Réunis à Ségou pendant deux jours, préfets et sous-préfets, présidents de Conseils de cercles du pays et représentants de la société civile ont engagé la réflexion afin d’impulser une nouvelle dynamique au rôle des autorités coutumières dans la réussite des élections présidentielles, référendaires et législatives de 2012.
Quel rôle les autorités traditionnelles peuvent jouer dans la réussite des élections générales de 2012 et du référendum sur la nouvelle Constitution ? La question était au centre d’une rencontre tenue à Ségou les 4 et 5 mars derniers dans la salle de conférence de la direction régionale de la santé.
Organisée par le ministère des relations avec les institutions en partenariat avec les huit Assemblées régionales du pays et la coordination des chefs de quartiers du district, cette rencontre se voulait un cadre de discussions de haut niveau, impliquant les préfets et sous-préfets, les présidents des conseils de cercles du pays, les maires, les chefs coutumiers, et autres acteurs de la société civile à Ségou, etc.
L’objectif des assises de Ségou était d’engager les débats sur la problématique du rôle et de la place des autorités et chefs traditionnels pour le portage de la connaissance des institutions, du référendum et des élections générales de 2012. L’approche se veut pédagogique et vise à impliquer et à responsabiliser ces acteurs dans le processus et les procédures susceptibles de conduire notre pays vers des élections régulières, transparentes, apaisées, justes, et avec des taux de participation suffisamment élevés.
Redonner à l’autorité traditionnelle sa place
Pour le ministre des relations avec les institutions, il s’agit d’œuvrer pour la poursuite et la consolidation du processus de démocratisation et de décentralisation. Cela, explique Dr Abdoulaye Sall, conformément à l’esprit de la mission du chef de l’Etat, à travers le Premier ministre, qui veut « la réalisation et l’aboutissement des réformes politiques, après vingt de pratique institutionnelle, pour corriger les insuffisances et combler les lacunes de notre système politique ».
La rencontre de Ségou répond également au « souci de la bonne préparation des élections législatives et présidentielle 2012 afin de mettre notre pays à l’abri de soubresauts préjudiciables à sa stabilité tant louée au-delà de ses frontières ».
Ségou a également permis de mettre en valeur la dimension « mission de service public » des autorités traditionnelles à travers l’application des lois et règlements, du maintien de l’ordre public et de la protection civile au sein de leur communauté respective. Dans le cadre du recouvrement et de la mobilisation des ressources internes des collectivités territoriales, les chefs traditionnels se sont engagés à Ségou à prêter leur concours aux agents de l’administration, notamment pour le recouvrement des impôts et taxes. S’agissant du règlement des conflits (de la famille aux institutions nationales), la médiation et la conciliation en matière coutumière, civile et commerciale, reste un domaine important de l’intervention de nos autorités traditionnelles. L’engagement de Ségou revêt donc une importance pour le ministre des relations avec les institutions. Selon Dr Abdoulaye Sall, plus jamais la nécessité s’impose de redonner aux chefs coutumiers leur place dans le renforcement de la démocratie et de la décentralisation.
Issa Fakaba SISSOKO