La Commission dialogue et réconciliation à Kidal : Les indépendantistes touaregs toujours inflexibles sur leur position

30 Août 2013 - 13:26
30 Août 2013 - 13:26
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[caption id="attachment_166914" align="aligncenter" width="610"]L'arrivée de la délégation à l'aéroport de  Kidal L'arrivée de la délégation à l'aéroport de Kidal[/caption] C'est sous un soleil de plomb qu'une délégation de la Commission dialogue et réconciliation (CDR) conduite par son président, Mohamed Salia Sokona a pris place mercredi dernier dans la salle de conférence du conseil de cercle de Kidal aux côtés du gouverneur de région. Dans cette ville toujours hostile à l'administration centrale et à l'unité nationale, les indépendantistes touaregs fortement représentés  à travers une délégation de femmes et jeunes ont d'entrée de jeu rejeté les missions assignées à cette institution. En effet, à travers une déclaration commune signée du MNLA et du HCUA, ils ont dénoncé "  l'exil forcé, les détentions arbitraires, le massacre de leur concitoyens ". Ils ont également déclaré incongrue la présence d'une commission dans leur commune qui de surcroit a été unilatéralement mise en place par le gouvernement malien et qui n'inclut pas " d'enfants de l'azawad ".     Après lecture de cette déclaration, ils se sont retirés agitant au passage le drapeau de l'Azawad. Seuls des chefs de fraction, des vieilles personnes et d'autres encore attachées à l'unité nationale sont restés dans la salle. Les accusations formulées par les indépendantistes sont vite battues en brèche par le président de la commission.     Mohamed Salia Sokona fera savoir que l'institution qu'il dirige s'est inspirée des réalités socioculturelles en regroupant  en son sein toutes les couches ethniques du pays. A ce propos, il faut préciser que des commissaires membres de la commission et originaires de Kidal faisaient partie de la délégation pour montrer aux irréductibles que la CDR est une structure intra-communautaire dont l'objectif est de recoudre le tissu social compromis aussi bien au nord qu'au sud depuis les événements du 22 mars et l'occupation des 2/3 du territoire national. Le député Ag Intallah, un des fils du patriarche des touaregs s'est montré plus conciliant. Il a salué la présence de la CDR tout en insistant sur le fait que la paix est précieuse et n'a pas de prix. Le coordinateur des chefs de fraction Amoudine Ag très attaché à la paix a salué la création de la CDR rappelant au passage les conséquences désastreuses de la fracture sociale sur l'essor économique du pays.     Il a noté que la CDR doit être aidée par l'Etat et bénéficier de tout le soutien de la population. "Quand on parle de réconciliation, tout le monde ne mesure pas son importance. Qui veut bâtir la paix doit s'armer de patience. Nous voulons que la CDR nous aide à retrouver le chemin de la paix " a déclaré un autre chef de fraction. Abanass Ag porte-parole de la fraction Imrad très légaliste a plaidé pour la restauration de l'autorité de l'Etat insistant sur la responsabilité de chaque chef de fraction. "Nous savons tous ici qui sont les brebis galeuses, que chaque chef de fraction balaye devant sa porte " a précisé Baba Ag Rhissa, un autre chef de fraction. Auparavant, le gouverneur de la région, le colonel d'aviation Adama Kamissoko a exhorté la population à s'inscrire dans la dynamique de la paix et de la réconciliation.     Mohamed Salia Sokona a fait la genèse de l'institution qu'il dirige. Il a insisté sur l'existence d'un dialogue intra-communautaire entre l'ensemble des fils du pays. Pour réussir sa mission, la CDR associe dans son combat des leaders religieux et des chefs traditionnels. A ce titre, fait-il remarquer des démembrements verront le jour dans toutes les régions du Mali et des rapports seront établis puis soumis au président de la République. Il a aussi noté que la CDR n'est pas un tribunal et n'a pas vocation à juger, indemniser ou même amnistier. S'adressant à l'assistance, Mohamed Salia Sokona déclare : " vous êtes les bénéficiaires de ce dialogue, vous devez en être les premiers acteurs"     Cette première visite de prise de contact a pris fin par une visite chez le vieux Intallah qui a prié pour la réussite de la mission de cette délégation.     Abdoulaye DIARRA *Envoyé Spéciale  à Kidal

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