3e licence : Un marché de dupes

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Le jeu trouble de l’Etat fait que la 3e licence est une aiguille tombée dans une botte de foin. Autrement dit, toute la vérité n’a pas été dite dans cette affaire s.

 

TelecomAprès avoir longtemps gardé le silence sur cette affaire dont peu de Maliens en comprenaient les tenants et aboutissants, le gouvernement a finalement rompu le silence. Au cours d’une conférence de presse organisée le 13 juin, trois ministres sont allés au charbon pour dire que le processus d’attribution de la 3e licence s’est déroulé dans les règles de l’art.

 

En fait d’explication, le gouvernement n’a apporté aucun élément nouveau pouvant étayer sa bonne foi et la transparence. Des zones d’ombre subsistent sur le choix de Planor Afrique membre du même groupement que Koïra Télécom dont l’offre initiale avait été cassée pour défaillance. L’offre qui avait été refusée au groupement a été servie sur un plateau d’argent à un élément du même groupement (Planor Afrique), rentré cette fois par la fenêtre.

 

Une autre nébuleuse dans ce dossier, c’est que l’échéance du paiement de 12 milliards de F CFA constituant le reliquat des 55 milliards de F CFA a été prorogée de mai à novembre 2013. A cette date, les autorités actuelles de la transition ne seraient plus aux affaires.

 

Comme l’Etat est une continuité, ils laisseraient un lourd passif au nouveau pouvoir élu. Si ce n’est pas par favoritisme ou arrangement, pourquoi permettre un délai aussi long quand on sait que l’offre avait déjà été annulée pour les mêmes raisons de retard de paiement ?

Il y a plus de 4 mois que le contrat de cession de la 3e licence de téléphonie mobile a été signé entre l’Etat et Planor Afrique.

 

 

En plus du gré à gré qui contient les gênes de la corruption, de la suspicion, de la fraude, etc. la cession de la licence s’est faite à crédit. Sur les 55 milliards de F CFA, 33 milliards ont été  libellés dans un compte séquestre par le biais de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) au compte de l’agence centrale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bcéao).

Depuis le 3 mai 2013, le Mali court après le reliquat de 12 milliards de F CFA. Alors que le cahier de charges prévoit un paiement cash et dans des délais réglementaires. Toutes choses qui avaient servi d’alibi pour annuler la précédente offre.

 

Miroir aux alouettes

Personne ne fait plus cas ni de la guerre qui avait été soutenue par les autorités pour justifier le besoin d’argent pour précipiter la vente de la licence, ni de la tension de trésorerie que le pays connaît et qui doit en pareille circonstance justifier la prise de décisions fermes visant à annuler ce marché pour violation du cahier des charges.

 

 

Comme s’ils étaient dans les secrets, les soutiens d’Apollinaire Compaoré lui miroitent que le rapport du Végal qui tomberait bientôt le blanchirait comme neige et que les portes des banques lui seraient à ces moment-là ouverts. La conférence de presse du 13 juin 2013 aurait été précipitée pour devancer le rapport du Végal, qui avait promis de secouer le cocotier.

Abdrahamane Dicko

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