Logements sociaux de Tabacoro et Kambila : Haro sur les occupants illégaux des voies d’accès !

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Logements Sociaux

Le programme de 50 000 logements décents au profit des Maliens fait partie des axes prioritaires du projet de société du président Ibrahim Boubacar Kéita. A moins de 5 mois de la fin de son mandat, les attentes du peuple sont grandes. C’est pourquoi, samedi, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Cheick Sidi Yaya Sissoko dit Kalifa et son collègue des Collectivités territoriales, Alhassane Ahmed Ag Moussa, sur instruction du Premier ministre ont effectué une visite de chantier sur les sites des logements sociaux dans le cercle de Kati. Il s’agissait pour les ministres visiteurs de constater d’une part l’état d’évolution des chantiers des 1000 logements sociaux de Kambila destinés aux militaires ; et d’autre part, de s’imprégner des travaux de viabilisation hors site des logements sociaux de Tabacoro où sur 12 000 lots à construire, 5643 sont terminés et réceptionnés.

Au cours de ce périple, les deux membres du gouvernement ont d’abord remarqué quelques anomalies sur le site de Tabacoro surtout l’occupation anarchique des voies d’accès, avant d’apprécier les travaux sur le chantier de Kambila : 823 logements sociaux sont déjà par Sopromac. Les deux ministres ont annoncé que dans les jours à venir des mesures seront prises pour accélérer des travaux de finition et procéder au processus d’attribution.
A la tête d’une importante délégation, les deux ministres se sont d’abord rendus sur le site de Tabacoro. On a enregistré la présence du directeur général de l’Office malien de l’habitat (OMH), Modibo Dianka, le maire de Kalabancoro, Tiécoura Hamadoun Diarra, les responsables de la direction nationale de l’urbanisme et les chefs d’entreprises engagées dans les constructions.
Ici, malgré la présence des gendarmes pour empêcher les constructions anarchiques, des occupants continuent bien à réaliser des maisons. Impossible de réaliser la voie publique de 4 km. Pourquoi ? Interrogé, le commandant de brigade territoriale de gendarmerie de Kalabancoro, le major Mamadou Djilla, a affirmé ne pas être au courant de ces réalisations.
Selon lui, la zone est vaste. Il a mis l’accent sur l’amélioration des conditions de travail des gendarmes. Approchés, des gendarmes ont déclaré qu’ils manquent de carburant pour effectuer constamment les patrouilles. “Ce sont les Chinois qui nous donnent souvent à manger et nous approvisionnent en carburant”, se sont-ils défendus.

Le maire de Kalabancoro se démarque des spéculateurs
Face à ces occupations illicites, le maire de Kalabancoro se démarque. Et Tiécoura Hamadoun Diarra de déclarer : “A mon arrivée à la tête du conseil communal, il n’y avait pas de service d’urbanisme. A mon avis, ceux qui ont occupé les voies d’accès n’ont pas de documents administratifs les autorisant à réaliser quoi que ce soit. Les titres des maires ne peuvent pas s’appliquer sur ces sites reconnus d’utilité publique”.
Selon lui, il existe aujourd’hui de nouveaux spéculateurs plus dangereux que les maires qu’il a dénommés les agences immobilières et des escrocs qui morcellent et vendent tous les espaces vides. “Tout le monde est devenu géomètre. Même une personne qui n’a que le niveau de la 2e année du premier cycle peut exercer ce métier. Les maires ne sont pas les seuls coupables. Je connais beaucoup de personnes qui sont dans l’illégalité. Mais le maire n’a pas le pouvoir de démolir. C’est la justice qui a ce pouvoir”, s’est indigné le maire Diarra.
Après l’étape de Tabacoro, les ministres visiblement sur les nerfs, ont pris la route de Kambila, situé à une quarantaine de kilomètres de Bamako. A leur arrivée, ils ont été accueillis par le maire de la Commune rurale, Georges Kané, et Adama Bakayoko, PDG de la Société de production des maisons construites (Sopromac). Sur ce chantier, 1000 logements sociaux destinés exclusivement aux militaires sont en cours de construction dans le cadre du partenariat public-privé. Le PDG de Sopromac a déclaré que 823 lots de type F3 et F4 sont achevés.
Ensuite, les ministres et leur délégation ont été invités à visiter l’usine de production de briques de la Sopromac. Ici, 20 000 briques sont confectionnées chaque jour. Les ministres Kalifa et Alhassane Ahmed Ag Moussa ont apprécié le professionnalisme et la performance de l’entreprise. A la fin de la visite, les deux membres du gouvernement ont donné leurs impressions.

Des sanctions risquent de tomber
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a insisté sur les anomalies liées à l’occupation des voies d’accès. Selon lui, il est inadmissible de bloquer le processus d’attribution des logements. Il faut trouver des moyens pour dégager les occupants. A cet effet, il a noté que : “Il y a plus de 5000 qui attendent d’être livrés. Il est difficile d’admettre à une frange de 200 à 300 personnes qui occupent les voies d’empêcher à une population de presque de 60 000 d’accéder à ces logements. C’est pourquoi, nous sommes venus constater l’ampleur et nous imprégner de ce qui peut mettre en cause l’esprit même de ces logements sociaux que beaucoup de Maliens attendent”.

Le ministre Kalifa a salué l’engagement des entreprises dans la construction des logements. Il a ensuite fait savoir que ces sociétés travaillent dans les règles de l’art. De son constat, les travaux se passent assez bien. Il a aussi soutenu que toute œuvre humaine est imparfaite.

De son côté, le ministre des Collectivités territoriales a indiqué que les plus hautes autorités doivent agir pour apporter les corrections idoines aux anomalies. Alhassane Ahmed Ag Moussa a promis qu’un cadre de concertation sera mis en place très rapidement qui va regrouper tous les départements et services techniques concernés, les autorités locales pour apporter les solutions dans les meilleurs délais.

“Ce cadre de concertation va définir la meilleure approche, la plus efficace et dans la sérénité pour dégager ceux qui occupent illégalement les voies d’accès aux logements sociaux. Apparemment beaucoup de maisons ont été sans construites sans aucune autorisation. Nous allons faire le point détaillé, déterminer les responsabilités des uns et des autres, et agir en conséquence. C’est possible qu’il y aura des sanctions”, a-t-il conclu.
Jean Goïta

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