Université de Bamako : Le système LMD, un serpent de mer pour la FAST 

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Les soubresauts de l’université de Bamako n’étonnent plus personne, les insuffisances de gestion qui conduisent  aux violences sont connues de tous. De nos jours à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST), le feu couve sous la cendre. Tout simplement sur la gestion faite du système LMD.

La Reforme de l’éducation avait amené en septembre 2007-2008, un programme de formation appelé « Système L.M.D »  Licence-Master-Doctorat. Cette Réforme s’inscrit dans le cadre de la modernisation des offres de formations supérieures. Les objectifs et le contenu de ce programme font rêver.

Selon ses initiateurs, le Système L.M.D vise à assurer la réussite et réduire autant que possible les échecs dans l’enseignement supérieur. Pour cela, il permet entre autres de promouvoir un système de diplômes universitaires lisibles et comparables au niveau international  en vue de favoriser la mobilité nationale et internationale des étudiants et des enseignants et surtout de développer la professionnalisation des formations supérieures, tout en préservant la nature généraliste des enseignements . Au compte toujours des avantages du LMD, on affirme qu’il permet de renforcer l’apprentissage des compétences transversales telles que la maîtrise des langues vivantes étrangères, notamment l’anglais et celles des outils informatiques et permettre à l’étudiant de construire un parcours de formation personnalisé.

Comme dans d’autres grandes écoles et Facultés, à la FAST, depuis  trois années universitaires le système L.M.D se poursuit normalement. Ce qui fait que la première promotion des étudiants est donc au L (la Licence). Ces étudiants, cette année avaient l’espoir de s’inscrire au M (Master). Se voyant dans l’incapacité d’encadrer tous ceux-ci, la direction de cette faculté fait rependre par rumeurs que   certain pourcentage seulement des licenciés sera admis au Master avec son corollaire de conditions d’accès.

 Une situation de rupture déconcertante !
 Du coup, les prétendants au Master vivent aujourd’hui dans les ténèbres de la désorientation.
Il y’a quelques jours de cela, les rumeurs sont devenues de la réalité. La décision est tombée raide et a coupé les jarrets aux étudiants qui tenaient à arpenter vaillamment les échelons. Les rumeurs ont été corroborées par la conférence de M. Ouaténi DIALLO, du Département Math-Informatique, qui a d’abord expliqué,  à travers une série de trente cinq questions, le système dans tout ses aspects pour que les étudiants puissent se faire une idée sur ce champ de bataille. Un polycopié a même été distribué à cet effet.

Pour réussir l’enchainement de cette formation tout un arsenal de dispositifs est nécessaire.
Plaie béante ! Structures d’accueil insuffisantes, manque d’enseignants : l’on se rappelle les décès de quatre éminents professeurs les trois années précédentes (que la terre leur soit légère). Le système donc peine à se tenir debout et par conséquent ces étudiants doivent prendre leur mal en patience puisqu’une éventuelle reprise serait envisageable ne serrait ce que pour les années  à venir.

Dans de telles circonstances les réactions des étudiants ne se font pas attendre. Furieux, certains vont même jusqu’à dépasser les limites de l’expression humaine, proférant ainsi des injures. On ne peut leur tenir rigueur, car dans ce cas précis ils n’ont été que des dindons de la farce. La décision d’arrêt a été « un choc brutal » qui donna naissance à un sentiment de « regret amer ». Ils sont désorientés, certains demandent qu’on leur accorde une année de plus pour au moins la maîtrise. Se faisant le reproche du niveau, ils réitèrent leur incompétence de travailler. Pour certains, le rêve d’un avenir radieux est définitivement brisé.

Un étudiant de ladite Faculté  s’insurge « ce système a été un piège et une promesse machiavélique, un vrai bluff, les étudiants ont été bernés avec le contenu du programme (modernissime) qui semblait donner la clé d’accès à toutes les portes d’entrée dans les milieux phares de l’emploi ». D’autres souhaitent étudier à l’étranger, mais le coût est faramineux.

On ne peut avoir que de la compassion pour ces cobayes des programmes expérimentaux de notre système éducatif moribond. Ce problème de la FAST est particulier dans un tourbillon qui risque d’anéantir les efforts consentis pour la réhabilitation de ce système. Notre pays serait ainsi le théâtre d’expérimentation de beaucoup de programmes éducatifs : l’abandon du système syllabique au profit de la méthode globale en passant par la pédagogie convergente. La généralisation de ces programmes a montré sa faiblesse à tous les niveaux. L’éducation malienne s’enfonce ainsi dans les décombres nauséabonds de la médiocrité criarde. Et comme dit Danton « après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ». Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continu.
Diakaria BERE

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