Referendum en Côte d’ivoire : « j’invite les militants du RHDP à voter massivement le oui.» Dixit Moussa Traoré, Délégué RDR au Mali

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En prélude au référendum constitutionnel en Côte d’Ivoire, prévu  pour le 30 octobre 2016, notre rédaction a rencontré Moussa Traoré,  délégué du Rassemblement des Républicains (RDR), parti du président Ouattara et membre de la coalition des Houphouëtistes (RHDP). Il nous fait, ici,  le pont de la sensibilisation et de la mobilisation de ses compatriotes résidant au Mali pour ce scrutin crucial pour les Ivoiriens. Pour cela, il a invité  les militants de la coalition  à voter massivement oui pour la 3ème  République.

 Pouvez- vous vous  présenter à nos lecteurs ?

M.T : Je me nomme Moussa Traoré, délégué RDR au Mali, membre de la coordination RHDP à Bamako. Je réside au Mali depuis 2001, je suis agent technico-commercial. Depuis 2012, J’ai en main la direction du parti du docteur Alassane Dramane Ouattara que je dirige avec faste pour le bonheur des militants au Mali.

La Côte d’Ivoire s’apprête à aller au référendum le 30 octobre prochain, est ce que la communauté ivoirienne vivante au Mali est imprégnée du contenu du projet de constitution ?

M.T : Ce travail incombait d’abord  à la CRD qui est le représentant de la CEI. Nous,  partis politiques, avons pris les dispositions dès que le texte a été validé à l’Assemblée nationale, nous avons automatiquement reçu les copies via les mails. Aussitôt, nous les avons imprimées  pour les distribuer  à nos militants qui sont à Bamako et hors de la capitale, pour qu’eux aussi,  à leur tour, ils puissent les expliquer à leurs bases le bien fondé du projet de constitution de la nouvelle Côte d’Ivoire.

Est-ce qu’un travail de terrain a été fait pour mobiliser les Ivoiriens résidents à Bamako et dans les régions du Mali pour le référendum du 30 Octobre, puisque déjà le front du refus appelle au boycott ?

M.T : Oui, cela a été fait, nous avons expliqué à nos militants le bien fondé  de notre démarche. Vous savez,  la constitution de 2000 portait en elle  des articles conflictuels. Cette fois-ci, le président Ouattara a puisé les lignes très fortes de cette nouvelle constitution à partir de notre hymne national « L’Abidjanaise », qui traduit en elle-même le fondement de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Comme vous le savez, le peuplement de la Côte d’Ivoire s’est effectué par vagues et aujourd’hui, dans le pays,  on évalue la population étrangère entre 25 et 30%, et ces gens  qu’on appelle étrangers ne sont pas forcément mariés aux femmes de leurs pays d’origine. Certains ont marié des Ivoiriennes, certaines ont marié les Ivoiriens, donc la Côte d’Ivoire compte plus de cinq millions de binationaux. Cette nouvelle constitution rassemble tous les Ivoiriens. C’est sur ces messages qu’on s’est basé pour dire à nos militants les biens fondés que cette nouvelle constitution offre à notre pays. C’est un nouveau pacte social, je pense que tout le monde se reconnait dans ce projet de constitution.

Est-ce que les partisans   du refus sont nombreux  au Mali ?

