Affrontements entre policiers au GMS : Les non dits d’une tragédie

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Jugée clanique, la distribution des  grades a fait trop de mécontents au sein de la gent policière. Mais l’annulation à titre exceptionnel de ces nominations de fonctionnaires dans les corps de la Police (Commissaires, Officiers et Sous-officiers) n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets.

Un véhicule de la police malienne
© AFP

Pour manifester leur  colère, des policiers tapis dans  l’ombre du bureau du Syndicat de la Police nationale (SPN) avaient  ouvert le feu sur leurs compagnons d’arme pour se faire entendre. En effet, le mercredi 26 septembre  dernier, aux environs de 6 h du matin, des coups de fusil ont retenti dans les locaux du Groupement mobile de sécurité (GMS). Le bureau du SNP dirigé par Siméon Kéita sème la division pour mieux régner, et cela, au moment où les pays du monde entier conjuguent leurs efforts pour aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale. A en croire certains agents de police, depuis le putsch du 22 mars dernier, cette tendance de Siméon Kéita ne cesse de faire parler d’elle. Et comme pour signifier qu’elle est au dessus de la mêlée, le jour du coup d’Etat, Siméon Kéita  se présente comme Commissaire principal alors qu’il est Adjudant-chef. Quant à son Adjoint, Siriman Fané, il s’est fait également passé comme Commissaire alors qu’il est Sergent-chef de police. L’appétit venant en mangeant, les deux syndicalistes, pour bénéficier d’autres avancements, multiplieront les démarches nocturnes auprès des « gourous » de  l’ex-junte de Kati pour tromper les apparences et obtenir leurs titres de façon officielle, au grand dam des autres agents de la Police. C’est au moment où la révision du statut de la Police était en vue pour permettre à tous policiers de bénéficier de certains privilèges que tombe une  décision de nomination à titre exceptionnel au sein des corps de la Police. Si certains policiers ont bien mérité leurs grades, d’autres par contre ont subi un « effet boumerang ».

Selon la décision de nomination (dont nous détenons une copie), il s’agit du cas (entre autres) du Secrétaire général de la SPN, Siméon Kéita qui  portait auparavant le grade d’Adjudant-chef (1er échelon), parachute au grade de Commissaire (1er échelon) ; du Sergent-chef Siriman Fané qui est « bombardé » Commissaire (1er échelon). Ensuite vient la nomination des « agents collatéraux » (c’est-à-dire les policiers  qui n’ont ni de près, ni de loin participé au putsch du 22 mars dernier et à la contre-attaque des Bérets rouges) comme Amadou Fané (frère de Siriman), un agent de police en service à l’Aéroport de Sénou qui est devenu Sergent-chef de 1er échelon. En juillet dernier, il avait été nommé Sergent de 1er  échelon. Mais le hic qui fait tilt, c’est le cas de Fatoumata Kouyaté, une policière qui se trouve au centre d’une controverse au GMS et qui a eu l’honneur de porter le galon de Sergent de 1er échelon. Les policiers estiment que  ces grades à titre exceptionnel sont partisans d’autant plus que l’administration policière n’a pas été contactée pour ces avancements jugés arbitraires. Par ailleurs, la plupart de ces nominations n’ont pas été effectuées dans le même corps. D’abord, il y a le statut d’élèves sous-officiers avant d’être relevés au grade de Major. Bien plus, dans le corps des Inspecteurs de police, il y a les élèves Inspecteurs et les Inspecteurs de classe exceptionnelle.  Selon eux, on peut porter  des galons dans l’armée sans pourtant être formé. Mais dans la Police qui est un corps d’élite, on ne peu pas passer du grade de Sergent à celui d’Inspecteur : il faut d’abord un concours.  Mais tel n’a pas été le cas à la Police  nationale. « Des  sergents-chefs sont devenus des Commissaires, des Sergents stagiaires et même les chauffeurs qui n’ont pas le DEF sont montés au grade d’Inspecteurs alors que le statut du policier exige que l’agent ait une Maîtrise pour être Commissaire et un DEUG pour prétendre être Inspecteur de police», déplore un responsable de la Police que nous avons rencontré.

