IBK et Koulouba :La 3e tentative sera-t-elle la bonne ?
Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keïta s’est engagé le samedi 7 janvier 2012, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), dans la course à la succession du président Amadou Toumani Touré. Pour la 3e fois, IBK tentera de parvenir à ce qui lui reste comme dernière ambition dans ce pays.
‘‘Je suis candidat pour mettre notre pays sur le chemin du développement afin qu’il puisse bien occuper sa place dans le concert des Nations’’. C’est là une des raisons qui motivent la candidature du président du Rassemblement pour le Mali (RPM) à la présidentielle prochaine. Ce sera la 3e fois que Ibrahim Boubacar Keïta ira à la conquête des suffrages des Maliens en vue de la réalisation de ce qui est pour lui la dernière ambition de sa carrière politique. L’homme l’a dit il y a longtemps. ‘’Ma carrière ministérielle est terminée’’, avait-il dit avant d’ajouter que ce n’est plus un décret qui va lui confier ses responsabilités dans ce pays.
Il reste maintenant à savoir si cette 3e tentative sera la bonne pour IBK et ses alliés. On se rappelle qu’en 2002, Ibrahim Boubacar Keïta était arrivé au premier tour en 3e position après les finalistes Amadou Toumani Touré et Soumaïla Cissé. Aux législatives de la même année, son parti avait réalisé un score honorable en se taillant 44 sièges au parlement. Les communales qui suivirent avaient permis à l’homme de confirmer les capacités de sa machine électorale. Mais de cette époque aux élections de 2007, beaucoup d’eau a coulé a sous le pont du RPM.
Tenez, pendant qu’aux législatives de 2002 le RPM s’en était tiré avec 44 députés, en 2007, le parti n’a pu en obtenir que 11. Et actuellement, il ne lui en reste plus que 10, un ayant démissionné au profit de la Codem. De 1620 conseillers communaux en 2004, le RPM n’a pu engranger que 928 en 2009. De 106 maires en 2004, le parti RPM n’en a aujourd’hui que 61. De 5 présidents de conseils de cercle en 2004, le parti n’en a plus que 4 de nos jours. Sans oublier qu’en 2004, le parti détenait la présidence d’une Assemblée régionale (Kayes), et qu’en 2002, celle d’une institution. Aujourd’hui, le RPM a presque tout perdu.
Voilà des chiffres qui sont assez révélateurs de la situation périlleuse dans laquelle le bateau des tisserands tangue. IBK lui-même n’a-t-il pas passé au premier tour des législatives de 2002, alors qu’en 2007, il a fallu une coalition de partis politiques pour « l’extirper des serres » du jeune Moussa Mara ? De 23% des suffrages à la présidentielle de 2002, IBK n’a pu récolter que 19% en 2007.
Autant de signaux qui ne présagent pas forcement la meilleure destinée au chef des tisserands pour la présidentielle future. Surtout que cette année, IBK ne semble pas être aussi bien loti par le cadre porteur de sa candidature. Jusqu’à preuve du contraire, sur la trentaine de partis et mouvements politiques annoncés, seuls 9 micro partis sont avec IBK en 2012. Il s’agit entre autres de : CD (Concertation démocratique), Fama (Front africain pour la mobilisation et l’action), Miria (Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), PDM (parti de la différence au Mali), PSDM (Parti socialiste et démocratique au Mali), PSO (Parti Siguikafo yé damou yé), RDR (Rassemblement des républicains), RJP (Rassemblement pour la justice et le progrès) et l’UMP (Union des Maliens pour le progrès).
En termes de mouvements et associations, seuls quelques uns se sont engagés pour le moment. Mais, puisque la présidentielle est plus une question de personne que de parti ou projet de société, attendons de voir.
Abdoulaye Diakité
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