Marché des installations téléphoniques de la cité administrative : 5,5 milliards CFA volatilisés

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Inaugurée à grands renforts de publicité, la cité administrative apparaît, derrière ses façades luxuriantes, comme une coquille vide. Ou presque.

Six mois après, aucune connexion internet digne de ce nom. Aucune installation téléphonique permettant à la vingtaine de ministères de faire face à leurs missions. Alors que l’appel d’offres avait été enlevé par CFA – Technologies pour un montant de 5,5 milliards CFA. Et un délai d’exécution de cinq mois. Mais quatre mois après, pas un câble n’a été installé. Curieusement.

 Le projet de construction de la Cité administrative avait, au départ, séduit  plusieurs partenaires financiers du Mali. Mais  c’est, finalement, la Libye qui  a financé le projet. S’agissant des installations téléphoniques et de la connexion -internet de la cité administrative, c’est YTelcom, une société française, située au 16è arrondissement de Paris,  avant son rachat par des Israéliens, qui a négocié et obtenu le marché. Spécialisée dans les installations téléphoniques et de  connexion -internet, YTelcom s’était engagé à installer, le téléphone, l’internet ainsi qu’un système d’interphone permettant à tous les départements ministériels de communiquer via le téléphone et le net. Sans facture. Aussi, YTelcom proposait un système de sécurité et de surveillance très avancé. Afin d’épargner les départements ministériels du piratage de leur système. C’est fort de ces propositions que YTelcom a arraché  le marché des installations téléphoniques pour un cout de 4 milliard CFA.

Elle commence les travaux qui connaitront plusieurs interruptions, faute d’argent. Entre temps, la société YTelcom est  rachetée par les Israéliens. La situation se complique.  Car Claude Daguisy, directeur de la stratégie et des filiales d’ YTelcom, qui s’occupait des travaux sur le terrain, démissionne pour créer Cimalcom, une société de droit malien. Il est rejoint par plusieurs techniciens d’Ytelcom. Cette situation va contraindre les nouveaux acquéreurs d’YTelcom (les Israéliens), qui n’ont pas de relations au Mali,  à abandonner le marché de la Cité administrative. Alors qu’elle avait déjà perçu près de deux milliards CFA.

Cimalcom, dont le DG, Claude Daguisy, a une maitrise parfaite du dossier, est sollicitée pour continuer les travaux pour le même montant : 4 milliards CFA. Cimalcom qui venait de prendre le relais n’hésite pas à signaler, aux autorités maliennes, un trop perçu pour YTelcom d’une somme de près de deux milliards CFA. Aussi, elle demande à l’Etat malien d’attaquer YTelcom  devant un tribunal de Genève. Afin de récupérer cet argent. L’Etat a-t-il suivi le conseil du Directeur de Cimalcom ? Difficile de le savoir. Une certitude : c’est dans ce contexte que Ahmed Diane Semaga a été nommé ministre de l’Equipement  et des Transports. Sans autre forme de procès, il s’empare du dossier et résilie le  contrat de Cimalcom. Avant de lancer un appel d’offres international auquel, quatre sociétés  prennent part dont Cimalcom et CFAO Technologie.

Selon une source bien informée, CFAO Technologie était la seule société, parmi les postulantes qui n’était pas en règle. La même source indique que cette société a été vendue en Bourse. Avant même le lancement de l’appel d’offres. Mais, à la surprise générale, M. Semega attribue le marché à la société «fictive» : CFAO -Technologie.  Les responsables de Cimalcom, saisissent l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, qui leur donnent raison.  Avant d’exiger l’annulation du marché, illégalement, attribué à CFAO -Technologies. Cilmalcom s’apprêtait alors  à  continuer les travaux, quand le ministre Sémega attaque la décision de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics à la Cour Suprême. Mais avant même que la décision de la Cour Suprême ne tombe, les Maliens apprennent, par le conseil des ministres du 27 juillet 2011, que marché est attribué, à CFAO -Technologies, pour un montant de 5,5 milliards CFA. Soit un milliard de plus  que l’ancien contrat.

 Rappelons que le marché a été attribué à CFAO -Technologies depuis juillet dernier, pour un délai d’exécution de cinq mois. A ce jour, il n’y a ni téléphone, ni connexion -internet digne de ce nom à la Cité administrative. Pour se sortir de « l’isolement » dans lequel ils sont confinés, la vingtaine de départements ministériels a recours au téléphone « Wassa ». Un téléphone qui ne fonctionne que quand il veut, comme il veut. Car pour téléphoner ou se connecter sur internet, c’est la croix et la bannière. Ce qui fera dire à un conseiller technique que les «départements ne travaillent plus après leur déménagement à la cité ministérielle».

 

Pourquoi cette affaire de téléphone ne finit pas de finir ? Pourquoi CFAO Technologies accuse-t-elle ce retard ? Pourquoi le ministre Sémega tenait à ce que le marché soit attribué à CFAO -Technologies ? Quelles raisons ont-elles poussé M. Séméga  à attaquer la décision de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ? 

 

C’est pour répondre à ces questions que nous avons tenté de rencontrer le ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diane Séméga. Peine perdue. Toutes nos sollicitations se sont heurtées à un mur de silence

 

Abou BERTHE

 

 

 


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1 commentaire

  1. Parceque tout simplement Mr Semega est un voleur comme tant d’autres et comme tout voleur ils n’ont pas d’arguments pour se justifier raison pour laquelle il ne veut pas donner la face.
    mais son cas est dejà à moitier regler puisqu’il se trouve aux mains de la junte alors il va devoir expliquer sans qu’on lui demande les raisons de son comportement honteux.

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