Contentieux au conseil national du patronat du Mali : Le problème gît dans les listes de candidatures !

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Prétendre être passé aux élections du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) avec des listes de candidatures différentes de celles produites lors de l’installation officielle de son bureau à la faveur d’une ordonnance gracieuse, c’est ce qu’a fait le camp de Diadié Sankaré. Et pourtant, ces listes sont la cause du report qui se justifie finalement parce que chacun des candidats était obligé de procéder à leur remembrement afin d’y apporter les corrections nécessaires.  Mais si le candidat Mamadou Sinsi Coulibaly a accepté de le faire avant de soumettre ses listes corrigées au vote lors de l’Assemblée générale élective, ce n’est pas le cas pour Diadié, installé au Conseil national du patronat du Mali, à la faveur d’une ordonnance gracieuse, avec des listes de membres du Bureau et du Comité statutaire différentes de celles présentées au Secrétariat général de l’organisation patronale, en vue des élections.

Notons que, selon des juristes que nous avons consultés, l’ordonnance gracieuse doit être délivrée en l’absence de conflit, c’est pour le prévenir, voire l’empêcher. Alors que, pour le cas du Conseil national du patronat du Mali, le contentieux était déjà là, né de ces listes qui contenaient des doubles candidatures de délégués de groupements professionnels se retrouvant à la fois dans les deux camps. C’est pourquoi, sa rétractation, telle que demandée par les avocats de Mamadou Sinsi Coulibaly, ne devrait poser de problème, lors de l’audience prévue en principe aujourd’hui au Tribunal de la commune IV de Bamako.

Même si l’on n’évacue pas la question du report refusé par le camp de Diadié Sankaré qui a tenu,  avec l’appui du Comité statutaire, à procéder au vote à la date préalablement retenue, c’est-à-dire le 26 septembre 2020, le remembrement de ses listes auquel il a dû procéder donne finalement raison au Secrétariat général du Cnpm qui avait alerté sur les anomalies au niveau des listes de candidatures, non sans renvoyer l’élection à une date ultérieure. C’est donc de toutes nouvelles listes dont se prévalent le Bureau et le Comité statutaire installés au Cnpm au forceps. Même si force reste à la loi, peut-on et doit-on homologuer l’installation de listes non conformes à celles prétendument élues ? La justice se chargera de répondre à cette question, ce vendredi, car c’est un aspect soulevé par les avocats du candidat Mamadou Sinsi Coulibaly.

De toutes les façons, sur la liste des 20 membres du Bureau installés par ordonnance gracieuse, avec Diadié Sankaré comme président, on retrouve, en 3è position, Amadou Djigué, notamment comme 2è vice-président délégué, alors qu’il ne figurait pas sur la liste de candidature déposée auparavant au Cnpm et prétendument élue. Figurait à cette place, sur la liste, le nom de Moussa Alassane Diallo qui a préféré se retirer des listes des deux candidats sur lesquelles il était inscrit.

De même, à la place de Mme Valerie Beilvert qui était en 5è position sur la 1ère liste au poste de vice-présidente chargée des Relations extérieures, on retrouve, à sa place sur la liste remembrée, le nom de Mohamed Diawara qui était en 20è position, notamment au poste de vice-président trésorier, sur la liste officiellement déposée au Cnpm pour les élections. A ce poste où il était précédemment proposé, il y a maintenant Nouhoum Simaga qui ne figurait pas sur les listes précédemment confectionnées.

Par ailleurs, en 6è position de la liste de rechange, au poste de vice-président chargé des relations avec les groupements et Conseils patronaux de région, se trouve inscrit Barazy Amar Ibrahim Touré qui ne figurait pas auparavant sur la liste. Il remplace ainsi Adama Camara.

Toujours sur la liste remembrée, il est introduit le nom de Houd Baby en 8è position, notamment au poste de vice-président chargé de l’Industrie, alors que figurait, en lieu et place, Thierno Ba de l’Organisation patronale des industriels dont le nom était sur les listes des deux candidats et a finalement opté pour Mamadou Sinsi Coulibaly.

On peut lire aussi, en 9è position, au poste de 1er vice-président chargé du commerce, le nom d’Abdoulaye Hamidou Cissé qui remplace ainsi Bakary Yaffa sur cette liste remembrée. Bakary Yaffa qui était parmi les cas de double candidature a opté pour Diadié Sankaré et se retrouve finalement proposé au 11è rang sur la liste, correspondant au poste de vice-président chargé des entreprises agricoles. Notons qu’Abdoulaye Hamidou Cissé était auparavant sur la liste de candidatures du Comité statutaire.

A la 10è place, il faut relever le retrait de Boubacar Tandia au poste de 2è vice-président chargé du commerce où il est remplacé par Mme Simpara Saran Kéïta, laquelle figurait auparavant sur la liste des sept (7) candidatures du Comité statutaire présentée par Diadié Sankaré.

En outre, au 14è rang de la liste après retouches, on retrouve Adama Camara au poste de vice-président chargé des banques et financements. Il ne figurait pas sur les listes, mais son nom est ajouté en remplacement de Mme Tiguida Guindo qui s’est retirée.

Au 15è rang, plus précisément au poste de vice-président chargé des services, est inscrite Mme Fatoumata Soumaré, en lieu et place de Monsieur Oumar Diouara, lequel se retrouve au poste de vice-président trésorier inscrit au 19è rang sur la liste remembrée. Il remplace Soya Golfa qui a opté pour les listes Mamadou Sinsi Coulibaly, après avoir vu son nom sur les listes des deux camps.

Sur la liste des sept (7) membres du Comité statutaire, il y a aussi des réaménagements car Mme Simpara Astan Keïta et Abdoulaye Hamidou Cissé qui y figuraient ont été finalement proposés dans le Bureau comme précisé ci-haut et ils ont été remplacés par Messieurs N’ji Bengaly et Doudou Sacko. Sur cette même liste des membres du Comité statutaire, il y a aussi un remue-ménage, notamment dans l’ordre d’inscription des candidats.

Avec ce remembrement des listes, deux questions fondamentales se posent : peut-on faire voter une liste de candidatures et valider, à sa place, une autre à installer, même en cas de victoire ?  En plus, pourquoi, comme l’a fait Mamadou Sinsi Coulibaly, Diadié Amadou Sankaré n’a-t-il pas choisi de remembrer ses listes et de les communiquer à temps pour les faire passer au vote, même lors du prétendu scrutin à l’issue duquel il se déclare vainqueur ? Affaire à suivre !                                              Amadou Bamba NIANG

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2 COMMENTAIRES

  1. Si toutes ces informations sont exactes, quels sont donc les arguments du juge qui a donné l’ordonnance au camp Diadié d’occuper les locaux ?
    Le système judiciaire Malien a de sérieux problèmes de manque de compétences couplés avec la corruption…

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