Campagne d’insémination artificielle : Tienfala donne le ton

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Campagne d’insémination artificielleL’opération va démarrer très prochainement à une très grande échelle, le temps de doter les inséminateurs de tous les outils nécessaires pour la pose de l’acte

Le Premier ministre Oumar Tatam Ly a procédé samedi dans la ferme de l’éleveur Fikou Koïta à Tienfala (30 kilomètres de Bamako sur la route de Koulikoro) à l’inoculation d’une dose d’insémination artificielle des vaches. C’était en présence de certains membres du gpuvernement dont le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, Nango Dembélé, du gouverneur de la région de Koulikoro, Allaye Tessougué, des ambassadeurs et partenaires techniques et financiers, des représentants de la profession élevage et de la population de Tienfala sortie nombreuse pour être témoin d’un événement clé de leur localité.

Ce geste symbolique consacre le lancement officiel de la campagne d’insémination artificielle dans notre pays. Cette première du genre à grande envergure a été rendue possible grâce au don de semences effectué par la Fondation Mohamed VI, lors de la visite du roi du Maroc Mohamed VI dans notre pays en février dernier. Dans sa volonté d’aider notre pays à réussir son décollage économique, la Fondation Mohamed VI a offert au gouvernement 125.000 doses de semences animales.

Ce geste répond également à la politique gouvernementale de promotion de la production et de la productivité animales. Ces semences permettent d’améliorer la production de lait et de viande rouge grâce au croisement effectué par voie d’insémination de nos vaches de race locale. L’insémination artificielle permet également de diminuer l’élevage extensif en privilégiant la productivité de lait et de viande. Le volet embouche bovine pour compléter la production de viande est envisagé.

La coopération ainsi enclenchée avec le Maroc concerne la formation ou la mise à niveau d’inséminateurs maliens, dont déjà une dizaine est en formation au royaume chérifien. Les semences ainsi offertes avec leurs équipements permettent d’inséminer 10.000 vaches par an pendant 5 ans avec un taux de réussite oscillant entre 60 et 70%, a precise le ministre délégué Nango Dembélé.

Les actes d’insémination seront effectués à titre principal dans la quarantaine de bassins à haute valeur laitière à travers le pays. L’insémination artificielle permettra d’augmenter la production laitière de nos races locales de vaches qui oscille entre 5 et 8 litres de lait par jour en la hissant entre 15 et 20 litres par jour pendant la période de lactation. L’insémination artificielle permettra également d’améliorer les ressources génétiques. Sa réussite contribuera à baisser la facture d’importation des produits laitiers qui s’établit entre 15 et 20 milliards Fcfa par an, grâce à une meilleure disponibilité de l’offre de lait frais ou transformé local. L’acte d’insémination sera rémunéré à un coût subventionné par l’Etat. Toutefois, l’éleveur doit prendre en charge les frais de transport jusqu’à la ferme.

RENCHERISSEMENT DE L’ALIMENT BETAIL.L’opération va démarrer très prochainement à une très grande échelle, le temps de doter les inséminateurs de tous les outils nécessaires pour la pose de l’acte. Actuellement la période de mars-avril n’est pas propice à l’insémination, à cause de la chaleur et les vaches n’ont pas beaucoup d’embonpoint en raison de la rareté des pâturages. Or, seules les vaches qui ont un bon taux d’alimentation sont sélectionnées pour être inséminées. La période favorite est le début de l’hivernage, grâce à l’apparition de l’herbe fraîche et des facilités d’alimentation et d’abreuvement. Rares sont actuellement les élevages qui disposent d’un nombre conséquent de vaches laitières aptes à recevoir l’insémination artificielle en dehors des fermiers du péri-urbain qui opèrent dans le créneau depuis quelques années déjà, à l’image de Fikou Koïta qui produit plus de 800 litres de lait par jour.

Les difficultés d’alimentation du bétail pendant la saison sèche ont été évoquées par la présidente de la société coopérative de lait (SOCOLAIT) de Tienfala, Mme Koïta Atia Koïta. Elle a assuré qu’en l’absence de pâturages abondants pour nourrir le cheptel, le prix de l’aliment bétail est passé en l’espace d’une semaine seulement de 100.000 Fcfa à 210.000 Fcfa la tonne, ce qui est très cher, a-t-elle soutenu. Elle a également dénoncé l’insécurité foncière pour les exploitations familiales agricoles surtout pour ceux qui opèrent dans les zones péri-urbaines. Mme Koïta Atia Koïta a souhaité la tenue d’un forum national sur l’état de l’élevage au Mali et la réhabilitation de la défunte Société laitière du Mali (SOLAIMA). Elle demeure convaincue que la campagne d’insémination artificielle qui vient d’être ainsi lancée par le gouvernement permettra de multiplier par 5 la production de lait dans le pays et de rendre le produit accessible aux ménages urbains modestes.

Le maire de la commune rurale de Tienfala a expliqué que le choix de sa localité n’est pas fortuit. Selon N’Fa Diabaté environ 60% des inséminations artificielles pratiquées en zones péri-urbaines sont réalisées dans sa commune et elle produit 40% du lait vendu à Bamako.

Cette opération vient aussi compléter le dispositif de promotion de la production de lait à travers notamment le Programme de développement et de valorisation de la filière lait (PRODEVALAIT). Ce Programme a permis d’identifier les bassins de production de lait et a réalisé de nombreux centres de collecte de lait.

Le Premier ministre a visité le centre de collecte de lait de la SOCOLAIT de Tienfala avant de procéder à l’insémination artificielle dans le parc de Fikou Koïta. Oumar Tatam Ly a donné l’assurance que tous les moyens seront mis à la dispsition des éleveurs, afin de leur permettre d’améliorer la production de lait et de viande rouge. Animations folkloriques et sketches sur la problématique de l’élevage extensif ont émaillé la cérémonie.

M. COULIBALY

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