Développement rural : Eucord pour une agriculture de marche au profit des ruraux pauvres

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L’Ong ambitionne de former les paysans à plusieurs techniques afin d’améliorer la production et la productivité.

La Coopérative européenne pour le développement rural (Eucord) est une Ong internationale qui a son siège à Bruxelles. Elle mène depuis 2002 en partenariat avec l’Ong américaine Winrock international des activités de développement agricole et rural au Mali, en conformité avec sa devise : « apporter des solutions conduites par le marché au profit des pauvres ruraux ». L’Ong Eucord s’emploie à développer une agriculture durable avec comme ambition d’assurer la prospérité des petits paysans, éleveurs, pêcheurs et exploitants forestiers et de sécuriser la production, la productivité et la consommation alimentaire. Eucord a pour objectifs de renforcer les capacités techniques et institutionnelles des associations, organisations paysannes et Ong partenaires, de transférer des technologies modernes et adaptées (en milieu paysan) afin d’améliorer la production et la productivité, la transformation/conservation, la commercialisation des produits agricoles du cru. Elle a, dans cette perspective, établi un partenariat et une synergie d’actions et d’activités plus intenses avec les institutions de recherche agronomique comme l’IER et ICRISAT et des structures de développement rural. Pour la conduite de ses activités, elle anime des séances d’IEC dans toutes les zones d’intervention, elle promeut l’intermédiation financière à travers la création, l’organisation et l’animation des caisses d’épargne et des associations de crédit. Elle travaille avec des sociétés privées d’agro-dealers comme Faso Kaba, Cigogne SA Au cours des quatre dernières années, Eucord a mené ses activités dans les régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro, Mopti et la zone périurbaine de Bamako. Elle a participé à la réalisation de plusieurs programmes de développement agricole. Parmi ceux-ci, on peut citer le Projet de développement de l’agriculture au Mali à travers le sorgho hybride financé conjointement par AGRA et CFC (Fonds commun pour les cultures de base) pour la période 2010-2012. Ce projet qui est en cours d’exécution par Eucord, permet d’accroître la production et la productivité du sorgho au Mali, par l’introduction en milieu paysan des hybrides à haut rendement pour passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture tournée vers le marché. Elle s’implique dans le renforcement des capacités institutionnelles des organisations paysannes pour leur implication future dans le processus de production et la commercialisation des semences. Pour atteindre cet objectif, le projet a introduit en milieu paysan des semences hybrides par des démonstrations et renforcé les capacités des agents techniques et celles des organisations paysannes impliquées dans la production et la commercialisation de ces semences hybrides. Eucord a ainsi organisé au cours de la première décade d’octobre à Bougouni un atelier de formation des paysans aux techniques de production de semences hybrides de sorgho. Participaient à cet atelier, des paysans venus des zones d’intervention d’Eucord situées dans le cercle de Bougouni.

AVANTAGE DES SEMENCES HYBRIDES. La formation à ces techniques était assurée par des chercheurs de l’Institut d’économie rurale (IER), le Dr Amadou Sidibé, chef de l’Unité de ressources génétiques (URG), le Dr Abdoulaye Diallo et le Dr Aboubacar Touré du Programme de recherche sur le sorgho de Sotuba. Après la séance de formation, les participants – essentiellement des paysans collaborateurs – se sont rendus sur des parcelles de démonstration des hybrides de sorgho à Ouré et Madina Kourlamini (situés dans le cercle de Bougouni). L’Ong a associé à ces visites, les élus locaux, les agents d’encadrement du secteur d’agriculture de Bougouni et de Kati (une autre zone d’intervention d’Eucord), l’administration, les représentants de sociétés privées de commercialisation d’intrants et d’autres paysans collaborateurs. La visite des parcelles de démonstration a permis aux visiteurs de mieux comprendre les avantages des semences hybrides de sorgho que les paysans appellent communément “Woloso shi”. A Beleco, des groupements de paysans ont investi 4,5 millions de Fcfa en semences hybrides de sorgho l’année dernière en raison des bénéfices économiques qu’elles génèrent. Saïda Diawara, président de la coopérative semencière de Madina Kourlamini (situé à 25 kilomètres de Bougouni), a aussi confirmé les avantages qu’il tire des semences hybrides de sorgho. Son champ de production de semences hybrides de sorgho présente un bon aspect végétatif, malgré un stress hydrique évident. Constat identique sur la parcelle de Mme Diawara Fanta Bagayogo du même village et sur le champ de Sidiki Sangaré du village d’Ouré (situé à 20 kilomètres de Bougouni). Mme Diawara Fanta Bagayogo est une veuve qui a en charge 7 enfants (4 garçons et 3 filles, tous très jeunes). Pour sa première année d’expérimentation, cette dame a semé trois variétés de sorgho et a déjà fait son choix, en raison notamment du taux élevé de germination et de la rapidité de croissance par rapport aux deux autres, explique-t-elle. Daman Coulibaly est aussi de Madina Kourlamini et expérimente les semences hybrides de sorgho et la technologie sur la gestion intégrée de la fertilité des sols (techniques de microdose, association céréale/légumineuse, légumineuse). Le coordinateur national d’Eucord, Karamoko Sacko, précise que des tests culinaires seront effectués pour permettre aux paysans d’adopter les variétés en fonction de leurs qualités gustatives et leur adaptabilité à la préparation des mets traditionnels. Les paysans ont visité la boutique d’intrants et le magasin de warrantage. Ce service permet, selon Karamoko Sacko, d’éviter aux paysans le bradage des produits agricoles à la récolte, de profiter de l’augmentation des prix sur le marché, de développer les activités génératrices de revenus et des achats groupés d’intrants agricoles.

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