Un autre, qui semble prendre le contre-pied de notre interlocuteur, indique  que les mutins ont mené une campagne d’intoxication. «Ils sont allés jusqu’à Kati saisir le Capitaine Sanogo de la question. Ces mécontents  sont venus aux environs de 6 h 10 et ont utilisé des munitions qui ne sont pas de la dotation de la Police nationale », soutient-il. Mais certains policiers rejettent cette thèse en arguant : «Depuis le coup d’Etat, les armes de la Police sont entre les mains du syndicat qui a tiré à balles réelles sur ses militants. Sinon, comment comprendre que Siriman refuse toujours d’intégrer les armes de la Police malgré l’ordre du CNRDRE ? C’est d’ailleurs pourquoi on assiste aujourd’hui   à des policiers en faction sans armes en main. En plus, le syndicat du GMS organise des rafles sans consulter l’administration. Objectif : se faire la poche ». A en croire nos sources, les quatre jours de réunion au GMS et au QG de l’ex-junte de Kati n’ont toujours pas permis de réconcilier le bureau de Siméon et ses militants. Malgré les consignes des ex-putschistes, le  bureau du syndicat refuse de remettre  les armes au commandement du GMS. Pourtant, aux yeux des policiers, le  syndicat n’est pas une branche armée de la Police pour détenir ces armes. Il y a toujours eu de la tension dans l’air à la Police nationale. Mais ce qui a provoqué l’ire des agents, ce matin du mercredi 26 septembre 2012, ce sont les insanités proférées par le Secrétaire général adjoint du SPN et Secrétaire général du comité syndical du GMS, Siriman Fané, à l’endroit de ses compagnons d’arme. Selon notre interlocuteur, Fané s’est adressé à ces militants en ces termes : « Mon père vaut mieux que les vôtres ! Nous marcherons sur le cadavre de toute personne qui s’opposera  à ces grades ! ». Espérons qu’après tout, on n’aura plus à entretenir une Police divisée en deux tendances et prêtes à se taper mutuellement dessus, tout comme elles l’avaient déjà fait lors du défilé du 1er mai 2010, et cela, devant des ministres du gouvernement pour lesquels les forces de l’ordre n’ont eu aucune considération en ne se gênant pas pour semer le désordre. C’est dire que cette guéguerre au sein de la Police ne date pas du coup d’Etat du 22 mars dernier qui l’a plutôt amplifiée en permettant à l’une des tendances de se considérer en terrain conquis. Il est donc urgent de rappeler ces deux tendances à l’ordre et dans les rangs pour ne pas donner raison aux ennemis du Mali qui sont prompts à se saisir de ce genre d’incidents pour clamer urbi et orbi qu’il règne une insécurité dans le pays. A bon entendeur salut !
Jean Pierre James

 

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13 COMMENTAIRES

  1. Si les Simeon et consorts veulent des grades en tout cas c’est pas les moyens qui manquent . Ils n’ont qu’allez couper la tete de 10 rebelles par personne et nous les apporter et ont les fera des Comissaires.

  2. Écoutez Mr le journaliste, il faut nous respecter en relisant vos écris avant de les publiés. On dirai un élève de CM1.

  3. Il faudra une personne qui a l’audace et la notoriete commie feu Tiekoro Bagayogo pour que tous ces poulets rentrent dans la basse cours avec un coup de pied au C… Et ces faux generaux degrades sauf les meritant. C’est bien vrai que tous ceux la pesent sur le budget du tresor public. Leurs salaires avec tous les avantages qui viennent avec (tout Presque gratuit pour eux: movement, elecricite, vehicule etc….) don’t collosaux. Qui le meritent vraiment je n’ai rien contre mais les froussards de profiteurs et autres Qu’ils travaillent pour. Sales poulets Que vous etes.

  4. Ecoutez ce Sanogo c ‘est Att en gestation mais dont les ailes ont ete brisees des le depart. Heureusement pour le Mali. Nos generaux tous des minables sinon pourquoi sont ils muets comme des carpes face a des avortons de l’armee? Popapo.

    • Gfalet, c’est bien dit, Popapo!!! GMT est le prophet du Popapo et son premier adèpte est CMD qui est bien sûr entrain d’installer des Popapostes à travers le pays pour gagner des elections à la Popapo.

  5. Et si ces esquadrons de la mort tournaient leurs canons et grenades vers le nord du Mali, une bonne opportunite de fierte pour le peuple…

  6. filos, je suis d’accord avec toi.
    Mais il faut maintenant s’inquiéter du comportement de cette bande de gamins irresponsables de CNRDE et de ses troupes qui se croient tout permis parce qu’ils possèdent les armes payées avec les impôts du contribuable.
    Ne penses-tu pas qu’ils sont aussi entrain de mettre en danger la vie de ceux qu’ils sont sensés protéger?
    Si on ne fait pas attention, ils feront plus de mal que les généraux mis à l’écart. A bon entendeurs salue.

  7. Que dire des 90 généraux nommés par ATT, et qui ont participé à la destruction de l’armée malienne? Tous émargent au budget de l’Etat.

    • Un général n’a pas un gros salaire alors l’argument du budget ne tient pas la route

    • Et alors, ça veut dire pour toi qu’il faut continuer dans cette voie, Rien n’est plus stupide que l’argument qui consiste à dénoncer les erreurs d’ATT pour justifier les même erreurs aujourd’hui!!!!!!!!!!!

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