Répétition des déviances de nos corps habillés : Quand l’armée et la police deviennent des tanières de délinquants

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Vols, arnaques, viols, brimades de paisibles citoyens, bagarres et scènes de rue, les frasques répétées de nos corps habillés de la police et de l’armée commencent à inquiéter maints Maliens. Au lieu de garantir la sécurité des populations, les forces de l’ordre et de défense deviennent simplement des vecteurs d’insécurité.

Depuis une dizaine d’années, l’armée fait partie des rares secteurs sinon le seul où les recrutements se passent tous les ans. La gendarmerie, l’armée et aussi certains corps paramilitaires comme la police et la douane sont aujourd’hui l’attraction de jeunes dont la majorité est à la quête d’un emploi plutôt que la défense de la patrie. Les jeunes recrues dans ces corps ces derniers temps ont fait montre de comportements déviants, inacceptables de gens qui prétendent défendre la patrie, sécuriser les biens et les personnes. Le dernier exemple nous est venu de Djélibougou. Dimanche 27 novembre dernier, un jeune grièvement blessé par suite d’accident de la circulation. Mais alors que  l’on s’attelait à chercher un moyen pour l’évacuer dans le centre de santé le plus près, deux jeunes militaires font irruption, s’en prennent au blessé qu’ils tentent de rouer de coups. C’est alors que un passant surement un gradé de l’armée donne l’ordre à ces derniers de déguerpis des lieux, contraignant les deux militaires à laisser le jeune pour qu’il soit évacué à l’hôpital. Selon les investigations, l’un des deux jeunes militaires serait en conflit « de femmes » avec le jeune blessé. Son frère, témoin de la scène raconte, que les deux militaires ont voulu lui aussi porter la main sur lui. Il y a quelques jours, c’est encore deux autres jeunes policiers qui intimident un vendeur de jouets à la sauvette Square Kwamé N’krumah. Pour l’arnaquer, ils lui font croire qu’il est interdit de vendre  sur les lieux et tentent de lui prendre sa marchandise. Ils ont finalement réussi à lui prendre de l’argent afin de lui laisser  sa marchandise. Se sentant escroqué, il a nous a rapporté les faits au niveau de la station d’en face. Il y a environ deux mois, à l’ACI, des policiers ont arrêté un honnête citoyen camerounais,  l’accusant d’arnaqueur sur le net. Après une intense discussion, ces derniers demandent la carte de séjour de ce dernier. Ils ont fini par lui soutirer la somme de 30.000 f CFA, avant de le laisser s’en aller.

Abus sexuels…

La plus grave des dérives est venue des policiers il y a plusieurs mois déjà. Au cours d’une de leur rafle nocturne, ils ont arrêté une jeune fille togolaise, servante dans un bar, qui revenait de son lieu de travail. Celle-ci n’avait aucune pièce sur elle. Mais au lieu de la conduire dans un commissariat, ils ont choisi d’en faire leur esclave sexuel pour satisfaire leur libido. A tour de rôle près de 5 policiers l’ont violée avant de la laisser partir. Le lendemain au boulot, la fille marchait à peine. Informé, son patron décide de porter plainte, mais a été dissuader par ces compatriotes congolais. Ces quelques cas de déviance parmi tant d’autres cachés sous le boisseau, montrent bien qu’il y a un malaise profond dans les forces de l’ordre  et de défense et qu’il faille revoir le processus de recrutement ou carrément la formation psychologique des nouvelles recrues. La police a besoin de redorer son blason terni par ces frasques de ces jeunes nouveaux recrues. Qu’attendent donc les directeurs généraux de la police nationale et le Chef d’Etat major de l’armée, pour nettoyer les écuries d’Augias? Attendent-t-ils le pire?

Qui recrute-t-on sous les drapeaux?

La réponse à cette question est simple à donner. Il suffit d’être un jeune malien, âgé d’au moins 18 ans, de jouir d’une bonne santé physique et mentale. Pour entrer sous les drapeaux, il faut passer et réussir à un concours ou un test organisé par les divers corps de l’armée. Rien dans le processus de recrutement ne prend en compte la moralité des jeunes recrus. On y tient grand compte de la plastique des candidats, jamais on ne les analyse de l’intérieur. Aucun test psychologique n’est fait. Les aptitudes recherchées sont la capacité physique et peut être -dans certains cas- la capacité intellectuelle. Ainsi, sans trop y faire attention, l’armée enrôle dans ses rangs de jeunes de mauvaise éducation, de toxicomanes ou même d’anciens membres de gangs. L’armée et la police semblent devenir un refuge pour des jeunes qui veulent se mettre à l’abri du chômage ambiant en court dans le pays. Certains parmi eux ne s’en cachent même plus. On les entend souvent dire que c’est la seule possibilité qui s’offre à eux pour ne pas mourir de chômage.

Paul N’guessan

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