Processus d’Appel à candidature : Les perdants pêchent dans les eaux troubles

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Le journal « Info-Matin » a peut-être raison de dire que la sélection par appel à candidatures comme mode de désignation des directeurs généraux (DG) des entreprises publiques, initiée par l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly, était suicidaire pour le régime RPM, au regard des vagues d’émotion qu’elle soulève. Et pourtant, le challenge de l’innovation en valait d’être expérimenté. Bien sûr que la méthode ne fait pas que des heureux. Mais, comme dit-on, gouverner, c’est assumer des responsabilités dans la gestion des affaires publiques. En tant que tel, il revient alors au Pouvoir public actuel d’assumer pleinement leur choix et accepter les critiques (fondées ou fantaisistes). Car les critiques constituent l’essence même de la démocratie. Ils doivent donc avoir le dos large en essuyant des coups des tireurs embusqués, qui se cachent derrière des pamphlets distillés par voie de presse pour jeter du discrédit sur  les plus méritants. Une manière de se soulager de leur échec  après s’être porté candidat aux postes de DG des différentes entreprises publiques. C’est le cas d’un mauvais perdant, L.B.K, un politicien demandeur d’emploi, qui a tenté sa chance à tous les appels à candidature, lancés ces derniers temps.

Dans une compétition, il faut toujours un gagnant et un perdant. Dans les grandes démocraties européennes et américaines, l’esprit de compétition est déjà bien intégré dans les mœurs politique, économique et sociale. Que ce soit sur le terrain du sport, de l’économie que de la politique, le perdant doit reconnaître, sinon accepter sa défaite.

A titre de rappel, le beau geste du vaincu, Soumaïla Cissé de l’URD à l’endroit de son aîné, Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM, à la télévision après le scrutin du second tour de la présidentielle de juillet et août 2013, devait servir d’exemple pour tout le monde. Car depuis cette date le Mali avait définitivement tourné le dos à la guéguerre après les compétitions. Que l’esprit du fair-play allait désormais habiter les candidats aux différents postes. Malheureusement, on a beau chassé le naturel, il revient aux gallots. La culture de l’adversité est assimilée à la méchanceté. La réussite et l’ambition sont considérées dans nos mœurs comme un crime, alourdissant les mains des décideurs à faire du bon choix. Le progrès se trouve dans l’innovation.

Même les Etats-Unis des grands conservateurs, le pays des KKK (Ku -klux-Klan) et autres extrémismes blancs, a accepté de parier sur un noir et de surcroit d’origine modeste. En 2008, ils n’étaient pas nombreux les observateurs politiques qui voyaient Barack Hussein Obama arrivé à la Maison Blanche. Et pourtant, son fameux « Yes we can », a cartonné. Aujourd’hui, l’histoire retient qu’il est non seulement le premier Président noir à gouverner les Etats-Unis d’Amérique et pendant deux mandats de quatre ans, mais qu’il a su trouver les recettes de sortie de la crise financière et économique qui a ébranlé le pays de l’Oncle Sam, au point que certaines éminences grises ont eu recours au célèbre livre de Karl Max « Le Capital ». Ce qui était considéré, il y a quelques décennies comme un blasphème.

Cette leçon de vie doit servir de modèle pour les Maliens. Le développement ne se pense pas en termes de passé, mais du présent et du futur. Ceux qui s’agitent aujourd’hui, en taxant les autres de corrompu, doivent avoir le courage de se regarder dans le miroir pour se confronter à leur passé récent.

Un dénigreur éternel perdant !

LBK était jeune cadre militant du parti au pouvoir d’alors, l’ADEMA-PASJ. Il a fait fortune dans une prestigieuse Agence au début des années 90 avant de s’installer à son propre compte, après avoir contribué à mettre à genou son service employeur. D’aucuns diront que n’eut été sa coloration politique d’alors, il serait parmi ceux-qui croupissent aujourd’hui derrière les barreaux. Mais, passons l’éponge sur cette partie de son histoire personnelle pour s’en tenir à son obsession à dénigrer les autres.

L’histoire remonte à la période de la scission au sein de l’ADEMA avec le départ du ‘’Mandé Mansa’’, Ibrahim Boubacar Kéïta et ses proches pour créer le RPM en 2001. En son temps, croyant à l’étoile brillant d’IBK, il suivi celui-ci. Et, il a eu raison d’y croire. Car, dans le nouveau gouvernement de mission d’ATT, il y entre et prend le portefeuille de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire. Mais, malheureusement pour lui, il est obligé de céder son fauteuil à Ousmane Issoufi Maïga, dans le gouvernement formé après les législatives de 2002. Une décision qu’il n’a jamais pardonné à IBK. Car, il profita d’une moindre occasion en 2004 pour claquer la porte du PRM, au motif que celui-ci a tenté un rapprochement avec l’URD de Soumaïla Cissé, nouvellement créé. Selon nos sources, contrairement aux motifs officiels qu’il a invoqué en son temps pour justifier sa décision (plus subjective qu’objective), car disait-il, qu’il ne partage pas les mêmes valeurs politiques avec celui-ci, en fait, il supporte celui-ci parce qu’il lui a refusé le poste de directeur de l’Agence dans laquelle il travaillait. Selon nos sources, Soumaïla Cissé, alors ministre des Finances, aura contribué à lui barrer la route du poste de DG de  cette Agence, au profit d’un autre plus compétent. Depuis lors, il ne le porte plus dans son cœur. C’est pourquoi, quand IBK a tenté de se rapprocher de celui-ci lorsqu’il a créé l’URD, le rancunier a préféré claquer la porte du RPM pour retourner avec armes et bagages à l’ADEMA. Un retour en force qui lui porte un petit bonheur, puis qu’en 2007, il est élu député dans sa circonscription électorale avec la bénédiction de son ancienne formation politique, qu’il a retrouvé après quelques années de brouille.

C’est pour cette raison que ces tirs camouflés laissent ses connaisseurs de marbre. Car, disent-ils, ce sont des coups aux élans revanchards. Wait and  see.

Mohamed A. Diakité

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