Crise du nord : Bahanga placé en résidence surveillée

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En route pour la Libye, Ibrahim Ag Bahanga, au centre des actes de banditisme dans la région de Kidal, a été appréhendé la semaine dernière à Alger, puis conduit à Tamanrasset, où il a été placé en résidence surveillée. Les Algériens semblent changer d’attitude à l’égard d’un homme qu’ils ont toujours protégé.

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Selon nos sources, le bandit ne jouit plus d’aucune liberté de déplacement, ni de communication. Tous ses contacts à l’extérieur ont été coupés par les Algériens.

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Qu’est ce qui peut bien expliquer cette mesure des Algériens contre un homme, qu’ils ont jusqu’ici protégé, soutenu et armé contre le Mali ?

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A en croire certains observateurs, Alger n’a simplement pas accepté la décision prise par Bahanga de se tourner vers les Libyens, afin éventuellement d’engager avec ceux-ci des pourparlers destinés à la libération de la trentaine d’otages (civils et militaires) qu’il détient depuis plus de deux mois.

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Dans le dossier du nord, Alger entend en réalité être le seul maître du jeu. Dans ce sens, toutes initiatives contraires au schéma tracé par les Algériens sont mal perçues dans le pays de Bouteflika.

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Autre raison de la colère des Algériens contre leur protégé, c’est la pression exercée actuellement sur celui-ci par son beau père, Hama Ag Sidy Mohamed, ancien Président de l’Assemblée régionale de Kidal et actuellement porte parole de Bahanga.

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C’est lui qui aurait demandé à gendre de bandit d’exiger une rançon (un milliard de F CFA selon certaines sources) à son l’Etat malien.

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Dans son calcul, Ag Sidy Mohamed n’excluait pas une intervention financière libyenne, à défaut d’obtenir directement le paiement de la rançon par l’Etat malien.

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Une intervention libyenne que Bahanga s’apprêtait sûrement à solliciter, sur recommandation de son beau père, mais sans l’aval des Algériens.

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Informés des intentions de Bahanga, les Algériens ont alors procédé à son arrestation. Cette mesure marque, en réalité, la rupture entre Bahanga et ses parrains.

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En effet, depuis le déclenchement des hostilités à Kidal en mai 2006, les Algériens avaient réussi de belle manière à maintenir Bahanga en lest. Et un éventuel contact entre celui-ci et les Libyens pourrait éventuellement débloquer la situation. Or, l’Algérie a toujours été hostile à toute sortie de crise sans son concours, de surcroît qui viendrait d’un pays comme la Libye.

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Cependant, d’autres facteurs et non des moindres ont contraint les Algériens à réviser leur position à l’égard d’un homme dont les dernières actions de banditisme ont irrité l’opinion malienne dans son ensemble.

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En effet, les autorités maliennes ont été obligées de manifester leur désaccord avec Alger sur le cas Bahanga. Aussi, Bamako a affiché son opposition à toutes nouvelles négociations sous l’égide de l’Algérie. Lors de son discours du 22 septembre dernier, le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré a clairement indiqué, que seul l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006 restait le cadre de dialogue pour les autorités maliennes.

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Exaspéré par l’attitude des Algériens à « entretenir » ce bandit, ATT a fini par envoyer un message sans équivoque aux autorités algériennes. Il s’agissait en réalité pour le chef de l’Etat d’exprimer le ras-le-bol du Mali face à la nouvelle situation qui prévaut à Kidal.

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Il semble que le message ait été compris du côté de l’Algérie.

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Cela au moment où l’opinion internationale a, de son côté, commencé à savoir un peu plus sur le jeu algérois dans le septentrion malien.

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En définitive, pour ne pas définitivement perdre la face, les Algériens guettaient une occasion qui leur permettrait de sortir du guêpier qu’ils ont crée à Kidal, sous le couvert de Bahanga. Et celui-ci, sans le savoir, offrira, lui-même, l’occasion à ses protecteurs.

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L’Algérie serait par ailleurs disposée à faire libérer les 34 otages encore détenus par le bandit.

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Ainsi, Iyad Ag Ghaly a quitté Bamako, le week-end dernier à destination de la capitale algérienne. Au terme de son voyage qui doit le conduire à Tamanrasset, Bahanga, sous la pression des Algériens, serait maintenant disposé à lui remettre les otages.

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Au-delà de l’assignation de Bahanga en résidence surveillée et de l’éventuelle libération des otages, le voisin est appelé à livrer Bahanga aux autorités maliennes, pour qu’il réponde des actes commis dans le secteur de Kidal et de Tinzawaten ces derniers mois.

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Cet homme doit être extradé, puis traduit devant la justice malienne.

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En plus, les Maliens attendent de l’Algérie le démantèlement de tous les groupes armés qui pillulent sur son territoire. D’autres bandits comme le lieutenant colonel Hassane Fagaga sont toujours sur le sol algérien.

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C’est en mettant cette meute de bandits hors de leur territoire, que les Algériens prouveront aux Maliens leur bonne foi , dans la pacification du septentrion malien.

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C. H. Sylla

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