Nord du Mali : Ménaka , la pierre angulaire !

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Marche à Ménaka
Marche à Ménaka

Depuis qu’elle a passé sous le contrôle de la plateforme, la ville de Menaka est devenue une pomme de discorde. La CMA qui a perdu la localité a intensifié les attaques pour manifester sa colère et a même refusé de venir signer l’accord de paix de Bamako. Face à la réticence de la population qui ne veut plus sentir les groupes séparatistes, un compromis a été trouvé à Alger.
Pourquoi cette ville suscite tant de convoitise ?
La ville de Menaka est stratégique donc vitale pour le ravitaillement des groupes armés. Menaka est équidistante avec Kidal que Gao. Elle est située à310 Km de Gao et 325 Km de Kidal. Elle est à cheval entre le Niger et le Burkina Faso. La perte de la ville par les séparatistes est un coup dur. Toutes les armes qui quittaient la Libye destinées à la CMA passaient par là. De la Libye on peut traverser le Niger pour rallier la ville sans se faire repérer par l’armée nigérienne et l’opération « Barkhane » qui est basée à Madama. Les contrebandiers d’armes évitent la passe de ‘’Salvador’’ depuis que l’armée française y a intensifié les frappes aériennes. Le trafic s’effectue du côté de Sebha qui est une ville libyenne proche du Niger contrôlée par le célèbre chef rebelle ‘’Toubou’’ Barka Wardougou qui profite de la faiblesse des institutions de Tripoli pour tirer profit non seulement du trafic illicite des armes mais aussi du passage des immigrants africains en partance pour le mouroir de la Méditerranée.
En prenant la ville, le Gatia a asphyxié le MNLA car ce dernier est désormais privé de sa base arrière libyenne pour son ravitaillement en arme et ne peut plus également compter sur le Burkina (un pays complice) depuis que Blaise a été chassé du pouvoir par une insurrection populaire. L’autre péril qui est encore plus grave pour les séparatistes relève du fait que la ville commande la route de Kidal et à partir de là, la plateforme qui y a établit un cordon sécuritaire qui rejoint l’axe Anefis, Almoustrat et Tanbankort peut à tout moment envisager de prendre le fief des séparatistes. L’autre mauvaise nouvelle pour la Coordination des Mouvements de l’ Azawad (CMA) est la décision de l’Algérie d’empêcher les rebelles et autres terroristes de se ravitailler à partir de son territoire. Cette fermeté de l’Algérie intervient alors qu’un Colonel de l’Armée Nationale Populaire (ANP) a été tué à Batna à quelques kilomètres d’Alger jeudi dernier. C’est pour toutes ces raisons que la CMA a traîné les pieds pour chercher un arrangement sécuritaire avec la médiation internationale qui a décidé finalement de placer la ville sous le contrôle de la MINUSMA. C’est la condition que la CMA avait posé pour apposer sa signature sur l’accord d’Alger qu’elle entend faire le 20 juin prochain.
Badou S. Koba

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2 COMMENTAIRES

  1. Gatia doit être soutenu par le gouvernement et le peuple malien à défaut de la mère on se contante de la grande mère

  2. La question doit être posée autrement à savoir que devrions-nous faire face à la médiation. Nous nous trouvons actuellement dans l’adversité totale, que l’on le veuille ou pas. Et dans l’adversité on ne laisse pas l’adversaire déterminer sa réaction, on agit ! On ne reste pas là à attendre des couleuvres, les avaler et chercher les moyens de les vomir après, donc on ne les avale pas du tout. A force d’ajouter du trop au trop on a finalement une ardoise de trop.

    – Mes Frères et Compatriotes Maliens, sachons que Ménaka est un test pour nous tous, si le coup de Ménaka passe, d’autres passeront et il faudra oublier de bon Kidal, de là on s’acheminera vers une partition factuelle du Pays ! Ménaka a donné le ton et il faut suivre. La mobilisation doit être totale de Kayes á Sikasso en passant par Bamako, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao !
    – Qu’aux 2000 manifestants de Mènaka hier, passés dans les oubliettes des grandes médias spécialistes du Nord Mali en la matière, l’occasion est donnée une fois de plus à tout le peuple Malien de résister à ce qu’on peut appeler encore de nos jours l’envahisseur.

    Si aujourd’hui nous sommes fiers de Samory, de Babemba, de Firhoun et autres, c’est parce qu’ils nous ont légué comme héritages bravoure, dignité et patriotisme en résistant. Et nous devrions remplir notre part de responsabilité face à la génération future. On n’a pas besoin de grands moyens pour laisser le signe indélebile à la postérité. Le signe indélébile, c’est dans la lutte, quand bien même entachée d’humiliation, elle a comme essence l’espoir, la délivrance, la libération. En ce sens Mandela nous enseigne qu’ « … Un combattant de la liberté apprend de façon brutale que c’est l’oppresseur qui définit la nature de la lutte, et il ne reste souvent à l’opprimé d’autre recours que d’utiliser les méthodes qui reflètent celles de l’oppresseur… »

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