Mali: un gouvernement d’ouverture pour une promesse de réconciliation

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Oumar Tatam Ly le nouveau prémier ministre d'IBK
Oumar Tatam Ly le nouveau prémier ministre d’IBK

Le pays a un nouveau gouvernement. Il a donc été dévoilé hier, dimanche 8 septembre, par le Premier ministre Oumar Tatam Ly, un an et demi après le coup d’Etat militaire qui a plongé le pays dans la crise. Il comprend, au total, trente-quatre ministres et ministres délégués. Si on y trouve au moins onze membres actifs du Rassemblement pour le Mali (RPM), il y a aussi de la place pour d’autres tendances dans ce gouvernement.

« Je serai le président de tous les Maliens, le président de la réconciliation nationale ». On retrouve dans la formation du nouveau gouvernement les traces de ces propos tenus récemment par Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien.

 

Certes, au moins 11 ministres de la nouvelle équipe sont membres actifs de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) mais il a été quand même fait de la place aux autres tendances dans ce gouvernement de 34 membres, avec d’ailleurs des symboles assez forts de la réconciliation souhaitée, comme la nomination aux Affaires étrangères d’un ex-rebelle arabe des années 1990, Zahabi Ould Sidi Mohamed (Lire plus bas).

 

 

Double volonté d’aller vers cette réconciliation nationale d’ailleurs puisque l’on note la création d’un ministère de la Réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, piloté par Cheick Oumar Diarrah.

 

 

 ► A (RE)ECOUTER : Les grands travaux du nouveau président élu

 

 

IBK et son Premier ministre Oumar Tatam Ly ont également tenu compte des compétences de certains avec, par exemple, les titulaires de la Défense (Soumeylou Boubèye Maïga), de la Sécurité (colonel Sada Samaké), des Finances et de l’économie (Bouaré Fily Sissoko) et du Commerce (Abdel Karim Konaté).

 

Critères de compétences et volonté de réconciliation donc, mais comme IBK l’avait annoncé après son élection en formant son gouvernement, il a également tenu compte du contexte politique. Il n’a pas ouvert l’équipe aux militants de son adversaire du second tour, Soumaïla Cissé, mais sait qu’il n’a pas encore la majorité à l’Assemblée nationale. Dans la perspective de probables futures alliances avec d’autres partis politiques, il a donné quelques portefeuilles à d’ex-alliés.

 

 

■ PORTRAIT :  Zahabi Ould Sidi Mohamed, un ex-rebelle arabe à la diplomatie

 

 

Le nouveau patron de la diplomatie malienne est un ancien rebelle arabe des années 1990 qui s’est assagi depuis un bon moment.

 

 

Zahabi Ould Sidi Mohamed est né en 1958 à Tombouctou, sa région d’origine. L’enfant est plutôt curieux. Il sort major de sa promotion à l’ENA de Bamako. Il est également diplômé de la Sorbonne en France. Dans les années 90, il travaille dans le nord du Mali au sein d’une ONG norvégienne. C’est pendant cette période que dans le même septentrion malien, il fait la connaissance de l’actuel président qui, à l’époque, dirigeait lui-même une ONG française.

 

 

Forte tête

 

 

Arrivent les années 90 et une rébellion arabo-touarègue dans le Nord. Zahabi Ould Sidi Mohamed se retrouve dans un groupe armé, le Front islamique arabe de l’Azawad (FIAA). C’est une forte tête. L’homme est éloquent. Il deviendra rapidement le coordinateur de tous les mouvements arabes et touaregs armés dans le Nord. A ce titre, il est aux premières loges en 1992 lors des accords de paix entre rebelles et gouvernement malien.

 

 

Depuis il a connu une riche carrière au sein des Nations unies, notamment au Congo, en Haïti, en Somalie, en Côte d’Ivoire et au sud du Soudan où il a participé à des missions de paix. Dans le Maghreb et dans la sous-région, il a l’un des meilleurs carnets d’adresses.

 

Par RFI

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Le gouvernement d’ouverture crée au Mali, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme Président de la République et le choix de Oumar Tatam Ly comme Premier Ministre, engendre un bon dosage entre diverses sensibilités.

    Un tel gouvernement, avec, en plus, un ministère de la réconciliation nationale, est un prélude à la réconciliation nationale, qu’il impulsera et pilotera.

    Avec une telle configuration, le dialogue pour la réconciliation nationale sera piloté par le gouvernement, à travers ce ministère de la réconciliation nationale, en liaison avec le médiateur et la commission dialogue et réconciliation du Mali.

    LES ASSISES NATIONALES ALIMENTERONT CE DIALOGUE.

    Une BONNE SYNCHRONISATION entre les trois entités (gouvernement, commission dialogue et réconciliation et médiateur) EST INDISPENSABLE pour des résultats probants, une paix et une réconciliation nationale durables.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

  2. Bonjour,
    Félicitations pour le choix du nouveau gouvernement du Mali.

    Certains peuvent critiquer sa constitution mais l’essentiel, c’est qu’il y ait eu un gouvernement d’ouverture intégrant des membres d’autres partis politiques et organisations, cas, par exemples, de Moussa Mara, Tiéman Hubert Coulibaly et Zahabi Ould Sidi Mohamed.

    Le choix de Zahabi Ould Sidi Mohamed est symbolique.

    Une autre ouverture est symbolisée par la création du ministère de la réconciliation nationale et du développement des régions du nord.

    J’aurai souhaité comme nom de ce ministère, ministère de la réconciliation nationale OU BIEN Ministère du développement communautaire.

    Peu importe, avec un tel gouvernement d’ouverture, les Maliens pourront s’unir autour de lui et envisager ensemble, dans l’unité, le développement durable du Mali pour le bien-être de tous.

    Souhaitons-leur plein succès pour le Mali d’abord.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

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