Report des élections : Les conseillers municipaux dans l’illégalité ?

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Les textes sont clairs, il ne peut y avoir que deux prorogations du mandat des conseillers municipaux et régionaux, une troisième prorogation doit donner lieu à la mise en place d’une délégation spéciale. Mais le Ministre de tutelle s’est érigé en fauteur de trouble. C’est ainsi qu’il faut appeler ce qui s’est passé, car au cours d’une visite de terrain dans la région de Ségou la semaine dernière, M. Abdoulaye Idrissa Maiga a annoncé qu’il n’y aura pas de délégation spéciale et que les conseillers en place vont gérer les affaires en attendant que tout rentre dans l’ordre. Et son seul argument pour défendre cette hypothèse est que «chaque fois  qu’on a eu recours à la délégation spéciale, les acteurs ont tout grillé avant de partir». Est-ce une raison valable pour violer les textes de la République ? NON !

 

Les collectivités territoriales du Mali dans l’illégalité

Il faut osez le dire, car après leurs élections en 2009, le peuple les avaient mandatés pour cinq (05) ans, si les circonstances ont fait que les élections n’ont pas pu se tenir à l’échéance, on fait recours aux textes, mais ce recours doit scrupuleusement respecter son contenu si cela n’est pas fait. C’est ce qu’on appelle illégalité et c’est ce que nous vivons en ce moment dans les communes. Cela ne va pas sans  conséquence.

Des conséquences qui ont trait à l’illégalité de la signature des conseillers et autres maires, donc ce qui fait que  les mariages, les actes d’état civils et autres documents signés des mains des maires seront tous délictueux à moins que les autorités nous donnent d’autres arguments tirés des textes. Sinon jusqu’à preuve de contraire, ils sont illégaux et les responsables des 761 collectivités territoriales (703 Communes, 49 cercles, 8 régions et 1 District) vont continuer à gérer les affaires dans cette illégalité pendant plusieurs mois encore car nous n’avons toujours pas vu le bout du tunnel avec le refus des groupes armés de signer le document devant servir de base pour la signature d’un accord définitif alors que la raison évoquée pour reporter  ces élections n’est rien d’autre que les questions de sécurité.

Alors, il y a nécessité pour le Ministre et ses conseillers de vite revoir les textes de les conformer aux réalités, car l’égalité dans une démocratie est tout un pilier important.

Issa KABA

 

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