Camp militaire de Kayes : Le commandant intérimaire de régiment menacé de mort

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 Le commandant intérimaire de régiment du camp militaire de Kayes est menacé de mort. Des mécontents du camp Malamine Dramé n’ont pour le moins apprécié l’opération «frigo» enclenchée en début avril 2014 par la hiérarchie militaire et dirigée par le capitaine Souleymane Keïta, commandant intérimaire de régiment.C’était en début avril 2014. Ce moment est synonyme de forte chaleur au Mali et d’une grande consommation d’électricité. Pour pallier les insuffisances d’électricité et désagréments, la hiérarchie militaire, sous la houlette du commandant de zone le lieutenant colonel Salif Baba Dao, a décidé de faire quelque chose. Il leur a alors fallu mener une enquête pour déceler l’origine de la consommation abusive d’électricité.

 

Le commandant intérimaire de régiment, le capitane Souleymane Keïta, est choisi pour diriger cette enquête. Il n’en fallait pas plus pour que l’équipe du capitane Keïta se rende à l’évidence d’un incroyable abus de biens publics. L’électricité au camp, plutôt que de servir les habitants du camp, était détournée par certains militaires et familles de militaires au seul but de se faire de l’argent. Comment ?

 

Dans des familles de militaires, il s’est avéré que des frigos étaient entassés, tous branchés et utilisés pour des besoins commerciaux. Dans une seule famille, au moins deux frigos sont sous tension. Sinon 3, 4, voire 5 frigos qui s’y trouvent. Le comble est que dans la grande majorité des cas, ces frigos n’appartiennent ni au militaire ni à son épouse. Mais ils sont propriétés de tierces personnes extérieures au camp. Par exemple, un propriétaire de frigo, pour des soucis d’économie, entretient un deal avec un militaire. Il place son frigidaire chez ce dernier et ne paye rien comme facture d’électricité à la fin du mois. Il sait bien que dans le camp militaire, l’électricité est gratuite dans les foyers.

 

En contrepartie, le militaire, son épouse ou quelqu’un d’autre de sa famille, perçoit une somme forfaitaire que lui verse mensuellement le propriétaire du frigidaire. Combien ? Dix, quinze mille ou plus, selon le nombre ou la capacité du frigidaire. Alors, combien cela coûte-t-il à l’Etat ? Plusieurs millions de nos francs, nous dit un agent d’Energie du Mali.

En engageant l’opération Frigo, le capitaine Souleymane Keïta et son équipe ont extrait des domiciles de militaires du camp Malamine Dramé de Kayes plus de 200 frigos à la date d’aujourd’hui. Cela, au grand dam des propriétaires de frigos et militaires qui en profitent.

Suite à ce coup de poing, des familles et épouses de militaires mécontents ont décidé de faire une marche de protestation. Suite à l’intervention du commandant du camp, le lieutenant colonel Salif baba Dao, cette marche a été annulée. Cependant, à Kayes, le capitaine Keïta est indexé comme l’ennemi public n°1 de certains militaires et leurs familles. Ils estiment que ce jeune officier est à la base de leur malheur. «Il doit payer le prix fort», ruminent-ils. Dès lors, un jour ne passe sans que le capitaine Keïta ne reçoive une menace, et même des menaces de mort.

Selon des témoins contactés sur place, des militaires ont juré de faire la peau au capitaine Souleymane Keïta, quitte à employer la magie noire. En tout cas, dans le camp Malamine Dramé de Kayes, le capitaine a le soutien ferme de sa hiérarchie.  «Il n’a fait que son devoir de chef et c’est pour cette raison qu’il occupe ce poste de commandant intérimaire de régiment», soutient-on à Kayes.

Face à la situation, les autorités et chefs militaires de notre pays sont fortement interpellés. Ils doivent tout faire pour apaiser la tension entre militaires du camp de Kayes, afin d’éviter une escalade qui n’augure rien de bon pour la sécurité nationale.

Seybou Keïta

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5 COMMENTAIRES

  1. Capitaine Souleymane Keïta,i yé baara dé soro sa!Le malien n’aime pas la vérité et il est prêt à combattre toute hiérarchie qui veut emprunter le droit chemin.Dire que c’est de tel argent qui sert aussi à financer des pélérinages à la Mecque.Cette opération frigo devrait être étendue à tous les autres camps et cités administratifs du pays où l’électricité est payée par les impots du contribuable.Vive le changement. 😉

  2. monsieur le journaliste vous avez parfaitement dit la vérité c’est exactement la vraie version ce que j’ai à dire au capitaine en tant que bon croyant et faisant correctement son travail dieu ne va jamais te laisser à la portée de ces malfaiteurs du courage et bonne chance
    😆

  3. J’ai souvenance qu’à Gao dans tous les camps c’était la même histoire, des frigos et congélateurs il y en avait partout, et c’était dans les différends camps que tout Gao se ravitaillait en glace mais le comble c’était la manière dont certaines épouses de ces fameux replieurs-tactiques te vendaient la glace; d’une manière hautaine et négligente à la limite insultante comme si ce sont leurs maris qui payaient la facture à la fin du mois. Le Mali s’était vidé de son sang il ya belle lurette, et il lui faudrait une bonne dose d’intraveneuse et beaucoup hommes intègres et courageux comme ce jeune interimaire pour mettre ce cher Mali sur pied.

  4. C’est ça le vrai travail de nos braves militaires suceurs du sang du peuple, voleurs non cachés .,même les moteurs de véhicules sont vendus aux trafiquants ,il faut vérifier .Tout est vendu à Tombouctou le carburant les pneus pour s’offrir frigo gazinieres vendus par les trafiquants en provenance d”Algérie . Tout le monde trouve son compte dans le cadavre du Mali
    Les trafiquants ,les militaires ,les transporteurs ainsi va la vie dans les garnisons et demain ils n’auront pas de quoi inquiètesr un voleur de chameau.Il n y aura pas de carburant véhicules en panne etc…

  5. Bravo et félicitations à la hiérarchie militaire de kayes. Chapeau au jeune capitaine et bon courage.
    Les académies de kayes ( certains directeurs d’école sont devenus des vendeurs de glaces et de jus de gingembre ou de dabiléni grâce à de congélateurs branchés à leurs écoles) et certains autres services doivent emboîter le pas car le phénomène existe dans la quasi totalité des services publics régionaux.

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