Mali: comment le projet d’accord de paix est-il perçu sur le terrain?

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un informateur du MNLA et de Serval abattu à Kidal
Dans les rues de Kidal, en juillet 2013.
AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Ce n’est pas encore la paix dans le nord du Mali, mais c’est une nouvelle étape. Dimanche, le gouvernement malien et les groupes armés favorables à Bamako ont accepté de parapher le texte d’accord proposé par la médiation. La Coordination des mouvements de l’Azawad, qui regroupe plusieurs mouvements armés, demande néanmoins un délai supplémentaire pour consulter sa base. La nouvelle étape qui s’engage partage les populations.

Devant des membres de la classe politique et des représentants de la société civile, le Premier ministre malien a expliqué pourquoi le gouvernement a décidé de parapher le projet d’accord proposé par la médiation. Modibo Keïta : « Nous n’avons pas adhéré à des compromissions mais à des compromis de nature à sauver l’essentiel. »

Autre réaction au projet d’accord, celle des habitants de Bamako. Dans l’ensemble, ils considèrent que c’est un bon document, puisque le texte rejette l’idée de partition du pays, mais aussi parce qu’ils sont fatigués d’une situation de conflit qui a trop duré. Selon eux, il fallait accepter cette proposition d’accord de paix pour aller de l’avant.

« A mon avis, le gouvernement a bien fait, parce que ce problème a trop perduré. Il y a un blocage au niveau de l’économie et de la sécurité. Il faut régler ça, d’autant plus que le gouvernement a fait un effort. Je pense qu’au niveau des rebelles, eux aussi doivent faire un effort », insiste cet habitant de Bamako. « Oui, il fallait bien le signer pour sortir de la crise. Si cette signature peut nous permettre de sortir de la crise tant mieux », explique cet autre. « Tout ce qui nous intéresse ici, c’est la paix. Si le texte, le contenu permettent la paix, ça nous arrange. »

Kidal contre l’accord

Mais à Bamako, d’autres restent prudents. C’est une chose d’obtenir la paix sur le papier. C’en est une autre d’obtenir la paix sur le terrain. A Kidal, fief des groupes rebelles, on réagit d’ailleurs tout autrement. Le texte proposé par la médiation consacre l’unité du Mali et la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Pas question de fédéralisme, ni d’autonomie.

Ce dimanche, plusieurs centaines de manifestants ont donc à nouveau défilé pour exprimer leur hostilité à un texte qui, selon des témoignages recueillis au téléphone, ne tient pas compte de leurs aspirations. Les manifestants ont demandé aux groupes rebelles de ne pas accepter cette proposition d’accord.

Mais parmi les notables du nord, certains craignent déjà les conséquences d’un refus de signer cet accord de paix. C’est le cas de Bajan ag-Hamatou, joint par RFI. Ce député de Ménaka, par ailleurs amenokal de la communauté des Iwallamadane, explique :…..…Lire la suite sur rfi.fr

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2 COMMENTAIRES

  1. Cette “guerre” entre le Nord et le Sud du Mali se révèle être une guerre entre tribus touaregs …
    Lors de la tentative de déplacement du PM Tatam Ly le 28/11/2013 à Kidal cette fracture était apparue …
    le CMA donnerait une réponse vers le 10 mars…Ce délai court est de bonne augure et marque une certaine bonne volonté ..Faire une consultation populaire n’est pourtant pas facile
    Cette guerre a l’air longue mais certains conflits Africains comme en RDC ont duré bien plus longtemps..
    Heureusement que ni la France ni la Minusma n’ont pas pris d’assaut Kidal comme l’aurait voulu la majorité des maliens à la haine du moment se serait ajoutées d’autres haines ..

    Demeure une question : Quelle force armée pour intervenir en cas de violation du cessez le feu ???

    En tous les cas j’aime le Mali et je le dis…

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