Adama Amion Guindo, chef DEP de l’OMH : "Il n'y aura pas de blanc-seing pour les occupants sans titre ni droit"

Depuis des années, l'Etat a pris des décrets déclarant d'utilité publique le site des logements sociaux de N'Tabacoro.

21 Juin 2025 - 01:50
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Adama Amion Guindo, chef DEP de l’OMH : "Il n'y aura pas de blanc-seing pour les occupants sans titre ni droit"
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Adama Amion Guindo, chef DEP de l’OMH : "Il n'y aura pas de blanc-seing pour les occupants sans titre ni droit"

Ces déclarations ont été suivies par une mesure d'expropriation des détenteurs de droits réels sur les espaces concernés. Malgré l'effectivité de toutes ces mesures, des prédateurs sont parvenus à convaincre des citoyens à occuper le site avec des actes administratifs artificiellement crées. Dans l'interview ci-dessous qu'il nous a accordée, le chef du département études et planification (DEP) de l'Office malien de l'habitat (OMH), Adama Amion Guindo, précise que l'opération de libération des emprises, des voies d'accès aux logements sociaux, le lit du marigot et ses servitudes n'est pas rapportée. M. Guindo n'y va pas de main morte pour fustiger les constructions illicites sur le site de N'Tabacoro avant de prévenir, "qu'il n'y aura pas de blanc-seing pour les occupants sans titre ni droit". Entretien. 

ujourd'hui-Mali : Le site des logements sociaux de N'Tabacoro fait l'objet d'agression depuis fort longtemps. Aujourd'hui, il est question de mettre de l'ordre en privilégeant la sortie des voies d'accès. Est-ce une opération de démolition ou de simple libération des emprises ? 

Adama Amion Guindo : Véritablement, il s'agit d'une libération des emprises, des voies d'accès, le lit du marigot et ses servitudes ainsi que les espaces réservés à la réalisation des équipements. Il y a lieu de comprendre que cette libération va forcément déboucher sur une démolition de toutes les installations se trouvant dans les emprises concernées par l'opération. Il est important de noter que la libération des voies d'accès ne vise ni plus ni moins que de faciliter aux uns et aux autres l'accès à leur logement. S'agissant des espaces réservés à la réalisation des équipements, leur libération permettra à coup sûr, la construction des centres de santé, écoles, pharmacies, boulangeries, Mais à ce jour, le triste constat qui se dresse, est l'occupation anarchique de tous ces espaces quand bien même la zone est déclarée d'utilité publique. Pour ce qui est du lit du marigot et ses servitudes, ils n'échapperont pas non plus à l'opération. Leur occupation anarchique est un terreau fertile aux inondations dans des logements sociaux. Or, nous devons respecter le cadre de vie de ceux qui y vivent.

Depuis quand le site est en proie à des occupations illicites ?

Cette histoire remonte aux années 2014-2015. Aujourd'hui, sachant qu'ils sont dans du faux d'où des constructions nocturnes ont le vent en poupe. Cela, dans le seul but, d'éviter les équipes de brigades de la DNUH et des gendarmes déployées sur le site. Si ce n'est pas de la prédation foncière, pourquoi construire nuitamment ?

Concrètement, où en êtes-vous avec le projet de démolition des occupations illicites sur le site de N'Tabacoro ?

Vous savez, même quand on a le droit de son côté, il y a des actes qu'il faut humaniser. Au Mali, la pratique recommande de "temporiser" lorsque les pluies s'installent. A cet égard, nous allons patienter. Pour autant, cela n'est pas synonyme de l'abandon du projet.

En réalité, la mesure n'est pas rapportée. Mieux, il n'y aura pas de blanc-seing pour les occupants sans titre ni droit.

Pouvez-vous nous parler de la base juridique de l'opération ?

Fondamentalement, il y a lieu de noter que le site est déclaré d'utilité publique depuis des années. Ce n'est pas tout. Il y a aussi une affectation légale de ce site au ministère en charge de l'Habitat et un plan d'aménagement a été initié et approuvé. Autre base juridique, l'autorisation de démolition du gouverneur, des investissements réalisés illicitement.

Avec la libération ou la démolition des constructions illicites doit-on s'attendre à la réalisation de nouveaux logements en lieu et place ?

 A priori, il n'y aura pas de construction de logements sociaux. Il s'agira principalement de "dégager" des maisons qui ont été illégalement construites sur des voies et équipements qui font que des résidents souffrent le martyre dans la cité.

Comme indiqué plus haut, il nous appartiendra de libérer les voies d'accès, les équipements, le lit du marigot et ses servitudes. Sur ce site, les études ont tout prévu et il est inconcevable que des prédateurs fonciers s'accaparent créant une anarchie indescriptible dans la zone.                                                                                                                                                        

Propos recueillis par Kassoum Théra

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