L’ancien Premier ministre, Dr Choguel K Maïga, signe un cinglant réquisitoire contre la transition qu’il a servie trois ans durant

Dans une tribune datée du dimanche 29 juin, Dr Choguel Maïga, dénonce les dérives de la transition en cours au Mali dont il a appartenu pour avoir été Premier ministre. L’homme, qui n’a visiblement pas digéré son éviction de la Primature, parle d’espoirs déçus.

30 Juin 2025 - 12:30
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L’ancien Premier ministre, Dr Choguel K Maïga, signe un cinglant réquisitoire contre la transition qu’il a servie trois ans durant

C’est une longue tribune de plus d’une dizaine de pages dans laquelle, Dr. Choguel Kokalla Maïga, sort la sulfateuse contre la transition en cours au Mali, dont il a pourtant été le Premier ministre durant plus de trois ans. « La situation dans notre pays, le Mali, se détériore de jour en jour. En tant que fils de ce pays ayant assumé de hautes fonctions, je me sens interpellé. J'éprouve des craintes pour mon pays, pour notre pays, le Maliba. Je me sens donc, moralement, obligé d'intervenir pour apporter ma modeste contribution », écrit l’ancien chef du gouvernement dès l’entame de sa tribune.

Dans sa longue missive parcourue de dénonciation, Dr. Choguel Kokalla Maïga, qui tacle les autorités de la transition, parle du retour des anciennes méthodes et pratiques du pouvoir défunt combattues par le Peuple malien. Il cite entre autre : l’extension de la misère, l’exposition ostentatoire de richesses mal acquises d'une minorité pendant que la majorité du Peuple croupit dans la misère, la corruption généralisée, surtout la corruption de la jeunesse et des gens les moins vertueux notoirement connus, enlèvements, emprisonnements et menaces systématiques pour délit d'opinion, agressions verbales, injures et menaces de toutes sortes dans le but de réduire au silence les gens vertueux et responsables, élimination politique de toute voix discordante en utilisant la Justice, réduction au silence de tous les acteurs gênants par la peur généralisée, la remise en cause systématique des principaux acquis du changement de 2020.

L’ancien chef du gouvernement, qui semble filé son costume d’opposant, ne s’arrête pas en si bon chemin et poursuit sa dénonciation. « L'objectif final est à présent clair pour tout le monde : créer, fabriquer de toutes pièces une nouvelle classe politique, continuer les mêmes méthodes de l'ancien pouvoir, saisir la propagation et l'approfondissement du terrorisme combinés au sentiment patriotique des Maliens pour continuer à perpétuer les anciennes pratiques : abuser du pouvoir, faire peur aux citoyens honnêtes en agitant le chiffon rouge du terrorisme, diviser et fragmenter la société en écartant les plus vertueux et en recyclant les moins et les agents doubles ».

« A ce jeu, notre pays, le Mali, retournera inexorablement à l'ancienne situation », selon l’ancien Premier ministre qui se présente comme le défenseur attitré du peuple malien. Dans sa longue tribune, Dr Choguel K Maïga comme son habitude évoque des complots contre le Mali et sa personne ourdit par des militaires et des civiles tapis dans les institutions de la République, dit-il, sans pour autant citer aucun nom. A la lecture de la missive, Choguel K Maïga, donne l’impression d’être un homme blanc comme neige.

Ce qui est curieux, il parle comme si tout ce qu’il dénonce aujourd’hui ont commencé par enchantement après son départ de la Primature. Ce qui est loin d’être exact. L’ex Premier ministre, qui n’apporte du reste rien de nouveau, confirme en revanche tout ce qu’une partie des maliens pense de lui : l’homme atteint par syndrome d'hubris n’a jamais assumé sa part de responsabilité et s’est toujours dédouané en se défaussant sur les autres. « Quand tu n'es plus aux affaires, "la situation se détériore "mais quand tu étais aux affaires », tout allait bien », ironise un internaute malien.

En véritable combattant, l’ancien Premier ministre veut toujours compter dans le débat-public. Dr Choguel K Maïga se présente désormais comme le chef de file de l’opposition et veut fédérer autour de lui les déçus de la transition.

Abdrahamane SISSOKO/maliweb.net

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