IBK-ATT: Sans le premier, que serait le deuxième?

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Nous sommes un pays de dialogue et de paix. C’est ce qui fait que le Mali est plutôt envié dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Nos plus hautes autorités, avec à leur tête le Président de la République Amadou Toumani, viennent encore une fois de faire preuve de sagesse et de discernement en évitant le désastre pour n’avoir pas cédé à la provocation à l’occasion de l’attaque de Kidal.
            Première chose, excellente d’ailleurs. Mais ce n’est pas tout: ATT n’est qu’à son premier mandat. Le Mali est à quelques mois seulement des élections de 2007. Les commentaires vont bon train autour des perspectives politiques. Pour certains, le locataire de Koulouba, s’il se présentait à sa propre succession, passerait dès le premier tour. De l’avis de ces personnes (qui sont nombreuses d’ailleurs), il n’y a pas match entre ATT et qui ce soit. A l’image d’un grand baobab dans le désert, les racines sont profondément enfoncées dans le sol.
 
L’importance d’IBK
            Le Président de l’Assemblée Nationale et du Rassemblement Pour le Mali (RPM) vient de loin. Au jour d’aujourd’hui, Ibrahim Boubacar Kéïta est le seul Malien qui s’oppose officiellement au Président de la République, même s’il ne s’assume pas malheureusement en vrai opposant. Certains militants de son parti n’hésitent même pas à laisser entendre que la victoire a été volée à IBK en 2002. Présentement, il se dresse farouchement contre la signature des Accords d’Alger.Il y a quelques jours, à l’Hémicycle, le Bourgeois de Sébénikoro a voulu bouder la salle quand Ali Nouhoum Diallo et Kassoum Tapo l’ont rappelé à la raison. En plus d’IBK, on pourrait citer le nom de l’ex-président de la République Alpha Oumar Konaré dont on dit qu’il est la main cachée derrière le controversé Manifeste pour la Démocratie.
            A l’occasion de la deuxième conférence nationale de son parti les 22 et 23 juillet derniers, le président de l’Assemblée Nationale a quasiment sonné l’alerte en affirmant : “La démocratie malienne est à la croisée des chemins… C’est le moment ou jamais de ne pas nous égarer, de ne pas nous tromper de chemin…”
A la clôture de ces assises, l’on s’est rendu compte qu’aux antipodes des autres formations politiques et des autres acteurs de l’échiquier politique malien, le RPM et IBK ont décidé de participer aux élections de 2007. Le Président de la République sait désormais que son consensus politique ne fait plus l’unanimité. Ce qui veut dire que l’accord d’Alger sert de prétexte pour IBK et son parti pour rompre avec ATT Et l’accord d’Alger reste l’aubaine inespérée pour rêver du palais présidentiel. C’est pourquoi le parti du Tisserand veut tirer le maximum de bénéfice de cette situation afin d’avoir un argument de campagne pour 2007. Comme s’il était convaincu que la signature de l’accord d’Alger était la dernière erreur d’ATT, parce qu’il n’est pas évident qu’il en commette d’ici les élections. Mais monter à Koulouba peut relever de l’extraordinaire pour IBK. Dans ce cas, si les choses en restent là, on aura dit quand même qu’un Chef de l’Etat sortant, indépendant, a eu comme opposant le Président du RPM. Seulement la prudence est de mise puisqu’on est loin des élections pour affirmer avec certitude qu’IBK serait le seul de la classe politique qui affronterait ATT candidat naturel à sa propre succession.

Goudia Konaté

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