Sénou : La police avec le grapin sur un redoutable trio
Une opération d'envergure menée par le commissariat de police de Sénou a permis l'arrestation de trois individus appartenant à un réseau d'escroquerie particulièrement structuré. Il s'agit des nommés MT (33 ans), BS (40 ans) et AS (30 ans).

Les trois sont suspectés d'avoir monté ce qui semble être un vaste réseau d'escroquerie qui aurait fait perdre plus de 60 millions de Fcfa aux dépens de plusieurs victimes à Bamako et ses environs. Selon nos informations, le trio qui n'était pas à son coup d'essai utilisait toujours du même stratagème pour gruger ses victimes. Sans donner plus de précision, nos sources policières vont jusqu'à suspecter les trois hommes d'être les « têtes de pont » d'un réseau à dimension internationale, dont les ramifications pourraient se trouver, entre autres en France, en République de Guinée, au Royaume-Uni, voire aux États-Unis.
Ces trois malfrats ciblaient particulièrement des passionnés d'art ancien, et/ou des collectionneurs. Le trio embobinait toujours ses potentielles victimes avec des histoires au centre des lesquelles se trouvent toujours les masques Dogon, un objet d'art très convoité par les ressortissants des pays étrangers.
Envoi d'argent par virement- Le mode opératoire de la bande des trois reposait sur une stratégie d'usurpation d'identité et de fausses transactions, le tout reposant sur un discours bien huilé destiné à endormir la vigilance de leurs victimes. Très teigneux, ils mettent tout en œuvre pour créer une confiance absolue entre eux et leurs futures victimes. Une fois que ces dernières gagnent leur confiance, ils passent à l'étape suivante de leur stratégie. Celle ci consiste à convaincre leurs victimes de les envoyer de l'argent par virement dans un compte qu'ils leur communiquent.
Et généralement, les victimes effectuent des dépôts d'argent dans leur compte et attendent patiemment leurs marchandises.
Malheureusement, elles ne verront aucune marchandise. Très malins, les escrocs ne ferment pas immédiatement leurs téléphones, bien au contraire. Ils restent un moment à la disposition des clients (leurs victimes). Ils justifient le retard dans la livraison des marchandises désignées par des histoires ayant trait au cordon douanier. Puis dans la foulée, ils éteignent leurs téléphones et coupent tous les contacts. La stratégie était tellement bien huilée qu'ils se faisaient facilement beaucoup d'argent au détriment de leurs victimes, dont la plupart étaient des ressortissants étrangers. C'est ainsi qu'un certain NC aurait laissé entre les mains des escrocs la rondelette somme de plus de 47 millions de Fcfa.
«Chaque a choisi une fin»- dit-on. Ces bandits du grand chemin sont tombés dans les mailles des filets des hommes du commissaire divisionnaire Lassine Keita du commissariat de police de Sénou. C'est dans ce quartier périphérique de la capitale où, après avoir commis leurs forfaits, les malfrats se retiraient pour jouir tranquillement de leur butin. Leur règne a pris fin à la suite de la plainte qu'un citoyen a introduit auprès de l'unité de recherches du commissariat de police cité plus haut.
Curieusement, cette plainte fût la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Et pour cause. Pratiquement, presqu'au même moment, de nombreuses brigades de gendarmerie et les commissariats de police enregistraient des plaintes incriminant les trois individus. C'est ainsi que les éléments de la BR du commissariat de police de Sénou ont activé leur réseau de renseignement et ont discrètement lancé une opération. La suite était très facile pour les limiers enquêteurs qui ont tout d'abord, mis la main sur deux véhicules suspects : deux motos, plusieurs téléphones portables et des masques Dogon que les bandits utilisaient pour appâter leurs victimes.
Ensuite, les trois escrocs ont été localisés à Sénou avant d'être coincés, interpellés et conduits dans les locaux des policiers. Auditionnés, ils ont tous reconnu les faits et avoué avoir acquis tous les objets saisis par la police grâce à l'argent détourné. Dans les heures qui ont suivi, leurs dossiers sont tombés sur le bureau des juges du Tribunal de grande instance de la Commune VI du District de Bamako. Les enquêtes sont en cours pour remonter l'ensemble du réseau.
Tamba CAMARA
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