Crise sociopolitique au Mali : La COPAM entre ambition et orgueil

12 Jan 2013 - 23:00
12 Jan 2013 - 23:00
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Depuis ce mercredi les hostilités militaires ont repris entre l'armée malienne et la coalition des djihadistes du nord.  Au même moment à savoir ce mercredi et jeudi la COPAM et ses alliés manifestent à Bamako pour des revendications politiques. [caption id="attachment_90615" align="aligncenter" width="610"] Younouss Hamèye Dicko (photo archives)[/caption] Cette attitude de l'organisation politique est très mal perçue par les populations qui dénoncent l'insouciance de certains. Pourtant un regard intelligent permet de commenter la position de la COPAM. En effet, bien que consciente de la gravité de l'instant, la COPAM est entre son ambition de balayer les restes et traces d'ATT et l'orgueil qui voit à tout répit une concession au FDR alors c'est la confusion. La coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) après le sit-in du mercredi est revenue à la charge ce jeudi avec une marche qui est partie de la place de la liberté au monument de l'indépendance. Cette marche incompréhensible se déroulait en même temps que les violents combats qui opposaient l'armée aux islamistes. Il est important de rappeler qu'à l'origine la COPAM se bat pour l'organisation des concertations nationales souveraines. A propos de ces assises nationales, les visions sont très opposées pour les différents acteurs. Ainsi au moment où certains pensent remettre le compteur à zéro à la faveur de ce débat d'autres pensent qu'il s'agit simplement de baliser la transition à travers ses missions principales. Mais le temps a une toute autre lecture de ces concertations, elles sont déjà reportées 8 fois. Alors la COPAM  qui a fait des concertations sa raison de vie et son combat politique est prête à tout pour obtenir ces assises. Officiellement, elle a dit clairement être déterminée à obtenir les assises par tous les moyens légaux. Pourtant à y voir de prêt, les moyens utilisés sont loin d'être légaux : marches, barricades, intimidations, insultes, barrages sit-in, perturbations, manipulations des scolaires…… En somme, la COPAM est prête à tout pour obtenir les concertations nationales qu'elle veut souveraines et ainsi appliqué son agenda caché. Fondamentalement il s'agit de remettre en cause la transition pour une nouvelle équipe. Alors la COPAM est convaincue que tout compromis ou renoncement est une concession faite au FDR. En effet, au-delà de son agenda, l'objectif premier de la COPAM est de neutraliser le FDR. L'ambition de la COPAM est donc l'organisation de ces concertations nationales pour imposer une équipe pour diriger la transition. Malheureusement pour la COPAM et ses alliés parrains, l'heure n'est pas aux manipulations et aux calculs politiques. L'existence de la nation est en tout danger, en effet aux environs de 14 heures encore ce jeudi les nouvelles du front étaient confuses tellement les combats sont durs entre l'armée et les djihadistes. Pourtant, on n'a pas besoin d'être expert militaire pour comprendre que les combats actuels sont sur la ligne de front. Ce qui signifie le dernier verrou qui ne peut aucunement a sauté. Alors dans ce contexte est- il approprié que des politiques s'agitent à Bamako pour des questions de positions politiques? De part l'organisation sur le terrain tout le monde a compris que la COPAM avait minutieusement préparé son plan. Pourtant même l'avènement des attaques n'a pas empêché l'exécution de ce plan. Mais la réalité du terrain est implacable surtout le terrain politique. Ainsi à la marche de ce jeudi dont l'objectif était des concertations nationales s'est vite mue en marche de soutien à l'armée, un désaveu dicté par la réalité du terrain. Car au même moment où la COPAM  marchait les combats avaient repris. Mais diable, pourquoi la COPAM s'agite-t-elle ainsi, elle est au service des forces occultes tapies dans l'ombre qui entendent l'utiliser. IBK pense être à la manœuvre avec ses sorties au ton royal et donneur de leçon. Oumar Mariko en perturbateur inné pense aussi se servir de la COPAM pour enfin y arriver. Les autres Soulalé, Younouss, Rokia cherchent à manger. Les vrais commanditaires sont à Kati avec leur attitude d'innocence. Il ne peut en être autrement pour Kati de façon officielle. Ceux qui tirent les ficelles sont obligés de jouer de façon informelle et attendre. Alors si ça marche on connait la chanson : "c'est le peuple souverain qui me confie cette tâche, je l'accepte volontiers…" Le paradoxe, c'est que Kati va continuer à jouer dans l'informel, c'est son informel qui donne des marges de manœuvre aux autorités actuelles de transition, elles doivent manœuvrer à fond. La réalité actuelle ne se prête pas à l'organisation de concertation nationale, la COPAM doit alors attendre. L'autre paradoxe est l'engagement d'un homme politique comme IBK dans la subversion avec l'usage de violence comme arme politique. En outre, l'attitude de la COPAM paraît comme une revendication du monopole de la violence. Ainsi, jusque-là elle est seule à s'agiter à perturber pourtant tout le monde sait que la COPAM ne s'appuie que sur Kati pour manœuvrer. Les autres acteurs politiques jusque-là observent et respectent la gravité de la situation qui commande de la patience à tout individu soucieux de l'existence du Mali. La COPAM et ses alliés prennent de grandes responsabilités devant l'histoire de notre peuple. Alors au moment opportun les autres sauront tirer tous les enseignements utiles pour faire avancer la République qui est aujourd'hui en difficulté. L'heure n'est plus aux calculs et autres suspicions mais à l'unité pour sauvegarder la pérennité de notre patrie qui est aujourd'hui ébranlée. Ousmane COULIBALY

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