G5 Sahel : Des pas de géant sous la présidence malienne

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En 5 mois, l’organisation sahélienne a accompli des avancées significatives dans la mise en commun des capacités des pays membres en vue de relever les défis sécuritaires et de développement économique

Le secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim Elhadji Mohamed, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, ont coprésidé, hier à l’hôtel de l’Amitié, la troisième réunion du Conseil ordinaire des ministres du G5 Sahel, consacrée à l’examen du rapport 2016 du secrétaire permanent, du plan annuel de travail 2017, du bilan d’exécution du budget 2016 et du projet de budget 2017.

La rencontre a aussi planché sur la validation de la version actualisée du Programme d’investissements prioritaires 2017-2019 et le processus d’organisation d’une Table ronde de mobilisation des ressources de sa mise en œuvre. Dans son intervention, le secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim Elhadji Mohamed, s’est réjoui de l’élaboration d’une feuille de route par la présidence malienne du G5 Sahel et la mise en place d’une cellule d’appui multidisciplinaire en appui au comité national, marquant la conduite de la présidence malienne. «Ce sont là des actes qu’il faudra apprécier à leur juste valeur et se féliciter du souffle insufflé au G5 Sahel depuis le mémorable sommet des chefs d’Etat du 6 février 2017. En 5 mois, on pourra affirmer, sans se tromper, que nous sommes sur la bonne voie», a-t-il apprécié, ajoutant que ce conseil ordinaire des ministres se situe au moment où le Mali entame la conduite des destinées de la jeune organisation, avec des priorités majeures, à savoir : la création effective de la Force conjointe du G5 Sahel et la tenue de la Table ronde de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du programme d’investissement prioritaire.

Le secrétaire permanent du G5 Sahel s’est aussi réjoui du succès éclatant de la 3è réunion de haut niveau entre Mme le Haut représentant et vice-présidente de l’Union européenne, Federica Mogherini, et les ministres en charge des affaires étrangères du G5 Sahel, tenue lundi dernier à Bamako. Une rencontre au cours de laquelle une première annonce de 50 millions d’euros pour la Force conjointe du G5-Sahel a été faite par le partenaire européen. «Nous espérons que cette première annonce aura un effet d’entrainement au niveau de la communauté internationale», a-t-il souhaité. En prélude à cette session ordinaire, deux jours durant, les experts du G5-Sahel ont travaillé d’arrache-pied pour examiner, tant dans le fond que dans la forme, les documents soumis à leur appréciation.

Le secrétariat permanent a salué la qualité du travail accompli dans un cadre idéal soutenu par la compréhension commune, le respect mutuel et un dialogue constructif ayant abouti aux résultats qui ont été soumis au Conseil des ministres du G5 Sahel. En sa qualité de président du Conseil des ministres du G5 Sahel, le ministre Diop dira que chaque année, les assises du Conseil des ministres du G5 Sahel offrent l’opportunité de réitérer les engagements des Etats membres, et leur attachement aux valeurs et principes fondateurs du G5 Sahel.

«L’interdépendance, la solidarité, et la coopération inter-étatique pour la paix, la sécurité et l’intégration représentent les fondements de notre institution commune», a-t-il déclaré, ajoutant que la présente session était l’occasion de se focaliser en profondeur sur ces valeurs et fondements, afin d’offrir de meilleures conditions d’existence aux peuples de l’espace sahélien. Après avoir noté «les avancées palpables», Abdoulaye Diop a salué les efforts du secrétariat permanent du G5 Sahel, et des partenaires stratégiques et techniques bilatéraux et multilatéraux, qui contribuent pleinement à l’atteinte de ces objectifs. Toutefois, relèvera-t-il, des défis majeurs persistent face aux enjeux sécuritaires en Afrique et dans le monde notamment dans la région du Sahel. Et la région du Sahel n’est pas épargnée. «La paix et la sécurité se sentent plus que jamais menacées», a indiqué le ministre Diop avant d’ajouter que les trafics illicites, la criminalité transnationale organisée, l’émigration clandestine, l’extrémisme violent, le changement climatique et l’insécurité alimentaire ont pour conséquence de ralentir considérablement le développement économique et social des pays du G5 Sahel.

Par ailleurs, Abdoulaye Diop a souhaité que le Programme d’investissements prioritaires (PIP) du G5 Sahel se donne comme priorité la coopération transfrontalière afin que l’intégration régionale, tant voulue, ne soit pas un vain mot. Il a aussi rappelé que lors de la session extraordinaire du Conseil des ministres du G5 Sahel, tenue les 26 et 27 février 2016 à Nouakchott, les participants ont examiné le manuel de procédures administratives, financières et comptables du secrétariat permanent du G5 Sahel, et fait des recommandations pertinentes concernant l’audit de l’institution, les procédures de passation des marchés et de recrutement, ainsi que la mise en place au sein du secrétariat permanent d’une structure de coordination des activités de sécurité et de défense. Des propositions concrètes ont été aussi faites sur les projets de création de la Compagnie régionale «Air Sahel», de construction de chemin de fer et de l’Ecole de guerre, ainsi que l’organisation de la Table ronde des bailleurs de fonds, et la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaires (PIP). «Ces différentes questions, et tant d’autres inscrites à l’ordre du jour, doivent faire l’objet d’un examen minutieux», a-t-il dit. Comme le stipule la convention de création du G5 Sahel, le Conseil des ministres est l’organe statutaire de mise en œuvre de la politique du G5 Sahel, telle que définie par la Conférence des chefs d’Etat. Il assure le pilotage et l’impulsion stratégique.

Adama DIARRA

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