Désenclavement urbain : Le calvaire sans fin des populations de Sikoro-Sourakabou et Banconi-Farada

25 Sep 2025 - 01:36
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Désenclavement urbain :   Le calvaire sans fin des populations de Sikoro-Sourakabou et Banconi-Farada

En commune 1 du district de Bamako, à l'intersection de la route Sikoroni-Hippodrome et au cœur du petit marché du coin, une voie presque invisible remonte une semi-colline en traversant Sourakabou et le contrebas d'un quartier niché au flanc d'une colline un peu plus à l'ouest appelée Banconi-Farada. Cette route mène jusqu'à la route Dialakorodji. La zone est densément peuplée avec un trafic routier intense.

 Malgré cette configuration urbanistique, les populations vivent un calvaire permanent à cause de la dégradation avancée de cette voie pleine de crevasses, de fragments rocheux et de trous béants dans lesquels les eaux usées des riverains stagnent à l'air libre. En saison pluvieuse, c'est la croix et la bannière pour les habitants qui empruntent quotidiennement ce tronçon pour se rendre à leur travail, tant sa praticabilité donne des soucis aux plus téméraires des usagers.

Au regard de la physionomie de cette zone, il est difficile à tout observateur d'admettre qu'on se trouve réellement dans un quartier populaire proche du centre de Bamako, la capitale. Tant le chaos qui règne à cet endroit a fini par convaincre les plus sceptiques que Sikoro-Sourakabou et Banconi-Farada sont les oubliés du développement urbain. Ces quartiers sont juste un réservoir de voix électorales pour des politiciens désireux de se faire élire au nom des populations qu'ils n’hésitent pas pourtant à abandonner à leur sort.

Si, ici, les inondations n'ont pas droit d'être cité à cause de l'altitude du secteur, force est de reconnaître que l'état lamentable de cette route mérite que le gouvernement s'y penche en mettant en œuvre un projet de réhabilitation par un bitumage conséquent de la voie afin de soulager les usagers, dont une majorité de motocyclistes sont confrontés à des pannes récurrentes de leurs engins devenus des montures servant plutôt à faire du rodéo. Cela, au moment où le commun des mortels crie à la galère dans un pays en crise généralisée.

Secrétaire administratif de l'Association citoyenne pour le développement de Sikoro-Sourakabougou (ACDSS), une organisation œuvrant pour l'épanouissement des habitants de cette contrée, M. Ismaël Koné déplore notamment l'inaction des autorités face à un constat désespérant que constitue ce tronçon urbain en plein Bamako. C’est donc fort naturellement qu’il lance un appel pressant aux autorités du pays, particulièrement à Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures, afin qu'une délégation de son département puisse venir constater de visu le niveau de dégradation avancée de cette voie et s'imprégner de la souffrance de la population de Sikoro-Sourakabougou qui dure depuis des décennies, sans qu'aucune solution ne se dessine pour soulager les habitants.

Entre espoir et résignation, la capacité d'adaptation des usagers a atteint le seuil critique avec des réactions d'indignation, des aveux d'amertume et d'impuissance des riverains de cet axe routier incontournable pour rejoindre le centre-ville. « Emprunter cette route pour aller à l'école est un vrai cauchemar à cause des innombrables trous qui jalonnent le parcours, surtout en saison des pluies où on est littéralement embourbé, tellement la chaussée est impraticable. Et pour être à l'heure dans nos établissements, nous sommes forcés de prendre deux heures d'avance », témoigne Hamaye Dagamaïssa, un étudiant en fin de cycle à l'université Kurukan Fuga de Bamako et habitant du quartier. Et d'ajouter, « il est impossible de se déplacer avec une moto une semaine entière sans qu'elle tombe en panne. De ce fait, nous sommes obligés d'alterner nos déplacements entre la moto et les Sotramas pour être assidus aux cours ».

De nos jours, les populations de Sikoro-Sourakabou implorent les autorités du pays (le président de la transition en premier lieu) pour mettre un terme à leur souffrance. Elles souhaitent notamment que cette voie profite des « actions salvatrices » des œuvres sociales du président Assimi Goïta. En somme, cet appel est un véritable cri du cœur en direction de nos décideurs, dans l'espoir qu'il trouve un écho favorable au sommet de l'État.

Thierno Barro

Expert en communication

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