Front anti-réforme : La marche boudée
Après l’échec du meeting du samedi 19 novembre 2011 à la Pyramide du souvenir, le front anti-reforme a essuyé hier un autre cinglant revers lors de sa marche annoncée à grand renfort de tapages médiatiques. Les populations de Bamako, qui ne semblent plus croire aux discours politiques, ont préféré vaquer à leurs occupations. Aly Nouhoun Diallo et ses camarades ont finalement été sauvés d’une humiliation suprême par les policiers qui manifestaient contre l’Assurance maladie obligatoire,
Ils étaient nombreux les leaders des organisations hostiles au projet de réforme constitutionnelle dont l’adoption est prévue par voie référendaire le 29 avril 2012 en couplage avec le premier tour de la présidentielle, à prendre part à cette marche. Aly Nouhoum Diallo de la Comode, Daniel Amagouin Tessougué du Sylima, Oumar Mariko du parti Sadi, Adama Diakité du Collectif des organisations de la société civile, Adama Bah du Mouvement des sans voies, Hamadoun Amion Guindo de la CSTM, Siméon Keïta du Syndicat de la police nationale, ont conduit hier mercredi 30 novembre 2011 la marche de protestation contre le projet de réforme constitutionnelle.
Une marche qui est partie de la Pyramide du souvenir, aux environs de 9h, et qui a longé, dans le sens interdit, la voie qui passe derrière la BDM jusqu’au Malimag pour se terminer au monument de l’indépendance, par plusieurs interventions. Chose curieuse et décevante, le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, n’a pas répondu à l’appel. Lui et sa centrale qui étaient pourtant considérés comme le fer de lance de ce mouvement. Est-ce que le signe d’un désaveu commencé même à l’interne des frontistes ? Toujours est-il que les populations de Bamako ne se sont pas senties concernées par une marche aux objectifs confus. Derrière le combat se cachent mal des desseins personnels comme cela était perceptif dans les discours de clôture de la marche. Pendant que les Aly Nouhoum Diallo, Oumar Mariko et Daniel Amagouin Tessougué qualifiaient le projet de réforme d’ « un coup d’Etat contre la constitution »,Hamadoun Amion Guindo de la CSTM et Siméon Keïta de la police dénonçaient avec accent l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Monsieur Siméon Keïta est allé jusqu’à régler ses comptes avec le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le général Sadio Gassama, en demandant son départ du gouvernement pour travail fractionnel au sein de la police nationale. Quant à Adama Bah du Mouvement des sans voies, il n’a même pas fait cas de l’objet de la marche. Son hors-sujet l’a amené à parler des droits des déguerpis des quartiers de Sabalibougou et tout le reste du Mali.
C’est dire que le collectif a donné échos aux revendications personnalisées , On comprend donc pourquoi les populations de Bamako n’ont pas voulu se laisser embobiner dans une aventure dont les animateurs sont plutôt obnubilés par le réglement de comptes personnels avec le régime,
Abdoulaye Diakité
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