M.T : Ils sont au Mali, même s’ils ne  sont pas nombreux. Je pense que ceux qui vont à l’encontre de cette constitution, c’est une manière pour eux de faire de  la diversion. Tous les partis signataires de l’accord de Marcoussis ont, à l’unanimité,  signé que la constitution de 2000 n’était pas bonne et qu’il fallait la changer. Le  FPI,  qui est le plus grand parti de l’opposition,  a signé ce document, tous les partis politiques ivoiriens qui sont dans l’opposition l’ont signé également, pour dire que la constitution de 2000  est celle  qui portait plusieurs germes de conflit  et qu’il fallait la changer. Nous sommes surpris aujourd’hui, que ces mêmes personnes disent qu’elles ne veulent pas de cette constitution. Vous voyez,  c’est comme du mépris. Non seulement ça, regardez un instant, Gbagbo perd, il a soutenu cette constitution en 2000 qui disqualifie son propre fils qui est de mère française. Vous voyez, Danielle Boni Claverie, l’ex – ministre de la communication, qui  anime un front du refus contre ce projet de constitution, a aussi une mère étrangère. Vous voyez, ceux-là  mêmes qui sont  touchés par  la constitution de 2000 refoulent  cette constitution qui les fait rentrer dans la nouvelle république. Vous voyez comme c’est aberrant.

Qu’est-  ce que vous pensez du concept de l’ivoirité qui focalise toutes les attentions de ce projet de constitution ?

M.T : Je dirai la défunte ivoirité, parce que ceux qui parlent aujourd’hui d’Ivoirité sont infimes. Cette nouvelle constitution rassemble tous les Ivoiriens, quelque soit leurs origines, leurs ethnies et leurs religions. Revenons en arrière, que disait la constitution de 2000 par rapport à l’éligibilité à la présidentielle ? On te disait qu’il fallait être Ivoirien de père et de mère et né Ivoirien. Or, la Côte d’Ivoire existe depuis 1960,et la plupart des  hommes politiques Ivoiriens est née  avant 1960, quand  la Côte d’Ivoire n’existait pas encore. C’est des malices que les gens ont faits pour pouvoir écarter  Alassane Dramane Ouattara de la course  présidentielle de son pays. Que dit la nouvelle constitution ? Il faut être de père ou de mère Ivoirien d’origine. Donc cette constitution ouvre la porte à tout le monde, tous les Ivoiriens. Imaginez un instant, en 2000, il faillait être de père et de mère Ivoiriens,  d’origine pour postuler à la présidence, mais pour aller sous le drapeau pour défendre le pays, on ne demandait pas d’être de père et mère Ivoiriens, là où on mourait. Pour être président, il faut être de père et de mère Ivoiriens. Vous voyez l’injustice !

Au concept d’ivoirité du projet de constitution, se greffe le poste de vice-président dont d’aucuns affirment que ADO prépare sa succession. Qu’en pensez-vous ?

M.T : Vous voyez,  le président ADO a une vision de la Côte d’Ivoire moderne. ADO veut faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent, il vise très loin. Je prends des cas similaires, prenez le Ghana, un voisin de la Côte d’Ivoire. Le Ghana avait un vice- président qu’on appelait John Dramani Mahama. Quand  le président John Atta Mills est décédé, automatiquement il  a assuré l’intérim jusqu’à la fin du mandat. Au Nigéria, quand Oumar Yar’adua est décédé, Good Luck Jonathan a géré le pays jusqu’à la nouvelle élection. Donc, tout se passe sans problème. Aux Etats Unis, il y a un vice- président, ça ne dérange personne, je ne pense pas qu’en Côte d’Ivoire, le poste de vice- président dérangerait quelqu’un. Je pense que la nouvelle constitution sera adoptée par la majorité des Ivoiriens.

Un message à l’endroit de la communauté Ivoirienne vivante au Mali ?

M.T : Ce que j’ai à dire aux Ivoiriens du Mali, pas seulement aux militants du RHDP, mais  à tous les Ivoiriens du Mali, c’est  d’adopter cette constitution et tous les Ivoiriens,  quelques  soient leurs origines, religions et ethnies se retrouvent dans cette constitution. Je demande aux Ivoiriens, le 30 octobre 20016,  de se rendre à l’ambassade de la Côte d’Ivoire en république du Mali pour venir voter massivement pour le oui pour que nous puissions rentrer dans la république en 2020 avec une Côte d’Ivoire émergente.

Pachi : Journal L’Œil du Mali

 

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