Projet de révision constitutionnelle : la sagesse des gardiens de la constitution et la légitimité des parlementaires en cause ?

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En violation de l’actuelle constitution en son article 118, les députés  de la majorité présidentielle  ont voté 111 voix en faveur de sa révision.  Ces députés ont jugé l’intégrité territoriale sans menace alors que les arrondissements des certaines régions du Mali n’ont pas de sous-préfets, n’ont pas pu organiser les élections communales du 20 Novembre passé, les autorités régaliennes ne peuvent plus s’y aventurer. Pour tromper les citoyens, le gouvernement a annoncé qu’avant le 20 juin, l’armée et l’administration seront installées partout où elles ne sont pas encore. Alors qu’au terme de l’article 118, il fallait cela avant de toucher à la constitution.Quant au fond, il y a un seul ordre à suivre : Rendre héréditaire le pouvoir arraché à l’individualisme au prix du sang.  Et aussi rendre plus facile la partition de notre pays empêchée par les luttes héroïques des militaires maliens et les résistances farouches des habitants des parties sous occupation. Même le ministre qui a défendu le texte à l’Assemble a reconnu le renoncement à la souveraineté du gouvernement dont il est membre en soutenant que c’est sous l’injonction de la communauté internationale que le Mali va réviser sa constitution. Nous ne sommes pas dupes!

Cependant les partis  de l’opposition  avec 35 députés ont voté contre. Ces partis sont Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) d’Oumar MARIKO, Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), l’Union pour la Démocratie et la République (URD) de Soumaila CISSE… Ils sont sur les remparts pour sauver le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peupleQuant à la Cour constitutionnelle ayant été saisie pour voir la conformité de ladite loi à la constitution, elle juge :«l’ insécurité résiduelle à elle seule, ne saurait remettre en cause la régularité d’un référendum ». Pour elle l’intégrité territoriale au sens du droit international n’est pas compromise par l’occupation d’une quelconque puissance étrangère et que l’Etat, à travers ses représentants, les organes élus et les autorités intérimaires, exerce la plénitude de ses missions régaliennes sur le territoire national.

Tout le monde sait que le Mali n’a pas de pouvoir sur tout son territoire. Même si la France et ses gardes corps d’Afrique sont là à l’appel de renoncement à la souveraineté du « Front pour la Démocratie et la République » de 2013, il y a des villes où les autorités nationales surtout le Président où le premier ministre ne peuvent mettre pied. Dans un pays où il y a une partie, où, mêmes les autorités légitimes ne savent  pas ce qui s’y passe à cause d’un conflit sécessionniste, peut –on dire que son intégrité n’est  pas compromise ? Encore son armée est interdite d’entrée dans les mêmes villes par une force étrangère à savoir une néocolonialiste.

On peut conclure que l’Assemblée Nationale du Mali n’est plus légitime alors elle ne doit plus parler au nom du peuple. Par sa majorité, elle a défié ceux dont est censée représenter. Quant à la Cour Constitutionnelle au regard de la loi fondamentale, elle a perdue toute sagesse tout en soutenant l’avènement de la monarchie. En fin de compte, il revient au peuple du Mali de continuer la lutte pour mettre fin à 26 ans de ploutocratie instaurée! Le peuple est l’éternel vainqueur !

Daouda Z KANE

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