Isaac Yacouba Zida comme ATT ?

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Burkina Faso: situation toujours confuse et intenses tractations
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, lors d’une rencontre avec des représentants de l’opposition burkinabè, le 2 novembre 2014 à Ouagadougou.
REUTERS/Joe Penney

Depuis la fin du régime de Blaise Compaoré et la prise du pouvoir par le jeune lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida au Burkina Faso, les commentaires sur le nouvel homme fort du Faso vont bon train. Ils sont nombreux ceux qui cherchent  à le comparé à certain lieutenant colonel Amadou Toumani Toure auteur du putsch de mars 1991 au Mali.

Et pourtant les arguments ne manquent jamais quand l’on veut comparer les deux hommes ainsi : le lieutenant Isaac Yacouba Zida rappelle aux maliens le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Ils sont tous issus du régiment  commando para communément appelés  les bérets rouges, corps d’élite de l’armée qui a en charge la garde présidentielle. Ils sont tous jeunes en accédant  au pouvoir et profitent chacun d’une insurrection populaire pour accéder au pouvoir. Même s’il y a des  exceptions près,  car ATT a profité de l’insurrection populaire pour faire un coup d’état. Tandis que Isaac Yacouba Zida n’a pas fait de coup d’état,  mais il a tout  simplement pris le fauteuil  inoccupé qu’a laissé le président après avoir pris la poudre d’escampette, chassé par les braves populations.

Salut du peuple,

Le président ATT, en prenant le pouvoir a vite été  perçu comme saveur  de la nation. Et pourtant, il a seulement profité de l’insurrection du peuple malien qui avait mené à l’époque sa révolution comme aujourd’hui ça se passe au Burkina Faso.  Un directoire militaro civil, est porté au  pouvoir et mène une transition « dite propre », fait voter une nouvelle constitution et passe le pouvoir aux civiles dans la satisfaction du peuple malien mais aussi de la communauté internationale. Inscrivant ainsi la Nation malien  au rang  de référence pour toute les nations du monde et le chef de la transition Amadou un exemple de tous les putschistes « nous allons faire une transition comme ATT» est l’hymne des putschistes, chanter même par le célèbre reggae men « Amadou, c’est Amadou qui a fait ça» Avec cette renommée qu’il s’est  taillé l’on se demande si un militaire va pouvoir  le dépassé véritablement  dans l’histoire de notre continent.

Zida rend le pouvoir au civile comme prévu,

Ce jeune lieutenant-colonel qui a vite pris l’engagement de trancher lorsque le doute et le refus du peuple  se sont combinés  après le départ inattendu du désormais ex homme fort du Faso. Onze jours plus tard le statut quo bas son plein malgré les interventions disons musclés de la CEDEAO et de l’Union africaine qui poussent et bousculent  pour une transition civile. De l’autre coté ce jeune militaire qui est entrain de marquer l’histoire de l’Afrique d’une encre indélébile en voulant faire plus qu’ ATT, John Rollings, Sékou Ba Konaté, ou Sali Djibo pour être un soldat républicain patriotique en laissant la politique aux civiles et en retournant dans les casernes. Il est clair que si ce lieutenant-colonel pose cet acte il inscrira son nom sur la même liste que ces devanciers. Cela va être la fin d’ une vielle tradition africaine, qui voulait que le putschiste s’installe à la commande,  et  ouvrira une nouvelle page d’une Afrique où les militaires comprendront que leur place est à la caserne et le peuple de savoir quel que soit l’homme qui est au pouvoir « un tyran ou un élu » qu’il reste le seul détenteur du véritable pouvoir.

ZIDA CIVILE,

L’exigence du peuple du Faso est très claire « on ne veut un civil pour mener la transition.»

Cela étant même un militaire devenu civil peut bel et bien exercer le pouvoir donc Zida va-t-il déposer ses galons et  continuer à occuper son poste ? Ou fera-t-il comme un ancien chef de transition devenu candidat puis président avec cette formule « retrouvons ce qui nous unis. »  Ce qui est sûr il y a assez d’exemples sur lesquels il peut bien s’inspirer mais surtout qui lui éviteront de commettre des erreurs qui lui couteront chères.

Ibrahim Adiawiakoye,  Dakar-Sénégal Pour le journal Le Patriote

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