Nos expatriés : Soumaïla Sidibé, «J’ai vécu une saison incroyable»

Transféré l’année dernière à la RS Berkane, en provenance de l'étoile sportive de Tunisie, le Malien a remporté la Coupe de la Confédération, quelques jours après avoir été sacré champion du Maroc avec son équipe. Dans cette interview, l’ancien sociétaire du Djoliba AC revient sur sa saison de rêve et se prononce sur les chances des Aigles pour la prochaine CAN et les éliminatoires de la Coupe du monde 2026

12 Juin 2025 - 10:23
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Nos expatriés : Soumaïla Sidibé, «J’ai vécu une saison incroyable»

L’Essor : Vous avez rejoint la Renaissance sportive de Berkane en juillet dernier, après avoir résilié votre contrat avec le club tunisien, l’Étoile sportive du Sahel. Pourquoi avez-vous quitté la Tunisie et quelle est votre situation contractuelle ?

Soumaïla Sidibé : J’avais des problèmes avec l’Étoile sportive du Sahel. Je vous explique, quand je quittais la Libye pour cette équipe tunisienne c’était pour avoir la visibilité, car le championnat libyen n’est pas aussi médiatisé que le championnat tunisien. Je me rappelle, j’avais un contrat de 3 ans et demi avec le club, la première saison s’est bien déroulée. Mais arrivé à la seconde, le club a commencé à avoir des difficultés pour payer les joueurs et les problèmes se sont enchaînés.

J’avais une petite préférence pour Azam, mais mon agent m’a conseillé la RS Berkane. Voilà comment je suis venu au Maroc.  Concernant ma situation contractuelle, j’ai signé un contrat de 3 ans, Alhamdoulilah, la première saison s’est bien passée, nous avons remporté le championnat marocain et la Coupe de la Confédération, soit deux trophées majeurs. Je profite de cette occasion pour remercier les dirigeants et les supporters de l’équipe et l’ensemble de mes coéquipiers pour leur soutien.

Pire, je n’avais pas de temps de jeu et c’est pourquoi en commun accord avec le club, j’ai demandé à partir. Beaucoup de mes anciens coéquipiers ont porté plainte contre le club au Tribunal arbitral du sport (TAS), mais je n’ai pas voulu en arriver là. C’est donc en commun accord avec le club que j’ai mis fin à mon contrat. Quelques jours après avoir résilié mon contrat, mon agent a reçu plusieurs offres venant d’Europe, d’Asie et de trois clubs africains que sont Azam de Tanzanie, le CS Constantine en Algérie et la RS Berkane du Maroc.

L’Essor : Vous attendiez-vous à remporter deux trophées dès votre première saison à la RS Berkane ?

Soumaïla Sidibé : En toute humilité, je m’attendais à un tel bilan. Car, l’effectif de la RS Berkane regorge de joueurs de qualité et le groupe vit bien. Chacun a joué pleinement son rôle et nous avons remporté le titre de champion du Maroc dès la 25è journée. En Coupe de la Confédération, nous avons également fait honneur au club avec des statistiques incroyables, en termes du nombre de buts marqués et de buts encaissés. Les joueurs de la RS Berkane sont dans de meilleures conditions, c’est pourquoi nous travaillons dur pour offrir de la joie aux dirigeants et aux supporters du club.    

L’Essor : Sur le plan personnel, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Soumaïla Sidibé : Les deux trophées de la saison, à savoir le titre du championnat et la Coupe CAF. En plus, j’ai marqué l’unique but du club lors du match retour de la finale contre Simba SC de Tanzanie. Je n’oublierai jamais ça car ce but a été celui de la délivrance pour l’équipe même si nous avions gagné 2-0, lors de la manche aller. Des quarts de finale jusqu’à la finale de la Coupe de la Confédération, j’étais confiné sur le banc, en finale l’entraîneur m’a fait entrer à la 15è min et j’ai marqué l’unique but de l’équipe. Je ne peux pas vous décrire la joie et le bonheur de mes coéquipiers et du staff technique après mon but.

L’Essor : Il y a beaucoup de joueurs maliens qui évoluent dans le championnat marocain. Quelles sont vos relations avec eux ?

Soumaïla Sidibé : Nous nous rencontrons très fréquemment et nous entretenons de très belles relations. A la RS Berkane, il y a des jeunes joueurs maliens qui sont dans l’équipe réserve, mais aussi Salimata Diarra qui joue dans l’équipe féminine du club. Parmi les autres joueurs qui sont là, je peux citer Abdoulaye Traoré «Abedi» de Wydad sportive de Témara et Abdoulaye Diarra «Luca Toni»  de l’Olympique club de Safi. à chaque fois qu’on se retrouve, on parle du pays et on se chamaille. C’est vraiment un grand bonheur de partager ces moments avec eux.      

