Le Sahel, une question européenne

Editorial. Le mini-sommet entre des dirigeants européens et leurs pairs venus de l’Afrique sahélienne, qui s’est tenu à Paris le 28 août, montre que progressivement se met en place une politique européenne sahélienne à dimensions multiples.
Des réticences à l’égard des « hot spots »
L’UE a également créé cet été une cellule de coordination régionale des actions d’aide en matière de sécurité intérieure et extérieure menées en Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad : échange d’informations et surveillance des frontières. Les cinq pays du Sahel – le G5 Sahel – ont constitué une force antidjihadiste conjointe de quelque 5 000 hommes. Son financement est largement assuré par l’Allemagne et la France ; elle devrait pouvoir se déployer cet automne. Les Etats du Sahel réunis à Paris ont dit toutes leurs réticences à l’égard des « hot spots » que le président Macron imaginait ouvrir en Libye : des centres d’enregistrement des migrants du Sahel, pour distinguer les demandeurs d’asile de ceux en quête d’emploi en Europe. Mais l’idée n’est pas abandonnée d’un contrôle des flux migratoires à partir des pays de départ. L’important est dans cette approche globale de la question du Sahel. L’action sécuritaire est capitale : Bamako aux mains des djihadistes eût été un cauchemar. La question migratoire est aussi une priorité, pour l’Afrique comme pour l’UE. Mais, dans la lutte contre les tragédies de l’immigration et le cancer djihadiste, l’investissement, l’emploi, l’éducation compteront plus encore.Quelle est votre réaction ?






