Lutte contre la corruption au Mali : Mara annonce l’ouverture d’un grand procès en novembre prochain

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Moussa Mara

Pendant que des Maliens ont le sentiment que la déclaration présidentielle qui voudrait que l’année 2014 soit celle de la lutte contre la corruption reste un vœu pieux, voilà que le Premier ministre jette un pavée dans la marre. A la faveur d’une table ronde dont il a présidée la cérémonie d’ouverture, jeudi 20 octobre 2014, le chef du gouvernement du Mali a en effet annoncé l’ouverture très prochaine d’un procès sur un certain nombre de dossiers.

 

«Aucune nation ne peut se développer tant que le tissu économique, social voire politique est gangrené par la corruption et l’impunité aussi bien des corrompus que des corrupteurs». Ces propos, qui sont ceux de Moussa Mara, Premier ministre du Mali, ont été tenus lors de l’ouverture des travaux d’une table ronde organisée par Transparency International, en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert et l’Institut des hautes études en management (Ihem). Ladite rencontre, tenue au Centre international de conférence de Bamako, portait sur : «Bonne gouvernance-transparence-développement».

 

Par la même occasion, le Premier ministre a mis un accent particulier sur la détermination du chef de l’Etat  et de son gouvernement à aller à la croisade contre ce fléau. «Dans cette perspective, nous avons pris des dispositions pour actualiser le plan national d’actions 2009-2013 de mise en œuvre des recommandations des états généraux sur la corruption et la délinquance financière pour couvrir la période 2014-2018», a-t-il affirmé. Avant d’engager son équipe à mettre en place toutes les activités prévues depuis 2009 et qui sont restées, pour une large part, non suivies.

 

A en croire M. Mara, l’une des actions phare du gouvernement reste l’intensification de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Cela s’est, dit-il, matérialisé par la promulgation, en mai dernier, de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite. S’y ajoutent des actions en cours, notamment la création d’un organe central chargé de la coordination de la lutte contre la corruption et les infractions connexes; la mise en place d’un centre de traitement des informations fournies par les citoyens et la reforme des structures de contrôle.

 

Si l’on en croit le chef du gouvernement, le Mali sera très prochainement doté d’une politique nationale de transparence, suivie de la mise en place d’un système d’information sur la transparence. Selon lui, ces outils de gouvernance visent à définir et proposer un cadre référentiel dans lequel s’inscriront et convergeront toutes les initiatives gouvernementales, visant à améliorer et à promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques et dans la vie publique de façon générale. Ces actions compléteront, a-t-il dit, celles de la lutte anti-corruption menées jusque-là. «A cet titre, nous attendons un grand procès en novembre prochain sur les dossiers relatifs à la corruption. Ce grand procès donnera l’occasion d’illustrer, de manière pratique, la volonté du chef de l’Etat et du gouvernement de donner corps à cette année 2014, proclamée comme année de lutte contre la corruption», a annoncé le chef du gouvernement, convaincu que sans sanction, la lutte contre la corruption restera un vain mot.

 

Toutefois, le patron de la Primature n’a fait allusion à aucun des dossiers qui sont sur la table du gouvernement, notamment ceux de l’avion présidentiel et des surfacturations liées aux contrats d’armement. Il s’est tout de même montré conscient des attentes du peuple en matière de mise en œuvre de ces différentes actions. «C’est pourquoi, elles seront conduites par le gouvernement avec rigueur et professionnalisme, dans la transparence, l’équipe et avec un objectif de résultats», a rassuré le Premier ministre.

 

Avant lui, Abdoullah Coulibaly, Directeur général de l’Ihem, Jan H. Fahlbusch, Représentant Résident de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung et Peter Eigen, Fondateur de Transparency International, ont, tour à tour, souligné les méfaits de la corruption sur le développement des pays, notamment ceux d’Afrique, soulignant la nécessité de la combattre. Contre ce phénomène qu’il a qualifié de défi mondial, le fondateur de Transparency a appelé la société civile malienne à appuyer les efforts du gouvernement et de ses partenaires.

Il faut rappeler que cette table ronde  de haut niveau visait à aider le Mali à réussir un modèle de gouvernance, dans un contexte post-crise. Pour y parvenir, les organisateurs avaient fait appel à une quinzaine de panelistes triés sur le volet. Parmi eux: le Premier ministre, Moussa Mara; le Vérificateur général, Ousmane Touré; des membres du gouvernement; l’Ambassadeur de l’Union  européenne au Mali et le Directeur de publication de ‘’Le Prétoire’’, Birama Fall.

 

Bakary SOGODOGO

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Seule la nature est capable de certaines choses, on a devant nous un COPIE-COLLE identique de l’histoire du Mali.
    Un controleur qui sera controle.

  2. Le peuple attend avec impatience qu’en fin il y a une action contre la delinquence financier, mais il faut avoir les pieds sur terre le Mali est loin de pouvoir donner justuce comme le peuple aurait souhaite. Depuis sous GMT, les memes mots et discours, donc on peut espere pas plus.

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