L’Essor : La prochaine CAN aura lieu au Maroc 2025 et le Mali y participera. Selon vous, la sélection nationale a-t-elle les moyens de remporter le titre continental dans le Royaume chérifien ?

Soumaïla Sidibé : Oui, nous avons tous les moyens de remporter la prochaine CAN. Nous avons la chance d’avoir un groupe très jeune et beaucoup d’entres eux évoluent dans les grands clubs. J’attends qu’ils fassent plaisir aux Maliens au Maroc avec des victoires et ce premier trophée qui sera sans doute la coupe de l’unité entre les Maliens et les Maliennes. Les Aigles peuvent le faire, car nous avons la chance d’avoir un bon groupe, pétri de talents et qui est très ambitieux. Vu la situation du pays, si l’équipe arrive à remporter cette coupe, cela amènera de la joie et l’entente au Mali. Pour moi, la préparation de l’équipe sera très importante dans la course à la conquête de la CAN. Il faut que les autorités sportives, à savoir le ministère en charge du Sport et la Fédération malienne de football mettent le paquet pour une bonne préparation des Aigles.

L’Essor : Avez-vous des ambitions pour les Aigles dans la perspective de cette CAN ?

Soumaïla Sidibé : Oui j’ai des ambitions pour la sélection nationale senior comme tous les joueurs maliens. Tous les joueurs rêvent de porter le maillot de leur pays et mon ambition est de faire partie de la campagne de la prochaine CAN. Je suis conscient que les places sont chères en équipe nationale, parce qu’il y a beaucoup de bons joueurs dans notre pays, mais avec le travail tout est possible. Je suis prêt à tous les sacrifices pour réaliser ce rêve et je ne baisserai jamais les bras, surtout que des joueurs de ma génération, dont Abdoulaye Diaby, Aliou Dieng et Yves Bissouma jouent aujourd’hui en équipe nationale.  En attendant ce grand jour pour moi, je souhaite aux Aigles, bonne chance pour la suite des éliminatoires de la Coupe du monde 2026

L’Essor : Justement, le Mali est très mal embarqué dans la course aux éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Pensez-vous que les Aigles ont les moyens de renverser la vapeur lors des journées restantes ?

Soumaïla Sidibé : Oui, le Mali à encore la chance de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde. L’équipe est très soudée et il y a une bonne cohésion au sein du groupe, ça se voit, les Aigles donnent tout pour avoir cette première qualification historique pour le Mali. Chaque joueur convoqué mouille le maillot pour la patrie. Nous sommes 4è du classement de notre groupe avec 9 points, mais l’équipe a les moyens de renverser la vapeur et déloger le Ghana qui occupe la tête du classement (15 points, ndlr). J’ai confiance au capitaine Yves Bissouma et à ses coéquipiers et je demande au 12è Homme, c’est-à-dire les supporters, de faire l’union sacrée autour de l’équipe afin qu’on obtienne cette qualification.

L'Essor : Quels souvenirs avez-vous de votre centre formateur, le Djoliba AC et quel message avez-vous pour le public sportif malien ?

Soumaïla Sidibé : Beaucoup de très bons souvenirs. C’est ma maison, j’ai tout fait au Djoliba AC. J’ai été formé en 2005 au Complexe sportif Karounga Keïta «Kéké» et je me rappelle, lors de la saison 2013-2014, nous avons perdu en finale de la Coupe du Mali contre les Onze Créateurs (1-0, ndlr). Je n’oublierai jamais cette finale, parce que c’était la deuxième défaite de suite pour le Djoliba, après celle concédée face au Stade malien. Je n’oublierai jamais cela. Permettez-moi de rendre un vibrant hommage à l’actuel président de la section football du Djoliba AC, Birama Konaté qui m’a beaucoup aidé, sans oublier mes deux entraîneurs Alou Kané et Yacouba Doumbia.

Je fais un coucou également aux dirigeants de l’AS Police, car après le Djoliba AC j’ai joué à l’AS Police un club qui m’a beaucoup aidé également. Au public sportif malien, je demande simplement de continuer à accompagner et à soutenir les équipes nationales, surtout les Aigles. Je sais que ce n’est pas facile pour eux quand le Mali perd, mais ils doivent continuer à soutenir les joueurs, quoi qu’il advienne. Les échecs font partie du football et les supporters doivent savoir que les joueurs sont les premiers qui sont affectés par la défaite. Je suis sûr que la génération actuelle des Aigles va donner de la joie aux Maliens. Alors, bonne chance aux Aigles pour les échéances à venir.

Interview réalisée par Djeneba BAGAYOGO

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