur les deux rencontres, le Togo est sorti vainqueur. Pire le Togo est venu battre le Mali au 26 mars à un moment très difficile où la dépression était totale au sein du team malien et chez ses supporters. Et l’on se souvient avec remords de la déferlante coupable de violence qui s’en est suivie. Mais que cela soit clair: les contextes sont bien différents.

Le Mali-Togo du 27 mars 2005 s’était joué à une période ou l’aile de l’Aigle malien avait pris du plomb qui la gangrenait. C’était la 6è journée et les Maliens n’avaient pas encore goûté la victoire, battus qu’ils ont été au Libéria, au Congo, au Togo et ayant concédé deux nuls à domicile face à la Zambie et au Sénégal. L’orgueil d’un des favoris annoncés du groupe et du 4è de la CAN tunisienne en 2004 avait pris un sérieux coup surtout que c’était difficile d’imaginer que l’on n’avait engrangé que deux points en cinq rencontres.

Le football a cela d’illogique qu’il nécessite très souvent beaucoup de facteurs extra-sportifs qui peuvent soit le renforcer soit le diminuer. Il faut reconnaître en 2004-2005, nous n’avions pas nous Maliens, su gérer certains problèmes à l’interne, en famille avant de monter sur la scène africaine et nous dévoiler. Nos faiblesses étaient plus d’ordre organisationnel, de manque de bon sens que purement sportifs. Nous le savons tous.

Et les joueurs l’ont reconnu. C’est du mois ce qu’a confirmé le nouveau sélectionneur Jean François Jodar qui a vite fait d’en discuter avec les joueurs. Ceux-ci ont décidé de les évacuer et d’ouvrir une nouvelle page.

C’est celle-là qui a commencé le 3 septembre dernier avec le nul, il faut le dire pas mauvais, de Freetown. Cette nouvelle page se poursuit ce dimanche. La 6è journée des éliminatoires derniers et la 2è journée de ceux de cette année ne font pas contexte similaire. Cette année, l’équipe n’a joué qu’un match et il n’est pas malheureux avec un point sur un match joué.

Le contexte dans lequel survient ce Mali-Togo de dimanche ne peut être que favorable : les Aigles jouent à domicile et ont l’occasion de prendre la tête de la poule en battant les Eperviers. Frédéric Kanouté, Momo Sissoko, Seydou Keita et autres Mamadou Diallo sont gonflés à bloc. Pas de pression inutile à mettre sur eux. Jodar l’a dit le jeudi 28 septembre dernier lors de sa conférence de presse : la pression qui vient du public malien doit plutôt peser sur la tête de l’adversaire que sur les nôtres. Et c’est légitime. Le 27 mars 2005, la pression du public a été très forte sur les Aigles et on avait oublié les Togolais qui se sont finalement bien promené sinon pavané sur la pelouse du stade de Yirimadio, profitant de cette faiblesse.

La confiance doit régner dans nos rangs pour nous dire que la victoire est bien possible chez nous mais que cela reste un match de football. Le Togo est une équipe mondialiste qui doit être respectée. Il viendra avec ses atouts et avec en tête qu’il est attendu. C’est pourquoi la vigilance doit être de rigueur pour ne pas tomber dans les pièges subtils qui pourraient venir.

Le passé doit être une référence mais la concentration sur le présent doit primer. Ayons une passion mesurée et constructive qui se base sur l’affection que nous avons  pour notre équipe et la confiance que nous avons   pour le groupe. Qui mieux que les joueurs mesurent l’ampleur de l’enjeu ?

Dimanche, allons au terrain avec nos maillots, nos drapeaux, nos tam-tams et tambours, et poussons les  nôtres vers la victoire. C’est cela le rôle de ceux qui seront dans les tribunes. Pendant 90 minutes de football, il y a des hauts et des bas pour une équipe. Dans les bonnes situations ou les mauvaises, il ne faudra pas baisser les bras pendant.

Le Malien est un bon supporter et il a constamment l’ambition d’avoir des résultats avec son équipe nationale et de figurer parmi les supporters les plus heureux du continent. Cela se mérite aussi en cultivant le fair play et le respect de l’adversaire.

En ce mois béni de Ramadan, ayons foi en notre équipe et au sport. Si la graine est semée, la joie sera à coup sur là pour nos cœurs. In challah.

 

Alassane Souleymane

Journaliste ORTM

Mali-Togo

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