Le Président de la jeunesse URD M. Abdramane Diarra tance Me Baber Gano : « En 2013, il y’a des hommes politiques qui se sont assis sur les épaules des putschistes pour accéder au pouvoir. Je pense que ce sont eux : RPM»

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Le Président de la jeunesse URD, M. Abdramane Diarra nous a accordé une interview lors de la marche organisée par la plate-forme Antè A Bana « Ne touche pas à ma Constitution ».  Dans cet entretien, M. Diarra évoque l’illégalité du projet de loi référendaire et demande son retrait pur et simple. Il a également  réagi  aux propos diffamatoires tenus par le secrétaire général du RPM, Me Baber Gano lors d’une conférence de presse.

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Le Pays : C’est la deuxième fois que vous marchez pour demander le retrait  du projet de loi constitutionnelle. Quelles sont vos impressions après cette seconde marche ?

A D : Je remercie le journal « Le Pays » pour ses efforts au quotidien à dire la vérité à ses lecteurs et à ses concitoyens d’une façon générale. Vous savez depuis le début de ce processus référendaire illégal à aujourd’hui, nous avons fait un certain nombre d’activités. Vous savez, la Constitution, elle-même, en son article 118, alinéa 3 dit clairement qu’il ne peut y avoir de référendum tant que l’intégrité territoriale est atteinte.  C’est pourquoi nous parlons du caractère illégal de ce processus référendaire. Nonobstant cet état de fait, les modifications proposées par IBK et ses sbires sont des modifications qui ne sont pas sincères. Certains articles montrent à suffisance que les porteurs du projet veulent installer une oligarchie au Mali qui n’est autre qu’une dictature voilée ou maquillée. Dans ce nouveau projet, ils ont renforcé de façon extraordinaire les pouvoirs du Président de la République. Nous sommes des républicains, c’est pourquoi nous avions écrit à la Cour Constitutionnelle pour dire que ce projet est illégal. Au départ, la Cour avait émis un avis pour dire qu’il y’a une insécurité résiduelle au Mali et que cette insécurité résiduelle ne saurait empêcher la tenue du référendum. De ce jour à aujourd’hui, nous observons au moins une dizaine de morts par jour dans le septentrion de notre pays. Si c’est ce que notre Cour Constitutionnelle appelle insécurité résiduelle, nous devons nous poser des questions. Il y’a de quoi à être inquiet au Mali. Si la marche d’aujourd’hui n’est pas la dernière, elle sera l’une des dernières sur cette question. Notre objectif c’est le retrait pur et simple. Le pouvoir en République du Mali est  institué par la Constitution. En violant cette  Constitution, le pouvoir  est  en train de scier la branche sur laquelle il est assis. Notre objectif était de mobiliser un millions de personnes. Et sur ce point, je suis entièrement satisfait avec cette marée humaine qui dépasse de loin nos attentes. Si un million de Maliens sont sortis pour dire Non à ce projet de révision, c’est que les maliens ont compris le danger lié à cette constitution. Si elle passe, il n’y’aura pas de Mali demain. Si nous acceptons d’aller au référendum, c’est comme si nous excluons nos compatriotes qui sont réfugiés dans les pays voisins et nous cautionnons la partition de faite de notre pays. C’est pour cela que nous disons au président de la République qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous ne sommes pas contre lui et ce n’est pas  pour lui manquer du respect, mais le Mali est au-dessus de sa personne d’autant qu’il est venu trouver le Mali et il partira en laissant le Mali. Qu’il comprenne que nous nous levons pour l’avenir du Mali.

 Lors de la conférence de presse organisée par le RPM, le Secrétaire Général du Parti, Me Baber Gano a affirmé que l’opposition veut tester la crise poste électorale de 2018 et qu’elle est dans une logique insurrectionnelle. Quel commentaire faites-vous ?

J’ai été très déçu et très choqué d’entendre  les interventions du Ministre, Me Baber Gano, secrétaire général du RPM d’autant qu’il est un avocat. Et tout avocat a un outil fondamental et de travail qu’on appelle la preuve. Un avocat ne doit pas se permettre de tenir des propos dont il n’a pas la preuve. En 2013, il y’a des hommes politiques qui se sont assis sur les épaules des putschistes pour accéder au pouvoir. Je pense que ce sont eux (RPM). Ils se sont assis sur les épaules des putschistes pour accéder au pouvoir. Nous sommes des républicains, nous  voulons jouir du pouvoir du peuple et ce moment n’est pas arrivé. Il s’agit de leur projet de révision constitutionnelle qui divise les Maliens. Par ces déclarations, Me Gano doit avoir honte de tenir certains propos d’autant que ce sont ces mêmes Maliens qui ont élu IBK. Il doit se poser la question pourquoi, les maliens n’aiment plus  aujourd’hui IBK ? Les Maliens ne l’aiment plus, parce que IBK leur a trahi. Il leur a déçu. Et c’est pour une noble cause que les Maliens sortent pour exprimer leur mécontentement. Si les Maliens demandent à IBK de partir, le parti au pouvoir ne doit pas s’offusquer. Il doit au contraire venir avec des arguments pour défendre le projet. On leur prie d’accepter de sortir par la porte, sinon demain, ils n’auront même pas la fenêtre, ils vont sauter par le mur.

Propos recueillis par

Abdrahamane Sissoko

 

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