Les réfugiés maliens identifiés par les Nations unies pourront participer à l'élection du président de la République dans les ambassades maliennes des pays d'accueil. L'annonce a été faite par le ministre de défense et des anciens combattants lors de la 25ème session du comité de suivi de l'accord pour la paix et la réconciliation, tenue cette semaine à Bamako. En revanche, les huit mille deux cent vingt-cinq réfugiés du camp de Mangaïzé au Niger disent ne pas être informés de cette décision, ni par HCR ni par les autorités maliennes.
La participation des
réfugiés à l’élection présidentielle est donc l’un des compromis de cette 25ème session du
Comité de suivi de l'accord. Ils devront le faire dans les ambassades maliennes des pays d'accueil. Le vote de ces derniers ne sera effectif que s'ils sont immatriculés par le
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, HCR. Ces réfugiés doivent être munis de leurs cartes des
réfugiés. « Est réfugié celui qui est reconnu par les Nations unies comme tel. Lorsqu’un malien dans un pays reconnu comme réfugié, ce malien-là pourra voter s’il se rend à l’ambassade du Mali », explique Tiénan Coulibaly, ministre de la défense et des ancien combattants.
Du coté des réfugiés du
camp de Mangaïzé au Niger, ses responsables affirment qu'ils n'ont pas été consultés ni par les autorités maliennes ni par le HCR. Alors que cette décision intervient au moment où certains réfugiés se sont déclarés
volontaires auprès du HCR à rentrer au pays. Ils disent vouloir participer aux prochaines
élections présidentielles.
« Nous-mêmes réfugiés nous nous sommes portés volontaires, comme d'autres d’ailleurs. C'est uniquement pour aller faire les élections. Par ce qu'il y' a parmi des leaders qui veulent être candidats aux
élections municipales », a déclaré Aminata dite Manema Walet Issafeytane. Pour la présidente du
Comité de relais communautaire du camp de Mangaïzé, ces réfugiés sont en stand-by et attendent le
HCR. « Mais est-ce qu'on pourrait voter ici parce que c'est ça le problème. C'est ça qu'on a fait ici pendant le premier mandat d'Ibrahim Boubacar Keita : on a amené des urnes ici, mais on n'a pas pu voter parce que la
majorité des gens ici n'a pas sa carte Nina », regrette Mme Aminata dite Manema Walet Issafeytane. Avant d’ajouter : « s'il y'a une carte différente de la
carte Nina distribuée au niveau de tout le camp, et que tout le monde a accès à cette
carte, on va très bien voter et rien ne nous empêchera de voter ».
Concernant les déplacés internes, le ministre de la défense affirme que des dispositions sont prises pour leur participation au vote. Il faut rappeler que le Mali compte à ce jour plus de
136.000 réfugiés, près de
52.000 déplacés et plus de
64 000 rapatriés.
avec ST