Ibrahim Boubacar Keïta : La continuité dans le changement

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Tumultueuse gouvernance sous IBK : Est-ce la fin d’un mythe ?
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta

Pour mieux comprendre le président IBK, il faut revisiter son ancien parti politique l’ADEMA-PASJ. Ce parti, membre de l’International socialiste a de fortes accointances avec la France et a à son actif la chute du régime Moussa Traore sous le vocable du mouvement démocratique de 1991. A la chute de Moussa, l’ADEMA avait promis monts et merveilles au peuple malien. Mais au fil du temps, le peuple a compris que les fondateurs du parti de l’abeille étaient des chercheurs de pouvoir et qu’ils ne pouvaient changer que leur propre condition de vie. Du coup, les conditions de vie des barons du régime ADEMA ont changé avec à la clé 21 milliardaires tous issus du parti de l’abeille.

 

A partir du second mandat d’Alpha Oumar Konaré (anciens ministres du régime Moussa), commence alors la promotion d’anciens ministres de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) et leur réhabilitation dans leur fonction. Dès cet instant, le mode de gouvernance ancré chez nos démocrates est la continuité dans le changement. Continuer à faire le changement avec les anciens, c’est-ce qu’Ibrahim Boubacar Keïta appelle changement.

Pour Ibrahim Boubacar Kéita, comme pour ses adversaires du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR), le changement à Bamako risque de déstabiliser ou de débloquer le système malien figé depuis l’intervention militaire française de 2013. Le président IBK a peur et certains ambassadeurs des pays européens l’entretiennent dans cet état d’esprit. Les adversaires potentiels d’IBK, qui se taisaient depuis si longtemps, se reprennent à rêver.

 

L’affaire de surfacturation qui défraye la chronique est un signe fort de la faiblesse et de précarité du régime. Sur les 32 ministres du gouvernement, trois seulement sont animés par un changement radical du système. Cette politique de continuité dans le changement n’augure rien de bon pour IBK qui a juré devant le peuple que le changement se fera, inchallah ! Comme dit le sage : «Ventre creux n’a point d’oreilles». Le printemps est à nos portes. Tout comme les derniers évènements du Burkina Faso qui inspireront le peuple Malien à prendre son destin en main.

 

Safounè KOUMBA

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