Grève illimitée à l’Institut universitaire de gestion : Le Ministre de l’Enseignement Supérieur entre amateurisme et incompétence

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C’est dans une indifférence totale des autorités politico scolaires que les professeurs de l’IUG  observent depuis le 8 Mars 2016  une grève illimitée. Ni le ministre de tutelle, Me Mountaga Tall, encore moins le recteur de l’USSGB, le professeur Samba Diallo, n’ont pu empêcher les professeurs d’observer cette grève illimitée, après deux arrêts de travail, l’un de 48 heures et l’autre de 72 heures en guise d’avertissement sans succès. Pire aux dires du syndicat, le recteur serait à la base de la radicalisation de la position du syndicat, qui semble désormais engagé un bras de fer avec le département jusqu’à la satisfaction totale de ses points de revendication. Quels sont ces points de revendication ? Pourquoi le syndicat indexe-t-il le recteur et pourquoi ce silence du gouvernement ? 

Une nation sans éducation est une nation sans avenir, a dit un adage. Au Mali, s’il y a un domaine qui a été le parent pauvre de tous les secteurs du développement, de l’avènement de la démocratie à nos jours, c’est bien l’éducation. Les régimes se succèdent, mais l’école reste dans la léthargie. C’est toujours des années blanches qui succèdent à des années tronquées avec une baisse généralisée des niveaux des apprenants, faisant ainsi des produits de l’école malienne les moins compétitifs de la sous région. Pourquoi les autorités actuelles ne font-elles pas de l’école leur super priorité ? Ce qui se passe aujourd’hui à l’IUG mérite une levée de boucliers des autorités pour résoudre définitivement la sempiternelle crise de l’école malienne. Ici, si ce ne sont pas les élèves et les étudiants qui débraillent, ce sont les enseignants qui retiennent les notes jusqu’à satisfaction de leurs doléances. Là ce sont les professeurs du supérieur qui se voient priver souvent de leurs droits. La grève illimitée décrétée par le syndicat de l’IUG est la conséquence, non seulement de l’échec de la commission de médiation, mais aussi et surtout de la mal interprétation des textes par les autorités.

Voici les 5 points de revendication à la base de la grève illimitée

  1. Le syndicat s’oppose à la révision de l’article 2 du contrat régissant les enseignants contractuels où l’Etat a fait passer les 12 H qui leur étaient attribuées en journée en cours du soir et ne comprend pas que l’Unité de Formation et de Production, UFP, ait des permanents. Il réclame par conséquent la mise en place immédiate d’une commission de relecture des textes régissant l’UFP.
  2. Le syndicat réclame le paiement immédiat et intégral des heures supplémentaires de cours au titre du 2e semestre de l’année universitaire 2013/2014 ;
  3. Le syndicat réclame le paiement immédiat et intégral des frais de surveillance, de correction et de secrétariat au titre du 2e semestre de l’année universitaire 2013/2014 ;
  4. Le syndicat réclame le paiement immédiat et intégral des frais de surveillance, de correction et de secrétariat au titre des 1er et 2ème semestres de l’année universitaire 2014/2015 ;

 

  1. Le syndicat réclame le paiement immédiat et intégral du reliquat de 38,07% des heures supplémentaires de cours au titre du 2e semestre de l’année universitaire 2014/2015 ;

 

Sur recommandation de la commission de conciliation, le syndicat a accepté les propositions faites au titre de l’apurement des arriérés sur la base de la proposition faite par le Ministre. Le coût de ces arriérés s’élèverait à 62 millions de nos francs.

Qui du ministre ou du syndicat a-t-il finalement raison ? Chacun se défend avec ses arguments. Mais une chose est sûre, il faut aller vite à une résolution diligente de cette crise dont les conséquences sont incommensurables pour le pays. Si elle devait perdurer sans solution, c’est tout un pan important de la jeunesse qui serait privée de son droit le plus fondamental à l’éducation.

En définitive, le syndicat et les autorités sont fortement interpellés en l’occurrence le ministre de l’Enseignement Supérieur et le Recteur afin que chacun use de ses prérogatives, mais aussi et surtout de la bonne foi qui doit présider à toute négociation pour une issue heureuse, au grand bonheur de tout le peuple malien. Bientôt une interview du recteur de l’USSGB dans nos prochaines parutions.

 

Youssouf Sissoko                                                                                                                 [email protected]

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