Crise malienne : L’AME au chevet des déplacées

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L’Association Malienne des Expulsés(AME) a organisé une conférence débat, le samedi 31 Août 2013 à son siège sise à Djélibougou. Objectif. Echanger avec les personnes déplacées qui font face à la précarité, aux maladies et autres troubles post-traumatiques La conférence était animée par Ousmane Diarra, le président de l’AME, assisté de Mme Doumbia Saoudatou Touré, d’Alassane Dicko, et d’Oumar Sidibé, tous des membres de l’AME.

 

 

Ousmane Diarra le président de l’AME a entamé son speech en faisant la genèse de la crise sociopolitique malienne. Selon lui, l’occupation des villes à beaucoup impacté sur les populations locales en général et sur les filles et femmes en particulier. « Le mouvement de rébellion et les applications forcées de la charia par les groupes islamistes ont déstabilisé le quotidien des populations locales dans les  régions de Tombouctou, Gao et Kidal » a-t-il souligné. Avant d’ajouter que l’AME est, certes, une organisation de soutien d’urgences aux migrants et de promotion de la liberté de circuler mais solidarité oblige ils ont décidé d’apporter leur petite contribution aux déplacées des régions nord du Mali. « Depuis le début de la crise nous somme à pied d’œuvre afin de soulager la souffrance de nos sœurs et mamans. Nos activités sont orientées vers l’intégration des déplacées et leur autonomisation raison pour laquelle nous leur apprenons à exercer des métiers comme la teinture, la couture pour qu’elles surviennent aux besoins de leurs enfants », note-t-il. Voilà pourquoi l’AME, pour répondre aux nombreuses sollicitations faites par les groupes des déplacées et de l’assistance aux déplacées affectées par les divers formes de violences, a sollicité Medico international, une ONG Allemande. « Nous avons au début ciblé 100 personnes et c’est 100 ont bénéficié d’une première phase dite projet pilote de septembre à Décembre 2012. Vu les progrès réalisés, l’AME veut élargir cette prise en charge à plus de bénéficiaires en 2013 », explique-t-il. Ousmane Diarra a, aussi, évoqué le rôle de la Commission Dialogue et Réconciliation qui a ses yeux doit redoubler d’effort afin d’unir les maliens. Mme Maiga Awa Haidara, une déplacée de Tombouctou a attendri la salle avec un témoignage poignant.  « Au moment de l’occupation de la ville des 333 saints, j’étais enceinte et grâce aux multiples exactions subies j’ai perdu mon bébé. Nous sommes sortis de la ville qu’avec nos habits seulement laissant tout dernière nous. Depuis que je suis à Bamako, aucun de mes enfants n’a pris le chemin de l’école car nous n’avons pas les moyens de les inscrire. Cette rébellion nous a causé d’énormes tords. Je me confie à l’AME pour avoir de l’aide sinon le choc a été très dur » confie-t-elle. Mariam Moussa, une déplacée de Gao à elle, aussi, relatée son calvaire tout en fustigeant les rebelles du MNLA. « L’attaque de la ville de Gao fut un événement atroce pour nous. Nous avons assisté à des scènes de viols des jeunes mineures par les combattants du Mouvement National Pour la Libération de l’Azawad. On parle de réconciliation, mais je doute fort si nous populations mutilées et opprimées pourront s’asseoir sur la même table avec ces narcotrafiquants. Nous saluons tout de même le gigantesque effort consentis par l’AME qui nous apporte du soutien moral, et surtout nous offre des dons qui nous servent à surmonter les peines. Nous voulons retourner vivre à Gao et il faut qu’ils sachent qu’on aura plus peur d’eux », conclut-t-elle.

 

 

Moussa Samba Diallo

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