Meeting de soutien à Ras Bath : L’Ujddm dénonce la ‘’violation’’ de la Constitution et du régime de la presse

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Pour  réaffirmer leur soutien ‘’indéfectible’’ à Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, placé sous contrôle judiciaire depuis le mois d’août, l’Union des journalistes pour la défense des droits des hommes de médias (Ujddm), a organisé,  le samedi dernier, à la Maison de la presse, un meeting. Au cours duquel, ils ont dénoncé la ‘’violation’’ de la constitution  et du régime de la presse dans ladite affaire.

A l’initiative de  l’Union des journalistes pour la défense des droits des hommes de médias (Ujddm), un meeting de soutien au Chroniqueur  Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath a eu lieu le samedi  dernier à la devanture de la Maison de la presse. Ledit meeting a regroupé plusieurs membres de la corporation et  s’est déroulé  en présence de plusieurs  membres  de la société civile, soutenant les libertés de presse et d’expression au Mali.

Dans son intervention, Tidiane Tangara, leader de  l’Union des journalistes pour la défense des droits des hommes de médias (Ujddm) et non moins le directeur de publication du journal « Le Dénonciateur », a  rappelé que la Constitution du Mali consacre la liberté de presse et d’expression. Partant, il indiquera aussi  que  l’interpellation  de  Mohamed Youssouf Bathily à 19 heures est une violation du Code de procédure pénale au Mali. A l’en croire, le droit positif dans notre pays stipule en la matière qu’aucune personne ne doit être interpellée en République du Mali au delà de 17 heures. Outre cette violation, précisera-t-il, la loi  spéciale n°0046 du 7 juillet  2000  portant  le régime  et  délit de presse a été violé dans ses articles 33; 34; 60; et 61. A ses dires, le statut de Ras Bath, journaliste chroniqueur,  a été mis sous le boisseau au profit du droit commun pour prendre des mesures restrictives contre la liberté d’expression. Et pourtant, soutiendra-t-il, la loi portant  régime et  délit de presse  indique clairement que pour être journaliste au Mali, il faut d’abord  être détenteur d’un diplôme supérieur  et avoir passé une année de stage dans un organe de presse. « Ras Bath est un sortant de l’ex-ENA et a passé plus d’une année à la TM2 de l’Ortm. Il  a non seulement  une carte de presse maison de la Radio Maliba FM, mais aussi il est détenteur d’une  Carte de presse nationale», a-t-il déclaré. Et de préciser que  selon  les dispositions de la loi portant  régime  et délit de presse, Ras Bath ne doit nullement être  le principal  coupable  des faits à lui reprocher. « Il devrait être considéré comme complice et non le coupable principal. Il ne doit pas non plus être empêché d’exercer son métier  », a- t-il fait remarquer.   Par ailleurs, il a  estimé que le chef d’accusation relatif  à la démobilisation des troupes a été mal interprété dans cette affaire. A l’en croire, pour qu’il y ait la qualificative  démobilisation de troupe, il faut qu’il soit  préalablement  établi  la diffusion des tracts, des propos ayant  poussé un subalterne à s’en prendre à sa hiérarchie. « Tel n’a pas été le cas dans cette affaire »,  a-t-il souligné.

De son côté, Abdoul Niang, animateur à la Radio Maliba FM, a dénoncé   un acharnement à son encontre ces derniers temps. « Il nous revient des sources dignes de foi  qu’il était question de nous arrêter pour ce que nous sommes en train  de faire pour soutenir Ras Bath  ou de nous éliminer », a-t-il révélé. Et d’ajouter  qu’à   chacune de ses  émissions, les signaux sont brouillés pour empêcher  sa diffusion correcte. « De quoi ont-ils peur ? », interroge-t-il.  De l’avis de M. Niang,  cette restriction de la liberté d’expression est une première dans la République et une atteinte grave pour l’avenir de la presse au Mali. « Cette pratique du temps de dictature, combattue au prix du sang, est une insulte à la mémoire des martyrs du 26 mars  et indigne d’un pouvoir démocratiquement élu », a-t-il affirmé. Pour conclure, il a demandé une semaine au ministre de la Justice pour lever toutes les charges retenues contre Ras Bath au risque de voir son ministère devenir, dans les jours à venir, un lieu de sit-in.

Boubacar SIDIBE

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