Révision constitutionnelle : Le parti MSR ouvre le débat

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C’est au palais de la culture Ahmadou Hampâté Ba de Bamako que le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) a organisé une conférence débat avec le constitutionnaliste Ibrahima Fomba. Les débats ont eu lieu en présence de plusieurs acteurs politiques au soir du samedi 22 juillet 2017.

Tout d’abord, le président du MSR Aboubacar Touré a souhaité la bienvenue aux invités. Appelant ses militants à la discipline. Il a insisté sur la nécessité d’être vigilants et de prendre bonne note des contours de la révision constitutionnelle que le conférencier du jour a développés.

Le concerné, Ibrahima Fomba, a indiqué qu’il s’agissait d’une causerie et non une tribune politique. Le constitutionnaliste déclare : « cette révision constitutionnelle, sur le plan juridique, est irrégulière dans la forme aussi bien que le fond », avant de fustiger la Cour Constitutionnelle. Le professeur Fomba a rappelé qu’en 2011, la même Cour disait à ATT qu’il ne pouvait faire de révision pour cause d’une rébellion sur le territoire. Cela sur la base du fameux article 118.

Pour le Droit International Public, la Cour a fait une interprétation erronée cette fois puisqu’elle a été mitigée dans ses explications. Le conférencier a rappelé aux militants du MSR que la résolution 1514 des Nations Unies prévoit les actes sécessionnistes. Et même d’ajouter que l’article 118 le prévoit, mais il est interprété sur mesure.

Il n’a pas manqué d’insister sur le déficit total de concertations de la part du pouvoir et de conclure : « cette révision est anticonstitutionnelle car l’article 118 est violé. » Le professeur d’université a rappelé que les 2/3 du territoire sont occupés, raison de plus pour surseoir à la révision constitutionnelle. En fin, il a fait une déclaration qui aura surpris : « je rêve d’un débat avec Kassoum Tapo », a-t-il lancé, afin de prouver au peuple le tissu de mensonges dilués au sommet de l’Etat.

Idrissa Kéita

Trois questions à Aboubacar A. Touré, président du parti MSR

« Bien qu’il faille réviser la constitution, le moment n’est pas opportun »

A l’issue de la conférence-débats organisée par son parti, le leader du Mouvement Social pour le Renouveau, s’est prêté à nos questions. L’actualité et les ambitions n’ont pas été occultées par celui qui compte bien faire son trou dans le giron politique.

 Le Point : Quels sont vos sentiments après la conférence sur la révision constitutionnelle ?

Aboubacar A Touré : Une grande fierté car les militants ont répondu à l’appel. Les débats ont été sans heurts et on avait un but précis : informer sans heurter qui que ce soit.

L’actualité nationale est tendue, notamment en rapport avec la révision constitutionnelle. Votre avis sur la question ?

 Aboubacar A. Touré : Bien qu’il faille réviser la constitution, le moment n’est pas opportun. J’appelle le Président IBK à y surseoir pour le moment au nom de la paix. Sinon, l’évidence est de mise quant à l’adaptation du texte de 1992 à la réalité de maintenant.

Parlez-nous des perspectives du MSR

 Aboubacar A. Touré : L’heure est à l’implantation du parti. Nous avons une année d’existence et on compte prendre part aux prochaines échéances. Je remercie la presse nationale avec laquelle un lien fort verra le jour au fil des activités.

Propos recueillis par Idrissa Kéita

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