Après un congrès chahuté : Le bureau de l’UM-RDA s’explique aujourd’hui

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Après un premier congrès ordinaire fort mouvementé tenu les 8-9 et 10 juillet dernier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), les responsables de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi) s’expliqueront aujourd’hui face à la presse à leur siège sis à l’hippodrome.

 C’est le président du bureau issu de ce congrès, Bocar Moussa Diarra qui anime aujourd’hui ladite conférence de presse. Il sera question pour lui d’éclairer la lanterne des uns et des autres, sur la situation qui prévaut réellement entre les héritiers des feus Modibo Keita et Mamadou Tiéoulé Konaté après les comportements indignes dont les observateurs ont été témoins dans la nuit du dimanche 10 juillet 2011 lors de la proclamation du bureau politique nationale

On se rappelle qu’au terme de trois jours de travaux, les congressistes étaient parvenus, avec beaucoup de difficultés,  à élire un bureau politique national devant conduire les destinées de la formation politique pendant les 5 prochaines années. C’est un bureau d’une cinquantaine de membres, dirigé par Bocar Moussa Diarra avec comme 1er vice-président, Amadou Mamadou Maïga ; 2e vice-président honorable Baba Haïdara dit Sandi ; 3e vice-président honorable Belco Bah ; 4e vice-président Me Arouna Touré ; 5e vice-président Massour Haïdara ; 6e vice-président Ibrahim Hamadoun Maïga alias Boris et secrétaire général, Bassirou Diarra. Les bureaux des femmes et des jeunes sont respectivement dirigés par Mme Niaré Nana Kadidia Diarra et Oumar Touré. Mais,  la proclamation de cette liste n’avait pas été du tout facile pour la commission des sages présidée par Youssouf Traoré. Des délégués venus de Gao et de Dioïla qui soutenaient la candidature de Me Arouna Touré pour la présidence du parti, avaient violemment exprimé leur mécontentement et il a d’ailleurs fallu l’intervention des forces de l’ordre pour éviter le pire. Les travaux ont même été suspendus pendant une bonne dizaine de minutes et certains partisans de Me Arouna Touré avaient fini par quitter les lieux pour ne pas être témoins de ce qu’ils ont qualifié de « violation du principe démocratique par l’imposition de ce bureau ». Nos pauvres confrères de l’ORTM qui tentaient de filmer la scène, avaient été violemment pris à parti par certains énergumènes qui voulaient sauver l’image de leur parti. Ils seront par la suite priés de quitter les lieux.

Un autre fait saillant de ce congrès est que dans ce bureau quelque peu contesté, on constate que l’ancien secrétaire général de la défunte US-RDA et non moins ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Badara Alou Macalou, est absent. Il n’était d’ailleurs pas présent au congrès. Cela ne surprend pas beaucoup d’autant plus que l’intéressé est depuis des lustres dans un bras de fer avec le parti. On se rappelle qu’avant la création de l’UM-RDA, Dr. Badara Alou Macalou avait été  destitué de son poste de secrétaire général de l’US-RDA et ses prérogatives, confiées au secrétaire politique de l’époque, Bocar Moussa Diarra devenu par la suite  président de l’UM-RDA. La  direction de l’US-RDA  lui avait même  retiré les documents des différents patrimoines du parti. La mise à l’écart de Badara Alou Macalou s’est confirmée par son absence  dans le bureau provisoire de l’UM-RDA en 2010. Pis, la  crise s’est aggravée après la mise en place de l’équipe gouvernementale de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé avec la reconduction de Dr. Badara Alou Macalou.

Une situation très révélatrice d’un grave malaise qui règne dans le parti des héritiers du premier président du Mali. Le président Bocar Moussa Diarra en est lui-même conscient puisqu’après ledit congrès il a indiqué dans une interview : « Je vous informe, à titre de rappel, que quand la réunification se faisait, j’étais le Secrétaire politique de l’US-RDA. Le Secrétaire général, Alou Badra Macalou, avait été déchargé de ses responsabilités au sein du parti. La conférence de section m’a confié toutes les prérogatives du Secrétaire général conformément à l’article 7 de notre statut et règlement. A la veille du congrès ordinaire, certains ont proposé que d’autres puissent diriger le parti. Parce que tout simplement le Bdia avait affirmé qu’il soutiendrait le candidat que l’Union soudanaise proposerait. Cela  n’a pas été facile. Il a fallu l’intervention de nos sages pour dire qu’on ne  peut pas changer la direction du parti du jour au lendemain et que les choses devaient se faire dans l’ordre et qu’après le congrès, chacun devra se battre au sein du parti pour avoir une base  et justifier sa légitimité. Cela n’a pas été bien compris par tout le monde. C’est dans ces conditions que nous sommes allés aux élections. J’ai été investi président du nouveau parti UM-RDA avec le soutien total de tout le Bdia. Cette situation a été mal digérée par certains et pendant toute l’année, ils m’ont rendu la tâche difficile. On était confronté à un travail de sabotage, un travail fractionnel. A la veille de ce congrès, compte tenu de la situation qui prévalait, nous avons mis en place une commission pour proposer à la direction du parti un bureau consensuel comme c’est de tradition dans le parti. Cette commission a travaillé pendant trois jours et a dégagé des critères très difficiles. Elle a constitué un bureau. Quand le bureau a été présenté, onze délégués se sont retirés de la salle parce qu’il ne correspondait pas à leur attente. Deux ont voté non, un s’est abstenu et 27 ont voté pour. Ceux qui sont contre se sont retirés et ont prétexté que la commission qui avait présenté le bureau s’était réunie lors d’un diner avec un des candidats. Je tiens à préciser que cette commission a été choisie parce que nous avons confiance en elle. Tout le monde ne peut pas être corrompu. De tous les candidats, j’étais le moins riche. Donc, ils n’ont pas voulu le verdict de la majorité qui traditionnellement à la veille du congrès propose un bureau consensuel. Nous avons, de ce fait, poursuivi la bataille au niveau des sections. Une commission d’investiture a été mise en place dans laquelle chaque section avait droit à un représentant. Il s’agissait de s’entendre sur le mode d’adoption du nouveau bureau. Fallait-il une élection poste par poste ou bien voter le bureau sortant avec des amendements? La majorité s’est dégagée  en faveur du mode de vote sur le bureau proposé par le bureau exécutif. Le deuxième vote a concerné la validation du bureau proposé. Cela a réussi 27 pour et 22 contre. Cela veut dire que le bureau consensuel proposé par le bureau exécutif national avait été validé. Ensuite, les mécontents se sont retirés, ils ont fait du bruit et nous ont livré un spectacle indigne de notre parti. Quels que soient les moyens  mobilisés, si à la confrontation démocratique, vous perdez, il faut accepter ».
Abdoulaye Diakité

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