Financement de la Présidentielle 2012 : 3 milliards de FCFA pour Modibo Sidibé?

23 Juin 2011 - 00:00
23 Juin 2011 - 00:00
 0

Cette information a été livrée par le très prestigieux Jeune Afrique, hebdomadaire international indépendant, dans sa livraison n° 2631 du 12 au 18 juin 2001. En fait, c’est dans une bulle, intitulée: «Mali, Sidibé fourbit ses armes» que ces trois milliards ont été annoncés, dans la rubrique Politique, économie, culture et société, très précisément en page 9.

Voici le contenu intégral de l’article: «Ancien Premier ministre malien et candidat potentiel à la présidentielle d’avril 2012, Modibo Sidibé aurait, la semaine dernière, reçu en vue de sa campagne électorale divers équipements (tee-shirts, téléphones mobiles, véhicules 4x4, etc.) en provenance de Chine. Montant de la commande: 3 milliards de FCFA (4,5 millions d’euros).
Depuis un certain temps déjà, les partisans de ce haut fonctionnaire qui a servi sous le régime des deux chefs d’Etat (Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré) se mobilisent pour soutenir sa candidature».

Si l’information de Jeune Afrique se confirmait, il va falloir que le probable futur candidat s’explique tout d’abord sur l’origine de cette fortune, parce que tous les avantages, y compris la «Caisse noire» de 35 millions de FCFA mensuels qu’il a encaissée durant 48 mois à la Primature sont loin de totaliser ce montant faramineux. Lequel n’est que la partie visible de l’iceberg. Déjà, des partisans de l’ancien Premier ministre essaient de banaliser cette somme, en disant que la famille de son épouse est «vachement riche» et qu’elle pourrait, à elle seule, mobiliser trois milliards. D’autres susurrent que cette commande logistique a été possible grâce aux retombées de «l’Initiative Riz», sinon à celles des exonérations distribuées à tour de bras par son fidèle parmi les fidèles, l’ancien ministre des Finances Abou-Bakar Traoré. Celui-ci a été ensuite parachuté aux Mines (il avait tissé des liens douteux,  à la fois avec la société italienne ENI, qui veut exploiter le pétrole malien, et de grandes sociétés minières de la place) afin de boucler la constitution du trésor de guerre indispensable pour aller à la conquête de Koulouba.

Quels que soient les moyens par lesquels ce montant aurait été mobilisé pour l’achat d’équipements, cela heurte la morale dans un pays pauvre comme le nôtre, où les services sociaux de base (écoles, centres de santé, hydraulique…) sont insuffisants. Et dire que ce sont des fonctionnaires ou des agents au service de l’Etat qui brassent des milliards! Cela est incompréhensible, dans la mesure où  leur traitement salarial mensuel est insignifiant. 

Il est vrai qu’en politique l’argent est le nerf de la guerre, mais il faut éviter de jouer sur la misère des laborieuses populations en tentant d’acheter leur conscience, comme s’il s’agissait de bétail électoral. Il faut également s’interdire d’injecter des sommes énormes dans la campagne pour se faire élire. C’est pourquoi il est très souhaitable que les réformes en cours puissent plafonner les dépenses électorales des candidats et que tous les prétendants à la magistrature suprême de l’Etat s’engagent, à travers un serment solennel qui n’empêchera pas les vérifications adéquates, à ne pas dépasser le seuil indiqué. Idem pour les législatives.
Chahana Takiou 

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0