En marge du sommet de l’UA, la classe politique malienne peine à s’unir à Bamako

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Le Premier ministre malien Diarra (à g.) avec le président Traoré, le 14 juin à Paris. © Reuters

La situation au Mali était au coeur de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à Addis Abeba en Ethiopie. Le Conseil a demandé samedi « la fin des interférences inacceptables de la junte militaire et de ses soutiens civils dans la gestion de la transition ». Il demande de nouveau aux autorités de transition d’entamer des consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. A Bamako, les mouvements politiques se parlent : le Front du refus (FDR, opposé aux putchistes) et la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam, favorable aux putchistes) se sont réunis samedi 14 juillet à Bamako, tandis que le Premier ministre Cheik Modibo Diarra était à Paris, pour rencontrer le président intérimaire Dioncounda Traoré, toujours convalescent.

C’était leur quatrième rencontre. Le Front du refus (FDR) et la Copam sont au moins d’accord sur un point, comme l’explique Oumar Hamadoun Dicko, l’un des leaders du FDR :

« On a beaucoup de points de divergence, mais il y a beaucoup de points ce convergence : nous en sommes aujourd’hui à une volonté commune de constituer un gouvernement d’union national. Chacun a mis de l’eau dans son vin et chacun pense plutôt à l’avenir de ce pays. »

La même volonté de dialogue se retrouve chez Hamadoun Amion Guindo, le président de la Copam, qui relate : « Tout le monde est d’accord avec cette idée d’aller à une concertation nationale, de tout mettre sur la table et de discuter ensemble en démocrates. Sinon en respect du pays, nous accepterons la décision qui sera prise par la majorité. »

Les regroupements politiques attendent maintenant la feuille de route du gouvernement. C’était l’un des sujets abordés ce samedi à Paris, lors de la rencontre entre le président de la transition Dioncounta Traoré et le Premier ministre Cheik Modibo Diarra.

Ce dernier commente : « La première des choses, c’est la feuille de route de la transition, qui est finie et que nous avons emmené (au président) pour avoir ses observations. La deuxième chose, c’est la formation d’un gouvernement d’ouverture nationale. Et la troisième chose, c’est évidemment l’état des forces armées du Mali, et comment aider ces forces à pouvoir remplir leur devoir régalien. »

Le Premier ministre n’en dit pas plus. « Si j’ai une annonce à faire, ce sera de Bamako », précise Cheik Modibo Diarra.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a demandé samedi « la fin des interférences inacceptables de la junte militaire et de ses soutiens civils dans la gestion de la transition ». A Kati, la réaction des ex-putchistes maliens.

« Ils sont à côté de la plaque ! » s’exclame le porte-parole du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Selon Bakary Mariko, les présidents ouest-africains n’ont qu’à venir à Bamako pour voir que les militaires ne perturbent rien du tout. « Le capitaine Sanogo n’assiste pas au Conseil des ministres, c’est le gouvernement qui gère le pays », renchérit un commandant.

Le CNRDRE accuse aussi la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de fouler au pied l’accord cadre signé le 6 avril dernier, en revenant sur la proposition d’accorder au capitaine Sanogo le statut d’ancien chef d’Etat. Quant à une intervention militaire ouest-africaine, l’armée n’en veut pas, explique Bakary Mariko.

« L’armée malienne aujourd’hui a les hommes pour faire face à sa mission, estime-t-il.Tout ce qu’elle demande, c’est des moyens logistiques, des conseils et une assistance surtout aérienne pour faire face. Sinon elle ne veut pas de forces d’interposition sur le territoire Malien. »

Le CNDRE a été l’interlocuteur de la Cédéao pour signer l’accord cadre, rappelle son porte-parole. Son avenir dépend donc des Maliens et ne pourrait être exigé avec des menaces et des sanctions, dit-il. En principe, un comité consultatif chargé des réformes militaires – élargi à des civils – a été créé après un vote à l’Assemblée. Mais de fait, le CNRDRE existe toujours.

La situation est restée calme samedi 14 juillet à Goundam, cette localité située à une centaine de kilomètres de Tombouctou où la population s’est révoltée la veille contre les islamistes qui contrôlent la ville et qui avaient fouetté une jeune femme qui ne portait pas le voile. Selon des sources jointes sur place, tous les jeunes interpelés vendredi ont été libérés. Toutefois, un jeune a été arrêté ce dimanche pour avoir proféré des menaces contre les islamistes, et a été conduit à Tombouctou. On a appris par ailleurs que l’imam de Goundam et d’autres notables de la ville sont partis pour Tombouctou afin d’y rencontrer les chefs islamistes.

