Installation d’un scanner de plusieurs millions de FCFA à la douane à Diboli : Le mirage d’un éléphant blanc inopérant ?
Au poste douanier de Diboli, principal point de passage entre le Mali et le Sénégal, un projet phare visait à renforcer le dispositif de contrôle à la frontière.

Il s’agissait notamment de l’installation d’un scanner, dans le cadre d’un ambitieux programme de modernisation du contrôle des marchandises. L’équipement, bien qu’installé, reste cependant inopérant depuis sa mise en place. Et ce, malgré une inauguration annoncée en grande pompe en début d’année. Aujourd’hui, le scanner n’est toujours pas en service, et les interrogations ne cessent de grandir.
Fruit d’un investissement de plusieurs centaines de millions de francs CFA, ce scanner devait renforcer la capacité de filtrage des marchandises à l’entrée du territoire malien. Une initiative saluée à l’époque comme un signal fort des plus hautes autorités du pays en matière de lutte contre la fraude et de sécurisation du commerce transfrontalier. Mais plusieurs mois après, rien ne fonctionne. Sur place, l’équipement est bel et bien visible aux abords du poste douanier, imposant, mais inutilisé. Selon une source proche du dossier, les responsables douaniers avaient annoncé en janvier dernier une mise en service imminente. Des dates avaient même circulé. Depuis, plus rien. Silence radio. Alors que les attentes étaient grandes, les incertitudes prennent le relais. Qu’est-ce qui bloque ? S’agit-il de problèmes techniques ? D’une alimentation électrique défaillante ? D’un manque de personnel qualifié pour faire fonctionner l’appareil ? Ou tout simplement d’un manque de volonté politique ou administrative ?
Certains pointent du doigt l’emplacement du scanner, jugé peu pratique pendant les saisons pluvieuses. D’autres évoquent une forme de négligence volontaire. En attendant, l’absence de cet outil représente un double préjudice. D’abord sur le plan sécuritaire, car les marchandises potentiellement dangereuses ou illicites continuent de passer sans véritable contrôle. Ensuite, sur le plan fiscal, car sans un scanner opérationnel, les risques de fraude, de sous-évaluation et de pertes de recettes douanières sont démultipliés. « Pourquoi investir autant d’argent si c’est pour laisser le matériel pourrir sur place ? », s’indigne un agent, frustré par cette situation incompréhensible. Tant que les autorités ne fourniront pas de réponses claires, le scanner de Diboli restera un symbole inquiétant de gaspillage et d’inefficacité dans la gestion des ressources publiques. Une fois encore, la question persiste : qui bloque, et à quel prix ?
Flani SORA
Source : Notre VOIE
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