‘’Armée nouvelle reconstituée’’ : Un concept qui fait peur

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Le Commissaire à la RSS, l’Inspecteur Général de Police Ibrahima Diallo
l’Inspecteur Général de Police Ibrahima Diallo

Trois jours durant, les acteurs de la société civile, les partenaires et les parties prenantes à l’accord pour la paix se sont retrouvés autour de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS). L’essentiel des échanges a porté sur le concept de ‘’armée nouvelle reconstituée’’.

Bien qu’il soit une disposition de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, ce nouveau concept fait de plus en plus peur. Ils sont nombreux, ceux qui y voient une façon dérobée d’enrôler les ex-combattants dans l’armée, mais surtout à de hauts niveaux de responsabilité de la hiérarchie militaire.

Pour sa part, le Commissaire à la RSS, l’Inspecteur Général de Police Ibrahima Diallo, a souligné lors cette rencontre le caractère fondamental de l’avant-projet de la stratégie nationale de la RSS. Selon lui, ce document établi « la vision politique dans une perspective nationale claire et cohérente ». Il a fait l’objet de plusieurs séances de travail non seulement entre les membres du Commissariat à la RSS, mais aussi élargis à des experts nationaux et internationaux. Le policier attend de cet atelier des contributions qui permettront de finaliser le document d’avant-projet, dans les meilleurs délais. Ceci, dans le but de le soumettre à la plus proche session du Conseil national pour la Réforme du Secteur de la Sécurité (CNRSS) pour adoption. Pour lui, ceci devrait permettre d’aller encore plus loin, notamment par l’élaboration d’un plan d’opération chiffré pour la mise en œuvre dudit processus.

Entrant dans le vif du sujet, le Général Diallo a annoncé les présentations de la notion de Police Territoriale et le concept d’armée nouvelle reconstituée, tels que prévus par l’Accord. Le Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre a présenté le concept d’armée nouvelle reconstituée.

D’aucuns ne comprennent pas les tenants et les aboutissants du concept. Ils y voient un mécanisme de recasement d’ex-rebelles. Leurs craintes s’expliquent par le fait que l’armée malienne en l’état a juste besoin de renforcement de ses capacités opérationnelles et techniques.

Il est vrai que l’accord prévoit l’intégration des ex-combattants, mais on n’a pas besoin de se cacher derrière des constructions de phrases et des jeux de mots pour faire avaler une couleuvre aux Maliens comme ce fut le cas lors de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Selon celles et ceux qui, trois jours durant, se sont penchés sur le secteur de sécurité, il faut mettre en place une commission tripartite pour la finalisation des travaux sur l’armée nouvelle reconstituée et analyser profondément la problématique sécuritaire. Ce n’est pas tout, nombre de participants plaident en faveur de la mise en place d’une armée de développement au service du peuple, mais aussi de la redynamisation du service social des armées et l’institutionnalisation des actions civilo-militaires.
Le Cnrss a intérêt à bouger un peu pour prendre les devants, en se montrant plus explicite.

A suivre.
Mariétou DOUCOURE

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1 commentaire

  1. On est en droit d’essayer autre chose que la forme actuelle de notre armée, qui a pour le moins lamentablement échoué dans toutes ses missions.
    Quand quelques chose ne marche pas il faut le changer. L’armée a besoin d’être refondée, et il faut la refonder. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de volonté et d’hommes

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