 

RFI / 15/07/2012

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7 COMMENTAIRES

  1. vous ete qu’une bande de merde les islamistes ont chassés le mlna sans moyen aérien ni conseiller au lié de rester cloué a kati pour demander le statut d’ancien président a sanogo que la cedao a bien fait de lui retirer parcque il merite pas allez y liberer le nord puisque vous avez dit au malien que ATT etait incapable vous avez la main sur ts maintenant bouger vos culs maintenant on na marre bande d’incapable

  2. IL FAUT NOMMER UN TOUAREG ALA TETE DU GOUVERNEMENT ET UN ARABE A LA CULTURE TOUT SERA REGLER POUR LE MALI CAR CEST DANS CES DEUX ETHNIE QU IL YA DES VRAIS ET BRAVES HOMMES COMME AG ERLAF ET ZAHBI

  3. La Cedeao a eu bien des raisons de bloquer ses armes. Le cnrdre est illégale. Seule un gvt légitime reconnue devrait pouvoir commander des armes et non une bande de petit militaire putschiste.

  4. Je prie le PM et son gouvernement de faire preuve de prudence et de sagesse dans la gestion de cette crise.
    Le jornaliste vient juste de le souligner:” L armee malienne a des hommes pour faire le travail; Tout ce qu’elle demande, c’est des moyens logistiques, des conseils et une assistance surtout aérienne pour faire face.”
    Une armee qui manque tous ces composants (moyens logistiques, conseils et force aerienne). Alors on veut toujours pretendre qu’elle est a la hauteur de la mission. C est vrai on a des dignes et courageux militaires, mais sans armes qu’est ce qui ferra leur difference avec un civil.
    Acceptons l’aide de nos allies, pour economiser du temps, nos ressources materiels et humaines.
    La dicipline militaire ne permet pas a ce pauvre soldat de se lamenter, ou d’avouer leur impuissance devant un quelconque defit, mais nos leaders doivent comprend cela.

  5. « L’armée malienne aujourd’hui a les hommes pour faire face à sa mission, estime-t-il” Ah bon? On est contents de l’apprendre, mais c’est dommage qu’on ne les voient toujours pas sur le terrain…

    “Tout ce qu’elle demande (l’armée), c’est des moyens logistiques, des conseils et une assistance surtout aérienne pour faire face”… Rien que ça! En fait,ce Mariko du cnrde nous dit textus qu’on a des hommes, mais que pour qu’ils puissent combattre, il faudrait d’abord leur fournir:
    – Des moyens logistiques
    – Des conseils
    – Et une assistance aérienne
    et sans s’en rendre compte, ce comique nous confirme bien qu’on a une armée TOTALEMENT INUTILE (à part peut-être pour les défilés officiels, ou pour les tabassages et les pillages en ville!)

    Et c’est le même qui précise sans rire “l’armée Malienne ne veut pas de forces d’interposition sur le territoire Malien. », ce qui revient à dire engros: – “Nous, on est incapables de faire, mais pas question de laisser d’autres le faire à notre place!”

    Et cette position bornée, stupide, et destructrice pour le pays, explique à elle seule que plus de 3 mois, nos frères au nord restent prisonniers et otages des colonisateurs barbus, nos femmes et nos filles sont tranquillement violées, notre plus précieux héritage culturel est tranquillement détruit à coups de pioche, PENDANT QUE SANOGO BIEN PEINARD SE FAIT CONSTRUIRE UNE MAGNIFIQUE RESIDENCE, ET PENDANT QUE NOS HEROS DU CNRDE REGARDENT PASSIVEMENT SE DEROULER CES HORREURS BIEN AU FRAIS A KATI…

    On comprend que les chefs d’états des pays voisins (eux-mêmes très exposés par le danger islamiste) soient maintenant à bout de patience à l’égard du mali, que la CEDEAO soit à bout de patience, que l’UA soit à bout de patience, etc. Si sanogo ne dégage pas d’urgence(et son CMD complice avec lui), ils risquent fort d’être “dégagés” par plus costauds qu’eux et se retrouver -dans le meilleur des cas- devant une cour pénale internationale!!!

    Enfin, ce même Mariko du cnrde oublie visiblement un principe essentiel:Dans toute démocratie qui se respecte ou dans tout état de droit, L’ARMEE N’A PAS A “VOULOIR” OU NE “PAS VOULOIR”!… elle est au service de la nation et elle remplit la mission qui lui est confiée, un point un trait!
    En disant “L’armée ne veut pas…” vous confirmez bel et bien à la cedeao et à l’UA qu’au mali, il y a bien une junte illégitime qui estime encore aujourd’hui avoir son mot à dire dans les décisions du pays!

    • tu na rien compris toi encor ce que mr mariko veux dire la commande d arme qui a été par le gouvernement malien pour réecupe l arme malien
      la cedao ado et blase a bloque ct commande dans des différend pore en claire la cedao nous a prive de notre moine de deffence pour le remplace par les soldat de la cedao le mali na plus de defence

  6. ILS DOIVENT ETRE BIEN HEUREUX DE POUVOIR MAINTENANT PARTAGER LE GATEAU NMALI, C’EST LE SEUL POINTSUR LE QUEL ILS SONT TOUS D’ACCORD AH LES HOMMES POLITIQUES , ESPERONS QUE CA NOUS AMENERA AU BUT PRINCIPAL……….

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