Afrique: le portefeuille de la diaspora se vide

C’est la bouée de sauvetage de millions d’Africains. L’argent de la diaspora pèse largement plus que l’aide au développement des pays riches. Mais cette année, en raison de la crise économique consécutive à la pandémie de Covid-19, les sommes s’amenuisent. Elles vont baisser de 21%, selon les Nations unies.
Des pays dépendants de l’argent des migrants
Pour certains pays, très dépendants des fonds envoyés depuis l’extérieur, la chute des envois de fonds risque d’accentuer le ralentissement économique. Au Mali, les transferts diasporiques représentent 7% du PIB, au Sénégal, le taux monte à 10%. Dans quinze pays africains, ces transferts pèsent plus de 5% du PIB. Cependant, la chute des transferts n’est pas homogène et ne sera pas le même pour tous les pays. Ainsi, l’archipel des Comores, pays d’Afrique le plus dépendant de l’argent de la diaspora, a vu les montants envoyés bondir de 32% sur les cinq premiers mois de l’année 2020. Au Maroc, après une baisse durant les mois d’avril et mai, les transferts ont bénéficié d’un effet de rattrapage à partir de juin, au point qu’en août la chute n’était que de 2,3% par rapport à 2019. Car il existe aussi un phénomène dit de « non-retour ». Sachant qu’ils ne pourraient pas rentrer en Afrique pour les vacances d’été à cause des restrictions de voyages et des mesures de confinement, les travailleurs émigrés ont parfois compensé en envoyant davantage d’argent au pays. Diminuer les coûts de transfert Reste que sur l’ensemble des pays et l’entièreté de l’année 2020, les prévisions demeurent pessimistes et la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies préconise une série de mesures pour stimuler les transferts diasporiques vers l’Afrique. La première d’entre elles devrait être de diminuer le coût du transfert d’argent, qui demeure largement prohibitif. Pour un transfert de 200 dollars, la moyenne mondiale des taxes perçues par les institutions financières est de 7%. L’Afrique est la région où les frais de réception d’un envoi de fonds sont les plus élevés, avec une moyenne de 8%. Très loin des 3% fixés comme objectif par l’ONU. L’organisation souhaiterait d’ailleurs que les banques et les opérateurs réduisent à zéro les frais sur les transferts d’argent le temps de la pandémie. Une politique qui permettrait aux ménages vivant de l’argent des travailleurs émigrés de compenser quelque peu la diminution des envois. Source: https://www.rfi.fr/frQuelle est votre réaction ?






