Primature : Modibo face aux urgences

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Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita

En élisant le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, les Maliens, dans leur majorité, pensaient qu’il était l’homme de la situation. Celui qui allait régler en un laps de temps la crise du nord, sécuriser le territoire national et relancer l’économie nationale. Le rêve a, en quelques mois de règne d’IBK, viré au cauchemar. La déception fut grande après la nomination de deux premiers ministres (Tatam et Mara). Les gouvernements successifs n’ont apporté aux maliens que désolation et désespoir. La corruption, l’insécurité, les menaces de partition de la République ont pris des proportions inégalées en 17 mois de la présidence d’IBK.

Pour sauver ce qui peut l’être, le chef de l’Etat a jeté son dévolu sur un septuagénaire, un homme expérimenté, mais homme fatigué (plus vieux qu’IBK qui lui-même est un vieux retraité). Modibo Keïta doit faire face à des urgences et pas des moindres pour mettre (enfin) le Mali sur les rails.

La crise de Kidal est la plus grosse épine dans les « pieds » du chef de l’Etat. Qui aura promis de sauver notre pays dans son intégrité. Même si, depuis son accession au pouvoir, l’espoir s’amenuise.  Les chances de retrouver un Mali « Un et Indivisible » s’envolent jour après jour. Le Mali était à Kidal avant l’arrivée de Moussa Mara. Son gouvernement a déclenché et perdu une guerre face aux groupes armés. Qui ont tué inutilement de pauvres populations et des braves soldats de l’armée malienne. Un chef de gouvernement irresponsable qui n’a jamais pensé aux conséquences que peut engendrer une décision irréfléchie. Mara a joué pour protéger ses intérêts personnels. Il a perdu.

Donc, il revient à Modibo Keïta de rétablir Kidal dans le giron malien. C’est sa principale mission. Les Maliens ont trop souffert de cette crise et continue d’en souffrir. Kidal peut revenir à la suite d’un accord global avec les groupes armés, mais aussi (nous en sommes convaincus) par l’armée malienne. Qui a été humiliée et livrée à des ennemis mieux préparés.

Cette armée doit retrouver son honneur et sa dignité. Elle doit être scrupuleusement équipée et préparée pour faire face à ses missions. Les fonds destinés à équiper la grande muette ne doivent plus être détournés à des fins personnelles pour financer une mafia locale et internationale. Le gouvernement de Modibo Keïta a la lourde tâche de montrer la voie pour que plus jamais les fonds publics ne servent à enrichir des individus peu soucieux du quotidien de leurs compatriotes. Il doit ainsi donner un contenu à la lutte contre la corruption. Qui fut un vain mot dans les gouvernements précédents. Près de 40 milliards de FCFA ont été surfacturés à l’Etat sur deux marchés seulement en quelques mois (l’achat du Boeing d’IBK et le contrat d’équipement de l’armée malienne). Et le comble, c’est que l’année 2014 qui a été déclarée « Année de lutte contre la corruption » par le président de la République, a été l’année la plus noire en matière de délinquance financière, depuis l’avènement de la démocratie en 1991.

Ces malversations financières ont coûté très cher à notre pays, qui avait fait l’objet d’une solidarité internationale pour son décollage économique. Les bailleurs de fonds (FMI, Banque Mondiale et Union Européenne) avaient suspendu leur assistance financière au Mali, avant de lever, en décembre dernier cette suspension. Une situation chaotique qui n’a pas épargné la majorité des Maliens et dont les effets se font toujours ressentir par les populations. Qui, depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, tirent le « diable par la queue ». Tous les secteurs d’activités sont concernés par cette crise financière provoquée par la mal gouvernance des prédécesseurs de Modibo Keïta. Qui est dans l’obligation d’agir vite et bien pour rétablir la confiance avec les partenaires financiers et relancer l’économie nationale. Il ne doit pas en principe faire face à des obstacles majeurs dans la mesure où la classe politique dans sa globalité l’a félicité et l’accordé sa confiance. C’est à lui de prouver sa capacité à apporter le changement dans la gestion des affaires publiques. Dans la même lancée, le chef du gouvernement est appelé à mettre à profit sa forte personnalité pour ne pas tomber dans les pièges d’un clan, d’une famille et d’un parti, fussent-ils proches du président de la République. Modibo Keïta doit combattre de toutes ses forces la politique d’exclusion du chef de l’Etat. Qui laisse les membres de sa famille et de son clan s’accaparer des rouages de l’Etat.

Enfin, l’une des priorités (urgentes) de l’équipe de Modibo Keïta demeure la réconciliation nationale. Si La crise de Kidal est résolue par la signature d’un accord global, le gouvernement a l’impérieuse tâche d’engager un vaste programme de réconciliation, entre d’une part le nord et le sud, et d’autre part entre les ressortissants du Sud qui ont du mal à s’accepter et à se pardonner. Ce qui fait dorénavant du gouvernement de Modibo Keïta, une équipe d’urgentistes.

Idrissa Maïga

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1 commentaire

  1. Nous souhaitons bon vent a ce vieux routier de la politique malienne dans sa nouvelle mission de premier ministre.Nous diaspora de NEW YORK restons a l'ecoute depuis les ETATS UNIS D' AMERIQUE. May God Bless our MALIBA……MAMADOU LAMINE SY / MBA..

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