Le président du parti Avenir et développement du Mali (ADM), Madani Amadou Tall s’est fait investir le dimanche 11 mars 2012 à la Grande mosquée de Bamako. Le lendemain, il a animé une conférence de presse à l’hôtel Kempeski, où il s’est expliqué devant les hommes de médias.
[caption id="attachment_48739" align="alignleft" width="310" caption="Madani Tall"]

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Conscient que son acte allait susciter une polémique au sein de l’opinion par le fait que c’est une première au Mali, Madani Amadou Tall, a voulu recadrer le débat autour de son investiture à la mosquée. Pour le président de l’ADM, l’acte n’a rien de contraire aux principes de la laïcité. « La laïcité a trois principes et aucun d’eux n’interdit de conformer ses pratiques à sa foi. Donc, cette laïcité ne peut nous empêcher d’inscrire nos actions dans une dimension religieuse. Pour un musulman, quand il y a une naissance, c’est à la mosquée qu’on fait le baptême ; quand il y a mariage, on va à la mosquée et quand il y a décès, c’est à la mosquée qu’on amène le corps pour la prière. Comme on peut le constater, la mosquée est au départ et à la fin des différentes étapes de la vie humaine. C’est pourquoi, nous sommes allés chercher des bénédictions à la mosquée pour guider nos pas sur le chemin de notre nouvelle ambition. Où est le problème ? A la mosquée, les imams ont lu le Coran, moi-même, j’en ai lu et après les imams ont fait des bénédictions pour moi, pour le Mali, pour la paix dans notre pays, pour des élections apaisées et prié pour nos soldats tombés sur le champ de l’honneur. Où est le crime en cela ? Tout simplement parce que nous avons décidé, vu le moment difficile que traverse le Mali, de ne pas aller dans un stade en nous contentons des prières pour nous et pour tout le Mali ! Pourtant, le Mali est un pays ou d’autres cultes ont leur place, c’est en vertu de cette œcuménisme, que dans les jours prochain, Madani Amadou Tall demandera une audience à l’archevêque de Bamako et aux ministres de l’église protestante, pour les remercier des bénédictions qu’ils n’ont pas manqué de faire pour la paix et le bonheur au Mali et leur affirmer son attachement au respect de la liberté de culte. L’ADM est fait de musulmans, chrétiens et même des libres penseurs », dira le conférencier avant d’ajouter « le Mali est un pays laïc et ce principe de laïcité ne saurait être remis en question. Il revient seulement que la religion et la foi dans nos traditions accompagnent chaque grand moment de nos existences. Aussi, l’ADM soumet au jugement de Dieu, la sincérité des objectifs qui animent ses membres, qu’il soit juge de la bonne foi et de la volonté d’agir pour le bien du Mali ».
Le candidat de l’ADM a fait part de ses ambitions pour le Mali, s’il est élu président dela République. Ilcompte transformer le Mali. Madani Amadou Tall entend promouvoir, au service du Mali et des Maliens, l’Etat de droit, la justice sociale, le dialogue social, les droits, devoirs et solidarités fondamentales, l’égalité des chances, la sécurité des personnes et des biens, la protection de la nature et de l’environnement, l’épanouissement de la famille, l’autorité de l’Etat, la libre administration des collectivités locales, la liberté de conscience et la dignité de la personne, la diffusion de la culture et de l’instruction, le développement de la libre entreprise. Il agit pour le rayonnement du Mali dans le monde, pour la pérennité de la nation Malienne, de son identité et de sa culture, pour la construction d’une Afrique libre et démocratique et pour le progrès de la démocratie dans le monde.
Le président Tall n’a pas manqué de fustiger le comportement lâche du MNLA, qui nous impose une guerre inutile avec la complicité de certains pays. « Quand les autres disent qu’ils ont désarmés chez eux, mais comment ces gens ont pu traverser ces pays pour être au Mali lourdement armés ? En ce que je sache, le Mali ne partage pas de frontière avecla Libye ! ». Le président de l’ADM croit en ses chances pour les élections à venir. Selon lui, le travail effectué sur le terrain depuis que l’ADM était une association jusqu’à nos jours, l’atteste. Il dit avoir des bons rapports avec la plupart des candidats à la présidentielle du 29 avril, mais ne s’est pas inscrit d’abord dans une alliance électorale.
Abdoulaye Diakité